Gaétan Montreuil. Photo : Courtoisie Radio-Canada

 

Gaétan Montreuil et Jean Campeau ont marqué l’histoire du Québec chacun à sa manière. Puisqu’ils ont vécu dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, le JDV s’est intéressé à leurs parcours professionnels.

 Gaétan Montreuil

Gaétan Montreuil est décédé le 26 février 2025 à l’âge de 93 ans. Né en 1931 dans le quartier Saint-Henri, il a plus tard vécu sur la rue Millen, dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville.

Montreuil a fait carrière comme annonceur à la radio de Radio-Canada. Il a lu le bulletin de nouvelles du matin à la radio de CBF (maintenant connu sous le nom d’ICI Première) pendant de nombreuses années. Il a aussi fait la lecture du premier téléjournal le 22 mars 1954. Son statut d’annonceur lui permettait de prêter sa voix à des documentaires et même à des publicités telle celle de Timex dans les années 70.

Passer à l’histoire

En 1970, le Front de libération du Québec (FLQ) kidnappait le diplomate britannique James Cross. Trois jours après, soit le 8 octobre 1970, le FLQ a exigé qu’un manifeste soit lu sur les ondes de Radio-Canada si on voulait revoir M. Cross vivant. C’est Gaétan Montreuil qui a eu la tâche de faire la lecture de ce manifeste, passant ainsi à l’histoire bien malgré lui.

Impliqué même après la retraite

Montreuil a pris sa retraite à 55 ans, mais est resté actif en s’impliquant à l’Union des artistes jusqu’en 2000. Il a aussi mis en place, à la Caisse de sécurité des artistes, le programme d’assurances collectives, de retraite et de congés payés pour les artistes.

Les annonceurs maison

Le service des annonceurs, comme on l’appelait, était responsable de présenter les bulletins de nouvelles, de faire les publicités maison, d’animer certaines émissions, de présenter des pièces de théâtre, mais n’était nullement une salle de rédaction. Les personnes qui en faisaient partie étaient renommées pour avoir de belles voix. Que l’on pense à Roger Baulu, Joël Le Bigot ou Winston McQuade, qui ont été chacun à son époque des annonceurs maison.

Jean Campeau. Photo : Courtoisie famille Campeau

Jean Campeau

Fin février a vu la disparition de Jean Campeau, ancien P.-D. G. de la Caisse de dépôt, ex-ministre des Finances et député de la circonscription de Crémazie (aujourd’hui Maurice-Richard). Décédé à l’âge de 93 ans, M. Campeau a aussi été président de la commission Bélanger-Campeau sur l’avenir constitutionnel du Québec.

Ancien homme d’affaires avant d’entrer en politique, il a été courtier en valeurs mobilières de 1955 à 1963. Il a ensuite dirigé des entreprises manufacturières jusqu’en 1971.

C’est avec Jacques Parizeau, alors ministre des Finances, que Jean Campeau a rejoint la haute fonction publique québécoise. En tant qu’élu provincial, il avait pris les commandes du comité de Crémazie pour la campagne du « Oui » au référendum de 1995. Il ne parlait plus de cette période publiquement. « Je n’ai pas de regret. Je suis demeuré indépendantiste et j’ai continué ensuite de travailler pour le Parti québécois », avait-il confié à notre journaliste Amine Esseghir en 2015, alors qu’on commémorait les 20 ans du référendum. « J’ai pris conscience de la nécessité de l’indépendance en participant à cette commission, avait-il raconté. J’ai compris que le Québec était viable économiquement. »

Journaliste : Marie-Hélène Paradis et Amine Esseghir

Ce texte a été publié dans la version papier du JDV d’avril 2025.



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