L’exposition La résurgence du bois dormant vous invite à une réflexion sur le sommeil. Visible au centre d’art EISODE jusqu’au 21 juin, elle sera prolongée en septembre pour ceux qui n’auront pas eu l’occasion de la voir.
Plongez dans un sommeil contemplatif le temps d’une exposition, à la galerie d’art «libre-service» EISODE, située au 9634A, rue Lajeunesse. C’est la dernière semaine avant la rentrée pour visiter l’exposition La résurgence du bois dormant.
Situé en plein cœur de Youville, le centre d’art EISODE est unique en son genre. Déguisé en appartement privatif, cet espace dédié à l’art numérique vous convie en effet à découvrir le travail des artistes autrement.
Le concept? Arriver seul-e ou en petit comité, armé(s) d’un code QR qui vous ouvrira les portes de cet espace exclusif.
Robotique, intelligence artificielle, détournement d’objets du quotidien… EISODE propose des installations artistiques dans lesquelles le visiteur peut s’imprégner en pleine intimité le temps d’une exposition.
Le Journal des voisins (JDV) a rencontré les deux artistes à l’origine de l’exposition en cours, Éric Forget et Samuel St-Aubin.
Le dernier sommeil
Éric Forget est l’auteur de cette exposition sur le sommeil, réalisée en collaboration avec Samuel St-Aubin. Concepteur du spectacle «Narcolepsie», qui avait pris part en 2016 au festival Phénomena, Éric Forget entretient une relation intime avec le sommeil.
Il le décrit comme un «objet poétique» et témoigne de la place qu’il a eu dans sa vie. En effet, sa mère souffrait de narcolepsie (un trouble du sommeil qui fait s’endormir les personnes atteintes à tout moment) et de cataplexie (un endormissement soudain en cas d’émotions fortes).
«Mon père, lui, travaillait de nuit donc chez nous, ça dormait tout le temps. Le sommeil m’a donc beaucoup habité, sans m’en rendre compte», se souvient Éric Forget, comédien et compositeur sonore.
L’exposition La résurgence du bois dormant aborde aussi le dernier sommeil, celui de la mort: celle du père d’Éric Forget. L’œuvre est donc une réflexion autour de l’endormissement, un état qui prend facilement l’acteur, qui explique parfois lui-même s’endormir debout ou dans le métro.
Une expérience immersive
Plongé dans le noir, le spectateur est invité à pénétrer dans l’ambiance nocturne d’une chambre. Sur un lit au milieu de la pièce, un hologramme d’Éric Forget est projeté et s’accompagne d’un texte poignant qui s’adresse au spectateur à la deuxième personne.
Filmé le temps d’une nuit en infrarouge, Éric Forget a pu compter sur les compétences numériques de Samuel St-Aubin, artiste en nouveaux médias, pour donner toute sa dimension à son œuvre. Le mouvement y prend une place centrale, au détour du mythe de la belle au bois dormant et de l’imagerie de la mort.
«Ces mouvements proviennent de l’inconscient, et c’est une question à se poser. Est-ce qu’une autre personne pourrait avoir ces mêmes mouvements? Sont-ils personnels à chacun? Ils font en tout cas partie d’une identité», raconte Samuel St-Aubin. Il explique avoir voulu questionner qui on est quand on dort, par le biais de cette exposition.
Éric Forget conseille de visiter l’exposition seul, pour être en pleine immersion. EISODE présente La résurgence du bois dormant jusqu’au 21 juin 2023, puis en reprise en septembre. Réservez votre visite en ligne pour une modique somme de cinq dollars, avant de vous lancer dans une expérience immersive.
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