L’École Pasteur, située à Cartierville, a été désignée meilleur collège privé au Québec, selon le Bulletin des écoles secondaires du Québec 2016 publié par l’Institut Fraser de recherche sur les politiques publiques en collaboration avec le Journal de Montréal. Ce bulletin présente le classement de 459 écoles secondaires publiques et privées, francophones et anglophones, en se basant principalement sur les résultats obtenus aux épreuves provinciales dans les disciplines : français, anglais, science, mathématiques et histoire.
Fondée en 1956 par une enseignante française Mme Laspeyres, l’École Pasteur doit sa performance à « la pédagogie de type classique inspirée du système français », comme le souligne son administration qui privilégie un « encadrement serré des élèves visant la rigueur intellectuelle » et « une méthode d’enseignement qui allie le meilleur des méthodes traditionnelles et l’utilisation appropriée d’outils technologiques ».
Le projet éducatif de cette école qui a ouvert en septembre 1989 sa première classe de secondaire, sous la direction d’un enseignant d’origine française, Roger Evrard, insiste sur l’apprentissage de plusieurs langues et la culture générale pour inculquer l’importance de l’ouverture sur le monde dans l’esprit de ses élèves. L’École Pasteur offre notamment des programmes en sciences et mathématiques, avec des activités en art dramatique, arts plastiques science et technologie, génie en herbe, entre autres.
À noter que dans le palmarès des cinq premières écoles, l’École Pasteur est suivie des écoles : Jeunes Musulmans Canadiens (Montréal), Sainte-Anne de Lachine (Montréal), Beth Rivkah, (Montréal), The Study (Westmount). Côté écoles publiques, les cinq premiers rangs sont occupés par : École d’éducation internationale (McMasterville), École d’éducation internationale, (Westmount), Collège St-Louis (Montréal), École d’éducation internationale (Laval), Lucille-Teasdale (Brossard).
Palmarès controversé
Comme chaque année, la sortie du palmarès des meilleures écoles suscite la controverse. D’aucuns doutent du bien-fondé de cet exercice, estimant que la culture de la performance peut nuire au développement des jeunes en incitant les parents à mettre l’accent uniquement sur les résultats académiques, plutôt que de valoriser l’effort et le dépassement de soi.
C’est la position, par exemple, de la Fédération des établissements d’enseignement privés qui ne croit pas que le Palmarès des écoles secondaires soit le meilleur outil pour guider les parents dans le choix d’une école. Dans un communiqué, la Fédération estime qu’il faut être prudent avec ces résultats.
« Le nombre d’élèves ayant des difficultés est généralement sous-évalué dans les écoles privées. En effet, comme la subvention n’est pas ajustée pour les élèves ayant des défis particuliers qui fréquentent les écoles privées régulières, elles ne les rapportent pas systématiquement. Il est clair que le modèle traditionnel de la classe où tout le monde doit progresser au même rythme ne donne pas les résultats escomptés. »
« Le Palmarès ne tient compte que du volet académique ; c’est une vision réductrice de ce qu’est l’éducation », indique Jean-Marc St-Jacques, président de cette Fédération. « Au-delà du volet académique, ajoute-t-il, il faut tenir compte des activités et des programmes offerts et, dans certains cas, des mesures en place pour les élèves qui ont des défis particuliers ». À ce propos, M. St-Jacques cite, par exemple, le cas des enfants qui ont des troubles d’apprentissage. « Certains élèves vont être heureux dans une école où il y a beaucoup d’élèves et un vaste choix d’activités, d’autres seront plus à l’aise dans une plus petite école où tout le monde se connait. Le milieu de vie idéal n’est pas le même pour tous. »
De son côté, l’Institut Fraser se défend en affirmant que son bulletin comporte « les seules donnée fiables, comparables et objectives qu’on peut obtenir actuellement pour avoir un portrait d’ensemble des performances des écoles », comme l’affirme, Yanick Labrie, chercheur associé à l’Institut, qui indique que les performances des établissements publics et privés sont étudiées à partir de données fournies par le ministère de l’Éducation.
« Les variables utilisées sont objectives et appliquées uniformément aux 459 écoles secondaires de la province et présentées dans un format convivial pour faciliter aux parents le choix d’école, en leur montrant notamment quelles écoles secondaires publiques et privées du Québec se sont améliorées et celles qui accusent un recul. Et ce, à l’aide de sept indicateurs de performance établis à partir de résultats d’examens à l’échelle de la province », précise-t-il. Cependant, ce chercheur reconnait que le classement des écoles ne devrait pas être « l’unique critère pour faire le choix d’école ». « Les parents doivent visiter les écoles et se renseigner par eux-mêmes », insiste-t-il.
L’intérêt de l’étude de Fraser réside dans « La pression résultant de ce palmarès qui peut être positive en incitant les écoles à prendre les moyens pour améliorer leurs performances ». À ce propos, M. Labrie évoque l’exemple d’établissements qui se sont améliorés en prenant en considération les données du bulletin, en apportant des correctifs pour améliorer leurs performances.
« Aucun type d’écoles n’a le monopole de l’amélioration », dit-il, soulignant que le type de propriété (privé ou public) n’est pas déterminant en soi. D’après ce chercheur, ce sont plutôt les mécanismes mis en place qui font en sorte que des écoles ont une meilleure incitation à la performance. Il mentionne à cet égard le rôle crucial que joue le fait d’avoir « la pleine autonomie dans les prises de décision en matière éducative, notamment pour donner lieu à des initiatives favorables à la réussite scolaire et pour pouvoir apporter les changements appropriées ».
Pour les résultats détaillés de l’ensemble des 459 écoles, cliquez ici.
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