Le nombre de fermetures de garderies en milieu familial ne cesse d’augmenter à travers la province depuis le début de la pandémie (voir #maplaceautravail sur Facebook). Au Québec, 51000 enfants sont en attente d’une place en garderie. Dans Ahuntsic-Cartierville, heureusement, cela ne semble pas poser autant problème pour les parents de nouveaux-nés.
À la demande du JDV, le ministère de la Famille a confirmé que 1110 garderies en milieu familial ont fermé leurs portes du 1er mars au 31 décembre 2020, contre 627 nouvelles ouvertures (appelées «reconnaissances» dans le jardon du Ministère).
Le ministère de la Famille ne dispose malheureusement pas des chiffres concernant seulement l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville, mais le responsable des relations de presse, Bryan St-Louis, souligne que le Ministère constate une baisse généralisée des places en milieu familial dans l’ensemble du Québec.
Même son de cloche du côté de Nathalie D’Amours, la directrice de l’Association des éducatrices et éducateurs en milieu familial du Québec (AEFMQ). Selon elle, c’est un phénomène qui se voit partout et qui ne s’explique pas uniquement par la pandémie.
« La pandémie est un élément par rapport à la santé des éducatrices et de leur entourage, mais aussi par rapport à la gestion supplémentaire que ça représente. […] Ça dépend aussi beaucoup de l’âge des éducatrices. Ce sont surtout des éducatrices plus âgées qui ont décidé d’arrêter pour des raisons de santé. »
Cependant, est-ce autant le cas dans Ahuntsic-Cartierville qu’ailleurs?
Situation différente à Montréal
À la suite d’une publication de Journaldesvoisins.com dans un groupe Facebook du quartier Ahuntsic, quelques mères de jeunes enfants ont tenu à souligner que, contrairement à ce que l’on aurait pu croire en voyant les chiffres mentionnés plus haut, elles n’ont pas eu de difficultés à trouver de la place en garderie privée, CPE, ou milieu familal, pour leur enfant.
« J’ai appelé deux garderies qui indiquaient avoir des places, et après avoir visité la première, on est tombés sous le charme! Après la visite, nous avons rempli un document pour confirmer le tout », explique Joli-Anne Mercier.
Les familles contactées par Journaldesvoisins.com avaient toutes un compte sur l’outil gouvernemental Place 0-5 ans, mais celui-ci ne s’est pas révélé d’une grande utilité,
« J’étais inscrite à la Place 0-5 ans, mais j’ai communiqué moi-même avec des services de garde et c’est comme ça que j’ai trouvé. Le milieu est inscrit sur la Place 0-5 ans mais ils ne font pas leur “recrutement” par là », souligne Marie-Michèle Poirier-Boulianne.
Ainsi, il semble moins ardu pour les jeunes familles ahuntsicoises de trouver une place en milieu familial qu’ailleurs au Québec. Selon Nathalie D’Amours, de l’AEMFQ, la situation est moins critique en ville en raison des différents types de garderies se trouvant à proximité des familles.
« En région, le milieu familial est le type de garde préféré, parce que ces garderies sont beaucoup plus à proximité que les autres installations peuvent l’être. Dans les villes, les parents peuvent trouver plus aisément des services mais dans les régions, quand un milieu familial ferme ses portes, on a un gros problème. »
Toutefois, ce ne sont pas tous les parents de la grande région de Montréal, ni même d’Ahuntsic-Cartierville, qui arrivent à trouver des places facilement.
Certains citoyens d’Ahuntsic-Cartierville ont relaté au JDV avoir dû insister, à la limite «forcer la porte», pour se faire entendre; d’autres ont mentionné au JDV que leur place fut le fruit d’un hasard après s’être présenté en personne une journée où une place venait de se libérer; finalement un autre a souligné au JDV qu’ils avaient dû attendre trois ans avant d’avoir une place en CPE.
Concernant l’absence totale de places, il semble qu’Ahuntsic-Cartierville soit épargné par ce phénomène pour le moment. Mais une crise majeure se dessine à ce sujet dans toutes les autres régions du Québec, y compris la région de la Capitale nationale.
#Maplaceautravail-#Valorisonsmaprofession-#Pournospetits
Comme les places de garderie, que la garderie soit en milieu familial, ou CPE ou même privée non subventionnée, sont chose rares pour ne pas dire inexistantes en région, Myriam Lapointe-Gagnon, une jeune maman du Bas Saint-Laurent, a lancé le mouvement #Maplaceautravail, en mars dernier, se butant à des portes closes, des refus pour cause de manque de places, bref ne trouvant aucune place en garderie en prévision de son retour au boulot-stage comme psychologue dans la région de Rivière-du-Loup.
Surprise! Mme Lapointe-Gagnon était loin d’être la seule! Depuis, plus de 5000 parents de partout au Québec ont joint le mouvement. Certains ont des histoires déchirantes.
En sans solde, certaines familles sont le point de perdre leur maison; d’autres ont de la difficulté à joindre «les deux bouts» avec un seul revenu; certains ont dû démissionner de leurs emplois ou ont été remerciés, faute de services de garde pour leurs petits; d’autres encore sont des familles monoparentales, et outre le bien-être social si la famille n’a pas du tout de revenu, aucune revenu de remplacement n’est prévu pour l’absence de services de garde. D’autres ont sollicité les grands-parents pour garder, lesquels ne sont pas toujours disponibles, ni toujours en santé, ou ont déjà élevé leurs famillles et ont d’autres projets.
Bref, la crise est réelle en région. D’autant plus que de nombreux parents dans cette situation font partie des travailleurs essentiels (infirmières (ers), préposés (ées) aux bénéficiaires, enseignants(tes), tandis que tous les autres pourraient pousser à la roue du plein emploi au Québec.
En outre, à la suite d’une lettre collective publiée dans les médias et signée par plusieurs associations de grands-parents et de retraités, ainsi que par tous les partis d’opposition, un débat de deux heures s’est tenu à l’Assemblée nationale à ce sujet, le 14 avril.
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