Où logent les entreprises technologiques à Montréal? Dans le Mile-End, Griffintown et son quartier du multimédia, au centre-ville, où se situent universités, incubateurs d’entreprises, laboratoires, jeunes pousses (startups) et firmes technologiques de toutes tailles? Désormais, il faut ajouter Ahuntsic-Cartierville à ce portrait. Surtout à cause du nouveau quartier à la mode chez les entrepreneurs technos québécois: le District Central.
Dans toutes les grandes villes branchées, d’anciens quartiers industriels se trouvent une nouvelle vocation. Les entreprises technologiques adorent s’installer dans les anciennes manufactures qui offrent de grands espaces favorisant la créativité, comme Dogpatch (San Francisco), Silicon Roundabout (Londres), Brooklyn Navy Yard (New York), Silicon Docks (Dublin), Pier01 (Barcelone), Innovation Dock (Rotterdam), Station F (Paris), Arma (Moscou) ou Parque Patricios (Buenos Aires), pour ne nommer que ceux-là.
Mais le District Central se distingue par le fait que ses immeubles, souvent monumentaux, en sont au début de leur reconversion. L’ancien quartier de manufactures de produits textiles (une industrie toujours bien présente) attire désormais de jeunes pousses technos par son attrait principal: les loyers y sont encore abordables.
Le mélange de sociétés manufacturières, de design, de bureaux, d’entreposage, de logistique et de fabrication légère suscite les collaborations entre entreprises qui logent souvent à la même enseigne. Chose certaine, le commerce en ligne contribue énormément au succès de notre secteur techno.
Des centaines de PME
La Société de développement commercial (SDC) District Central, qui compte environ 1800 entreprises établies dans un territoire de 3 km2, a statué que le développement du quartier sera désormais axé autour de trois pôles: le design, l’industrie légère et la technologie. Certaines entreprises sont actives dans ces trois pôles!
Même si la SDC n’a pas encore réalisé d’étude spécifique sur le secteur technologique du District Central, il n’est pas exagéré de dire que l’on dénombre plusieurs centaines de PME de toutes tailles.
Parmi elles, quelques-unes sont devenues des vedettes technologiques montréalaises dont il sera question dans ce dossier Technologie, comme PixMob, SSENSE (vente de vêtements en ligne), Nanogrande, ThinkWeb (studio de création immersive), Big Bang (intelligence d’affaires), Ufrost…
Contexte favorable
«Les entreprises s’installent dans le quartier parce que la majorité des grands immeubles appartiennent encore à des propriétaires-occupants, explique Hélène Veilleux, directrice générale de la SDC District Central. Lamour (famille Lieberman), Les Immeubles Howard Szalavetz, Marcarko Ltd (qui gère le 555, rue Chabanel, où se trouvent les bureaux de l’arrondissement) et Groupe Dayan sont autant de propriétaires qui deviennent complices des succès de leurs locataires.»
Comme plusieurs immeubles ont beaucoup d’espace disponible, il est facile d’accommoder une PME qui connaît une croissance fulgurante. Et ça arrive souvent.
Par exemple, quand SSENSE s’est installée dans le quartier, en 2013, ses locaux occupaient un local de 929 m2 (10 000 pi2). Aujourd’hui, elle loge dans plus de 9 290 m2 (100 000 pi2) et emploie plus de 800 personnes, ce qui en fait l’un des plus gros employeurs de l’arrondissement.
Bien situé
Autres avantages intrinsèques du quartier: la proximité du centre-ville et, surtout, celle des infrastructures de transport. La présence de trois stations de métro (Henri-Bourassa, Crémazie et Sauvé), de trois gares de train de banlieue (Bois-de-Boulogne, Sauvé et Chabanel) et de deux autoroutes (l’autoroute 15 et la Métropolitaine), facilite le recrutement et la rétention des talents, à une époque où la pénurie de main-d’œuvre freine la croissance des entreprises.
Et comme les principaux immeubles disposent de quais de chargement tout près des autoroutes, le camionnage est facilité. De plus, la venue de Postes Canada dans le quartier, en 2017, favorise la logistique des entreprises manufacturières ou de commerce en ligne.
«Chose certaine, le secteur technologique est très varié et nos entreprises ont le vent dans les voiles, constate Hélène Veilleux. Cette diversification, on l’a vu pendant la pandémie. Notre commissaire industriel a estimé que nos entreprises avaient maintenu un taux d’activité de 70 %, et pas seulement parce que certaines activités de fabrication exigent la présence des travailleurs. Ils étaient nombreux à venir bosser ici au lieu de télétravailler, afin de bénéficier des interactions et de la créativité typiques du quartier.»
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