Le 8 mars a lieu la Journée internationale des droits des femmes. Cette date est célébrée dans de nombreux pays à travers le monde. C’est l’occasion de rendre hommage à toutes celles qui se sont battues et qui ont pavé la voie pour le respect des droits des femmes. Journaldesvoisins.com a voulu commémorer la Journée en rencontrant des femmes d’Ahuntsic-Cartierville inspirantes, qui en aident d’autres à faire valoir leurs droits, et en récoltant leurs témoignages.
Les Nations Unies définissent la Journée internationale des droits des femmes comme « un jour où les femmes sont reconnues pour leurs réalisations, sans égard aux divisions, qu’elles soient nationales, ethniques, linguistiques, culturelles, économiques ou politiques. C’est une occasion de faire le point sur les luttes et les réalisations passées, et surtout, de préparer l’avenir et les opportunités qui attendent les futures générations de femmes ».
Journaldesvoisins.com s’est entretenu avec plusieurs femmes d’Ahuntsic-Cartierville de différentes origines, de différents âges, issues de différents milieux, mais ayant toutes comme but d’aider leurs prochaines.
Plus des femmes en politique
Gabrielle Lorimier-Dugas est résidante d’Ahuntsic-Cartierville et étudiante à temps plein
en droit à l’UQAM. Elle est engagée aussi bénévolement pour Québec Solidaire depuis 2017 aux côtés de l’ex-candidat au poste de député de la circonscription de Maurice-Richard, Raphaël Rebelo. (ndrl: C’est Marie Montpetit, candidate du Parti libéral du Québec, qui a été élue députée de la circonscription aux dernières élections).
La raison principale de son engagement : augmenter la représentation des femmes en politique, un enjeu qui lui est cher.
Il reste, selon elle, « beaucoup de chemin à faire » à cet égard. À travers son engagement, elle espère convaincre d’autres femmes de faire de même.
Elle apprécie le choix de Québec Solidaire d’avoir deux porte-parole par circonscription pour garantir la parité.
La force du témoignage
Eric Ninette Lele Bogne est présidente directrice générale de la Maison internationale de Lamamie basée dans Ahuntsic-Cartierville. Son organisation a pour but de soutenir, d’encadrer et d’accompagner les familles défavorisées et surtout les mères monoparentales afin qu’elles puissent prendre leur place dans la société.
Le but est de briser l’isolement de ces femmes souvent immigrantes et monoparentales. Elle le fait notamment en organisant des activités sociales qui sont, cette année, virtuelles seulement, pandémie oblige.
Eric Ninette Lele Bogne croit en l’importance du témoignage pour permettre aux femmes de se retrouver entre elles et de s’entraider.
« La perception du divorce chez nous au Cameroun est différente d’ici. On vit beaucoup plus de stigmatisation », explique la femme immigrante, elle-même divorcée.
Raconter son histoire et entendre celles d’autres femmes similaires à la sienne l’a beaucoup aidée personnellement. Elle désire donc continuer ce cycle.
Elle a lancé une émission sur les ondes de laquelle des femmes monoparentales racontent leur expérience dans un but de partage et d’entraide.
Par solidarité
Nabila Boutaghou travaille à la Corbeille de Bordeaux-Cartierville. Tout comme Eric Ninette Lele Bogne, elle est elle aussi immigrante et monoparentale. Elle a eu un parcours difficile et a réussi à obtenir de l’aide d’autres femmes. Par solidarité, elle désire maintenant redonner à la suivante.
« J’ai reçu de l’aide. J’essaie de faire la même chose pour les autres sœurs qui sont dans le besoin. On est toutes ici en tant qu’immigrantes. Il faut s’entraider », affirme-t-elle.
Dans le cadre de son travail, elle oriente de nouvelles arrivantes, que ce soit à travers leurs recherches de logement, d’emploi ou pour passer à travers un divorce, afin qu’elles arrivent à se débrouiller par elles-mêmes.
Engagement auprès des femmes incarcérées
Pierrette Bertrand est engagée dans plusieurs organismes qui militent pour la justice et la défense des droits dans Ahuntsic-Cartierville. Elle est notamment responsable de l’Association des religieuses pour les droits des femmes et membre de la communauté des Oblates franciscaines de Saint-Joseph.
Depuis quelques temps, elle milite pour que les femmes incarcérées au pénitencier Leclerc à Laval –transférées il y a cinq ans de la prison Tanguay à Ahuntsic-Cartierville– aient de meilleures conditions que celles qui ont présentement cours dans cette prison, qu’elle considère insalubre et délabrée.
« Depuis le transfert des femmes de la maison Tanguay vers le pénitencier Leclerc en février 2016, peu de choses ont changé : les lieux sont dans un état de délabrement avancé, l’ambiance est marquée par le mépris et par les propos sexistes et dégradants, les fouilles à nu sont abusives et humiliantes, l’accès aux soins médicaux est déficient », peut-on lire sur la pétition que Mme Bertrand a lancée et qui a déjà été signée par 730 personnes et 60 organisations.
Une équipe de femmes du Carrefour foi et spiritualité, organisme de Bordeaux-Cartierville dont Pierrette Bertrand est la présidente, visite à chaque mois ces femmes incarcérées pour leur proposer des activités de réflexion et de détente. Cette année, à cause de la Covid-19, ces rencontres se font au téléphone.
En plus de son engagement auprès des femmes incarcérées, Pierrette Bertrand participe également à divers groupes de femmes de l’arrondissement, des femmes souvent monoparentales, issues de l’immigration, victimes de pauvreté ou de violence conjugale, pour les encourager et les aider à défendre leurs droits et leur dignité.
Pour l’empowerment de toutes les femmes
Rosaria Monaco se considère une défenderesse des droits des femmes. Depuis 27 ans,
elle est active au sein du Centre des femmes solidaires et engagées (CFSE) anciennement nommé le Centre des femmes italiennes de Montréal, basé dans Ahuntsic-Cartierville. Sa mission est de briser l’isolement des femmes et d’améliorer leurs conditions de vie. Mme Monaco y a animé des ateliers de croissance personnelle, des cours de langue afin de favoriser l’intégration, et a été présidente du conseil d’administration de l’organisme.
Rosaria Monaco a à cœur l’empowerment de toutes les femmes. Elle y œuvre à travers l’animation de groupes et d’ateliers de croissance personnelle où elle traite de sujets tels que la santé, le bien-être, l’estime et l’acceptation de soi.
« À travers mon parcours au CFSE, j’ai notamment été touchée par l’évolution de certaines femmes qui fréquentaient le centre. Initialement, certaines participantes étaient très réservées, timides ou angoissées, mais elles ont appris à prendre leur place au sein d’un groupe, à s’exprimer plus aisément ou à participer à leur tour à divers comités tels que la troupe de théâtre, la chorale, ou encore le journal du centre », témoigne-t-elle.
Durant la pandémie, Mme Monaco a passé plus de 40 heures au téléphone à écouter et à soutenir des membres italiennes de première génération.
« J’ai effectué ce travail afin de les aider à rompre leur isolement, car celui-ci pesait très lourd, surtout pour les femmes âgées. J’ai donc fait 10 à 15 coups de fil par jour aux membres du centre. Pour moi, c’était une façon de répondre à leurs besoins, mais aussi de faire valoir leur droit de s’exprimer, d’être entendues et écoutées. »
Une gestion de pandémie féminine
La docteure Mylène Drouin est directrice régionale de la santé publique pour la région de Montréal depuis 2018. Elle est aussi résidante d’Ahuntsic-Cartierville. Dans la dernière année, elle a été aux commandes de la gestion de la crise sanitaire à Montréal.
« La dernière année a été un genre d’ultramarathon mélangé avec une course à obstacles au quotidien », image-t-elle.
La directrice de la santé publique affirme que la gestion pandémique à Montréal a été très féminine de par les personnes aux commandes et du fait que la crise a touché le milieu de la santé, un milieu à 70 % féminin.
« Les gens qui ont soigné, qui ont maintenu nos écoles, services de garde et commerces essentiels ouverts, ce sont en grande partie des femmes. Elles ont permis de maintenir notre société et nos familles fonctionnelles à travers cette longue période. Je les remercie et leur lève mon chapeau. »
La docteure Mylène Drouin a été mise de l’avant au cours de cette pandémie. En tant que femme, elle estime que c’est un beau message à passer à l’ensemble des jeunes filles en réflexion ou en début de carrière : il est possible pour elles de prendre un rôle de leadership, de décision et de gestion.
« Les femmes doivent se faire confiance. Il faut éviter de douter de nos compétences. Il faut aller à fond dans nos aspirations et nos rêves », conclut-elle.
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Pour le bénéfice de vos lectrices, je tiens à souligner qu’une grande féministe, membre fondatrice de Pour Les Droits des Femmes du Québec, Mme Michèle Sirois est une résidente d’Ahuntsic-Cartierville.
Anthropologue de formation et enseignante retraitée du CEGEP du Vieux-Montréal, elle est autrice de nombreux écrits sur le féminisme et du dépôt de nombreux mémoires à l’Assemblée Nationale du Québec.
Elle est toujours active dans la défense des droits des femmes et est vice-présidente de pdfquebec.org
Je suis persuadé qu’il y a de nombreuses femmes au cour de l’histoire qui ont fait parti de la lutte des femmes et qu’on peut souligner en cette journée du 8 mars, et je veux nommer une autre illustre femme en la personne de Claire Kirkland-Casgrain qui a représentée certaines parties du territoire de Ahuntsic-Cartierville sous le nom de comté de Jacques-Cartier.
Bonne fête à toutes les femmes!
Merci m Lahaie
Très belles contributions … j’ai agréablement appris en vous lisant. Le 26 février lamaison des femmes de Lamamie MIL nous a fièrement présenté mme Kirkland Casgrain.
Notre territoire est tissé de héros et héroïnes. Finalement, je constate que nous sommes au centre de l’histoire comptemporaire du pays bien plus qu’il ne paraît.
Merci cher concitoyen.
Raphaël Rebello n’est pas député de Maurice-Richard…!!!
Merci pour votre oeil de lynx, Mme Campbell. La correction est faite. Christiane D.
Article instructif. Une suggestion. Il y a un beau mot français pour parler empowerment. Il s’agit du mot habilitation.