La Salaison St-André et deux de ses bouchers ont été la proie de menaces et de messages haineux après la diffusion de deux vidéos sur leur page Facebook, dans lesquelles ils apprêtent des pièces de viande.

L’une des vidéos publiées par les bouchers explique comment apprêter un porc en crapaudine. (Photo: Facebook – Salaison St-André)

Le propriétaire de la Salaison St-André, André Savoie, et la bouchère Dominique Rioux ont d’abord publié, le 4 août dernier, une vidéo dans laquelle ils apprêtent un porc en crapaudine, une technique peu répandue au Québec. Dans une seconde vidéo, publiée la semaine suivante, les bouchers farcissent un agneau de chair à saucisse.

Une fois que la première vidéo a été vue près de 10 000 fois, des individus ont commencé à accuser les bouchers de cruauté envers les animaux. Néanmoins, cette première vague de contestation n’a pas freiné André Savoie dans la publication d’une seconde captation.

« Je n’ai pas à être gêné de pratiquer mon métier. Ma famille en vit depuis 132 ans », exprime fièrement le propriétaire, qui dit pratiquer la boucherie dans « les règles de l’art ».

Or, une fois que cette deuxième vidéo a franchi le cap des 30 000 visionnements, les commentaires des internautes ont dégénéré, explique M. Savoie.

Vague de menaces

S’en est effectivement suivie une vague de messages haineux menaçant à la fois la Salaison St-André, la famille du propriétaire et la bouchère Dominique Rioux. Ces messages hostiles ont été émis sur Facebook et par téléphone, explique M. Savoie.

Des « végétaliens extrémistes », comme les désigne M. Savoie, proposaient ainsi de « brûler le magasin » et de « réserver le même sort aux enfants » du propriétaire qu’aux porcelets apprêtés à l’intérieur des murs du commerce, entre autres.

« Des menaces directes à la vie d’une personne, c’est intolérable dans la société dans laquelle on vit. Rien ne mérite la mort », s’indigne M. Savoie.

Le propriétaire de la Salaison St-André, qui a plus de 30 ans de métier derrière la cravate, soutient qu’il est possible d’exprimer ses convictions dans le respect. Or, il persiste à croire que les végétaliens outrés par la publication des vidéos sont tombés dans le terreau de l’« intolérance ».

Le boucher insiste d’ailleurs sur le fait que les animaux présents dans les enregistrements « n’ont ni été ramassés dans la rue ni battus ». Il indique également que son objectif, purement pédagogique, était de documenter des techniques de boucherie.

Inquiétudes et plainte

André Savoie dit s’inquiéter particulièrement pour sa collègue bouchère, Dominique Rioux, qui aurait reçu, selon les dires du propriétaire, plus de 200 messages de militants végétaliens la menaçant directement.

« Ces gens-là ne comprennent pas qu’ils laissent des traces [sur les médias sociaux], et qu’il peut y avoir des conséquences à leurs actes, martèle le propriétaire de la Salaison St-André. Ils veulent nous faire passer pour des gens qui n’ont pas de conscience », poursuit-il.

M. Savoie n’avait toujours pas porté plainte à la police lorsqu’il a été contacté par journaldesvoisins.com, le 22 août dernier. Il envisage néanmoins de dénoncer formellement les individus qui l’ont menacé, sa famille étant de plus en plus inquiète.

« Je suis encore hésitant, mais je crois que [je vais porter plainte] ces jours-ci », évoque-t-il.

Le boucher-propriétaire regrette amèrement qu’aucun confrère boucher ne l’ait défendu dans toute cette saga.

« Par contre, j’ai reçu à profusion des messages d’encouragement de partout à travers le Québec », se console-t-il.



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Mimi Can
Mimi Can
7 Années

Cela démontre l’ignorance d’une partie de la population . L’animal est mort comme les poulets qu’on achète. La crapaudine est une technique de découpage pour la cuisson au BBQ . Il faudrait que ces gens sortent de chez eux et aillent voir ce qu’il se passe ailleurs avant d’agir comme des voyous. Demandez à Ricardo , il explique sur internet.

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