Alors qu’aux élections municipales, la moitié des élus sont de nouveaux joueurs, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) s’est déjà mise au travail, sans attendre au lendemain du 5 novembre, pour convaincre un maximum de maires et de conseillers de participer à sa formation où l’on mise notamment sur l’éthique.
Cette formation est souvent boudée par bon nombre d’élus dont des novices même si on la dit «obligatoire».
Dans Ahuntsic-Cartierville, les conseillers qui se représentent (Lorraine Pagé et Harout Chitilian de l’Équipe Coderre et Émilie Thuillier de Projet Montréal) ont confirmé avoir assisté à la formation après avoir été élus.
Trois séances sont prévues dans l’île de Montréal après les élections.
« A Montréal, c’est le conseiller à l’éthique de la ville qui donne la formation », nous a indiqué Mme Thuillier qui a assisté aux séances, à chaque fois, après ses victoires électorales.
« Des avocats ou directeurs généraux de ville sont aussi appelés à donner cette formation », a indiqué Patrick Lemieux, le porte-parole de l’Union des municipalités du Québec, joint par journaldesvoisins.com.
On peut présumer que les élus d’Ahuntsic-Cartierville et d’ailleurs dans l’île de Montréal lèveront la main pour participer à la séance d’une dizaine d’heures qui sera donnée quelque part entre novembre et avril.
Formation obligatoire
Ce cours (donnant droit à une certification) est notamment axé sur l’éthique et la déontologie, faisant suite aux scandales émanant de la célèbre Commission Charbonneau, qui ont surtout éclaboussé le monde municipal.
« Cette formation permet aux élus (les nouveaux comme ceux qui sont réélus) de parfaire leurs connaissances, a soutenu M. Lemieux. Ils proviennent de différents milieux, de différents horizons. Et c’est de plus en plus compliqué pour eux avec la multiplication des lois et règlements de toutes sortes. 2017 ne fera pas exception et nous avons prévu deux séances (le vendredi et samedi, pour dix heures au total) à compter du 17 novembre », a-t-il ajouté.
Outre les questions éthiques, il sera question notamment du rôle du conseiller municipal, des relations avec les autres gouvernements et de la gestion des contrats.
Mais une autre donne s’ajoute maintenant, avec les lois votées à l’Assemblée nationale, prévoyant plus de pouvoirs aux villes notamment à Montréal qui rêvait depuis belle lurette d’un statut de métropole.
« Avec la loi 122 sur les transferts de responsabilités du gouvernement vers les villes, les pouvoirs des villes changent et la formation, par le fait même, est encore plus importante cette année », a insisté M. Lemieux.
Des absents
Au Québec, on pense pouvoir attirer entre 800 et mille élus dans les prochains mois (on compte 8000 conseillers et maires en tenant compte aussi de ceux des villes membres de la Fédération des municipalités du Québec, les villes de moins de 5000 habitants).
« Les villes payent pour les dépenses qui sont quand même minimes », aux dires de Patrick Lemieux, insistant sur l’importance de cette formation «pratico-pratique».
Récemment, le ministre des Affaires municipales Martin Coiteux a tenu à avertir les maires et conseillers des municipalités au Québec que la loi les oblige à suivre une formation sur l’éthique.
Les municipalités ont de nouveaux pouvoirs relativement à l’aménagement, le développement économique, la fiscalité et la gestion des contrats.
Par ailleurs, notons que plus de 300 candidats aux élections municipales ont accordé leur appui à la campagne d’engagements électoraux de la Ligue d’action civique.
Le président de la Ligue, Rodolphe Parent, a dit espérer que l’on développera dans toutes les municipalités des standards «élevés» en matière d’intégrité et de transparence.
Le maire sortant de Montréal Denis Coderre a signé le «manifeste» de la Ligue, dont le nom rappelle le travail acharné mené par Pacifique «Pax» Plante dans la lutte anti-corruption à Montréal, dans les années 1950 notamment, avec à ses côtés un certain Jean Drapeau, qui deviendra maire de Montréal.
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