
Avec environ 43,5 % de sa population issue de l’immigration (personnes immigrantes et résidentes non permanentes), Ahuntsic-Cartierville est un bastion privilégié par les nouveaux arrivants à Montréal. L’arrondissement offre d’ailleurs une gamme de services et d’activités pour faciliter leur intégration.
Un immigrant doit souvent composer avec de multiples paramètres, tels qu’une méconnaissance du marché du travail, un faible niveau de compétences numériques et le stress lié à une incompréhension du système de santé ou scolaire.
Les OBNL aplanissent les montagnes russes
Les organismes à but non lucratif (OBNL) constituent, pour de nombreux nouveaux arrivants, le point d’ancrage qui facilite leur intégration. Ils offrent différents services qui leur permettent de comprendre le fonctionnement de la société québécoise. Aide juridique, démarche administrative ou activités de loisirs, les OBNL ont plusieurs cordes à leur arc.

« Le CANA accompagne les nouveaux arrivants selon leur statut », explique Gabriella Rousseau, coordonnatrice du secteur accueil. Grâce au programme gouvernemental d’intervenant communautaire interculturel en santé (ICI-santé), « nous offrons un accompagnement accru pour les personnes aux prises avec de grandes vulnérabilités en lien avec l’accès au système de santé », poursuit-elle.

Le CRECA, centre d’éducation populaire pour adultes, offre entre autres services un programme d’alphabétisation. Ilham Rezki, directrice générale de l’organisme, explique que ce programme s’adresse à toutes les personnes de l’arrondissement qui souhaitent apprendre à lire et à écrire la langue française, ajoutant qu’elles doivent déjà savoir minimalement parler le français.
L’OBNL offre aussi des ateliers d’informatique de base aux aînés, ainsi qu’un soutien scolaire en ligne auprès des jeunes – une assistance individualisée d’une heure par semaine à des élèves dont la majorité sont des enfants d’immigrants. « On a rejoint 72 élèves cette année, du 3e cycle primaire à tous les niveaux du secondaire », confie madame Rezki. Le programme connaît un vif succès auprès des jeunes élèves et des parents, mais ne peut offrir plus d’une heure par semaine, se désole-t-elle. Grâce à un partenariat avec les Caisses Desjardins, le CRECA essaie ainsi de lutter contre le décrochage scolaire.
Pour mieux apprendre, du ludique !
Dans le cadre du projet Bienvélo, l’organisme Ahuncycle, en collaboration avec le CANA, donne un vélo aux nouveaux arrivants pour faciliter leurs déplacements, explique le porte-parole Frédéric Bataille. « Ensuite, poursuit-il, on les invite à des balades thématiques pour découvrir les épiceries et les institutions du quartier. »
En étroite collaboration avec ses partenaires, le MIFI propose des animations aux immigrants inscrits à un programme de francisation. Ce jumelage permet aux étudiants d’explorer diverses thématiques en situation réelle. « Ils vont régulièrement à la bibliothèque, ils font du patinage artistique durant l’hiver, ils visitent des musées et se rendent au marché », énumère Maïté de Pallejá Noël, conseillère pédagogique en francisation au collège de Bois-de-Boulogne. « Toutes les activités d’intégration culturelles ont pour but de les amener à s’exprimer oralement », résume sa collègue Geneviève Dumais.
Insertion sur le marché de l’emploi
Tout semble fait pour faciliter l’intégration des immigrants. Le collège de Bois-de-Boulogne offre aussi des cours de français spécialisés. « Ce programme permet à l’étudiant de suivre des enseignements dont le vocabulaire et les mises en situation sont en lien avec l’emploi [qu’il envisage d’occuper] », explique Geneviève.
Il y a notamment des cours en technologie de l’information qui englobent les jeux vidéo, l’informatique et la programmation, ainsi que des cours de médecine, de cuisine et de restauration, d’administration, de droit et de gestion, d’éducation de la petite enfance, de génie, de sciences appliquées et de soins infirmiers.
Le collège Ahuntsic a également plusieurs programmes prisés par les étudiants étrangers. Des formations qui facilitent leur insertion sur le marché de l’emploi. Selon les données de l’établissement, certains cours sont nettement plus courus par les hommes – à hauteur de 95 % dans le cas de l’informatique, du génie électrique, du génie civil et de la mécanique du bâtiment –, et d’autres par les femmes, comme dans le cas des techniques juridiques, de laboratoire, d’administration et santé, où elles comptent pour plus de 65 %, nous écrit Denis Simard, technicien en administration, Service de la formation continue et du cheminement scolaire au collège Ahuntsic.
Ce texte a été publié dans la version papier du JDV d’août 2025.
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