Autre étape de transformation (Photo: Jacques Lebleu)

Plusieurs citoyens ont contacté le JDV récemment afin de s’enquérir de l’impact des rénovations sur la maison située au 10 147 Péloquin. Le bâtiment avait évité la démolition complète l’an dernier grâce à une décision du comité consultatif d’urbanisme (CCU) de l’arrondissement. Qu’est-ce qui a changé depuis?

Le 10 147 Péloquin avant les travaux. Photo: Stéphane Tessier (courtoisie)

Les maisons de type shoebox sont de petites maisons construites dans un style propre à Montréal. L’an dernier, l’historien Stéphane Tessier soulignait au JDV que ces maisons « témoignent de l’histoire de l’acquisition d’une propriété par la classe ouvrière et méritent reconnaissance et protection. »

Selon les données de l’arrondissement, le bâtiment aurait été construit entre 1912 et 1914. 

Toutefois, d’après le propriétaire actuel de la maison, Daniel Campanella, insiste sur le fait que la maison n’est pas une shoebox, contrairement à ce qu’en croit l’arrondissement.

« La maison ne témoigne pas de la classe ouvrière, mais de la classe supérieure, précise-t-il. La propriété d’origine a été construite pour être un chalet dans le nord. Les maisons témoignant de la classe ouvrière n’avaient pas de sous-sol et étaient construites en mur de maçonnerie. Dans notre cas, ce sont des murs en carrés de bois recouvert de stuc. Elle n’est pas symétrique en façade, elle n’a pas de façade en brique, et le couronnement et la galerie ont seulement été construits en 2000.»

Tout de même, cette maison a une certaine valeur patrimoniale pour les résidants du secteur.

Démolition évitée

L’an dernier, les propriétaires de la maison voulaient la démolir en raison de sa mauvaise condition et afin de pouvoir construire un triplex, étant donné l’interdiction d’ajouter un étage au bâtiment existant. 

La demande avait été refusée par le CCU, notamment en raison du fait que « le bâtiment représente un repère important dans le voisinage, notamment par sa grande valeur paysagère et identitaire, et que les habitants du voisinage ont fait la démonstration de leur attachement à l’immeuble dans sa forme actuelle ».

Des travaux importants

Plusieurs citoyens des environs de la rue Péloquin s’étaient réjouis, dans les commentaires de l’article précédent du JDV, du fait que la demande de démolition avait été refusée. Cependant, le propriétaire du domicile, Daniel Campanella, ne s’en cache pas : les travaux vont changer l’allure de cette maison centenaire. 

« L’extérieur était en vinyle et il était plutôt mal installé, alors nous allons le refaire, dit-il. La maison a été construite par étapes et l’extérieur avait été modifié pour lui donner un air ancien il y a une vingtaine d’années. Les travaux nous ont permis de voir qu’auparavant, c’était du stuc ou du ciment qui couvrait l’extérieur. »

De plus, l’utilisation du vinyle pour le revêtement extérieur d’une maison est maintenant prohibée par le règlement 21-006 de la Ville de Montréal.

Il s’agit certainement d’une mauvaise nouvelle pour les résidants qui souhaitaient que le 10 147 Péloquin conserve son apparence. Bien que l’arrondissement ait pu empêcher la démolition de la maison, il ne peut arrêter les travaux actuels, d’après Marlène Ouellet, chargée de communication pour l’arrondissement.


« Si les travaux permettent de conserver au moins 50% de son volume brut extérieur, hors-sol, cela n’est pas considéré comme une démolition, indique-t-elle. C’est un permis de transformation de plein droit. Le 10 147 Péloquin n’est pas dans une zone régie par un Règlement sur les plans d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA) et le bâtiment n’a pas été protégé par son caractère patrimonial. Dans les circonstances, le règlement d’urbanisme s’applique et nous ne pouvons intervenir avec nos outils urbanistiques pour protéger en tout ou en partie le bâtiment. »

Jean-François Desgroseilliers, directeur de cabinet du bureau de la mairesse et des élu(e)s d’Ahuntsic-Cartierville, a renchéri à ce sujet:

« Le CCU et le conseil d’arrondissement ont en effet refusé d’accorder un permis de démolition pour cette maison l’automne dernier et ces décisions n’ont pas changé. Des travaux de transformation réalisés en démolissant moins de 50% des murs et de la toiture du bâtiment existant sont toutefois permis de plein droit. »

Le JDV n’a toutefois pas été en mesure de confirmer si certaines exigences devaient être respectées par les propriétaires lors des travaux, bien que des inspecteurs du service des permis et inspections effectuent des vérifications ponctuelles des travaux.

Un enjeu qui inquiétait l’arrondissement lors de la demande de démolition était la présence de quatre arbres, dont deux matures, sur le terrain. Ceux-ci ont été coupés lors des récents travaux, mais M. Campanella a tenu à se faire rassurant à ce sujet. 

« Nous allons planter un arbre pour chaque arbre que nous coupons», souligne le propriétaire. 

L’avenue Péloquin ne compte pas d’arbres de rue entre Sauriol et Fleury, ce qui augmente l’importance de la présence d’arbres privés sur le tronçon. 

Les maisons shoebox

Comment reconnaît-on une telle construction dans la nature? Ce sont certes de petites maisons, mais elles se définissent aussi par leur toit plat, leur parapet latéral en escalier, une galerie couverte et l’ornementation du parapet de la façade. 

Habituellement, ces maisons typiquement montréalaises sont situées près du trottoir – ce n’est pas le cas du 10 147 Péloquin, cependant. 

Selon des données datant de 2019, Ahuntsic-Cartierville compte 243 maisons de ce type. 



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Benoit Galarneau
Benoit Galarneau
3 Années

Pénurie de logements, pénuries de logements abordables, exode des familles mais… conservons une énième vieille maison en mauvaise état. Montréal doit revoir ses priorités et accepter de ne pas pouvoir avoir le beurre et l’argent du beurre.

Claudette
Claudette
3 Années
Répondre à  Benoit Galarneau

Bien voyons donc, le propriétaire veut son triplex pour faire de l’argent puis il va s’arranger pour l’avoir. En plus, vous pensez qu’il demandera un loyer abordable à ses futurs locataires? Wake up! Il en veut pas de cette maison et il va s’en débarrasser et d’ailleurs çà s’en vient bien son affaire! Personne ne fera rien et il l’aura son triplex. Quant aux arbres, çà doit être le moindre de ses soucis.

Louise Aubin
Louise Aubin
3 Années

Ce n’est une démolition?
C’est un massacre!
Et les arbres matures? coupés?
C’est désolant. Et l’arrondissement?

Louise Aubin

JF Pothier
JF Pothier
3 Années

» Money talk » pour les promoteurs.. Déguelasse!

Claudette
Claudette
3 Années
Répondre à  JF Pothier

Tout à fait!

Louis Lafleur
Louis Lafleur
3 Années

Est-ce mieux un triplex avec des locataires ou que ça demeure une petite unifamiliale privant Montréal de nouveaux logements et de taxes plus élevées ?
Peut-être que si nos gouvernements recevaient leur juste part des milliards $ d’impôts détournés par les géants du web,( entre autre ) il y aurait d’avantage d’aide pour les logements ? C’est eux qui doivent être visés, pas ce petit propriétaire.

Lachapelle Pierre
Lachapelle Pierre
3 Années

Je suis passé quelques fois devant cette maison, ou ce qu’il en reste depuis 2 semaines. Effectivement c’est une démolition en règle. Est-ce bien cela que les élus ont décidé ? Est-ce que le permis remis au propriétaire donnait cette marge de manouvres ? Est-ce que les inspecteurs de l’arrondissement et la direction de l’urbanisme se sont fait rouler dans la farine, entrainant avec eux nos élus élues ? Les arbres matures sont passés sous les tronçonneuses. C’est toute une pizza tout garni que ce dossier.

Claudette
Claudette
3 Années
Répondre à  Lachapelle Pierre

Hier, je suis passée devant et 2-3 murs sont encore debout. Tout le reste a été détruit, la haie de cèdre arrachée, les arbres coupés. Çà m’a fait penser, entre autre, aux documentaires qu’on voit sur les coupes à blanc en Amazonie et le massacre des grands animaux pour l’ivoire. Tout le monde braille des larmes de sang mais il se passe strictement rien. Le party continue et les profiteurs finissent toujours par avoir leur nanane. Dégueulasse.

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