Collection d'objets choisis de Fort-Lorette
Collection d’objets choisis de Fort-Lorette. Photo: courtoisie

La campagne de fouille archéologique de Fort-Lorette en 2024 a permis d’approfondir la connaissance sur le site. Or, si beaucoup de nouveaux objets ont été mis au jour, le mystère reste entier quant à l’implantation et aux limites du fort sur le terrain.

La fouille a permis tout de même de résoudre ce qui s’apparentait à une énigme. Un bout de structure en maçonnerie avait été découvert lors de la précédente fouille, en 2018. Cette fois, Justine Bourguignon-Tétreault, archéologue et chargée de projet chez Arkéos a pu étendre son décapage. Cela lui a permis de conclure qu’il s’agit des restes d’une cheminée de l’époque du Fort et qui dit cheminée, dit maison. Reste à déterminer ses limites et orientations.

«Sa particularité, c’est qu’elle a deux âtres», a dit l’ archéologue à l’assistance réunie à l’église de la Visitation. La conférence prévue ce 17 juin à la petite salle de la halte de la Visitation a dû être déplacée au sein même de l’église alors qu’au moins une centaine de personnes s’est déplacée pour écouter la chercheuse.

Connaitre ses limites

Les questions des limites du fort, de son orientation et de la présence du village autochtone à proximité demeurent entières.

Si un morceau de mur a bien été découvert, il ne permet pas de savoir où il s’arrête.

«L’un des objectifs, c’est de suivre le mur (…) tant qu’on n’a pas de coins, on ne peut pas savoir s’il allait à droite ou à gauche», a expliqué Mme Bourguignon-Tétreault.

Des travaux d’aqueduc et d’égouts au 20esiècle ont rompu la continuité du mur dès lors, il est impossible à suivre.

Le site archéologique de Fort-Lorette, situé à l’est de l’église de la Visitation, fait référence à l’emplacement d’une mission sulpicienne active de 1696 à 1721.

Fort-Lorette avait accueilli la mission d’évangélisation, destinée à convertir et franciser des membres des Premières Nations, établis en 1675, au pied du Mont-Royal.

En 1696, un incendie détruit le fort et force le transfert de ses habitants vers Fort-Lorette.

Toutefois, l’archéologue espère que l’on pourra faire appel au géoradar, appelé aussi radar à pénétration de sol (GPR), un appareil de géophysique que les archéologues utilisent pour sonder le sous-sol sans avoir à creuser.

Cela permettrait de mieux connaitre ce qui se cache dans les tréfonds de la terre, alors qu’une hypothèse commence à se dessiner quant à l’emplacement du fort et du village.

Conférence Fort-Lorette Fouille 2024
La conférence sur les fouilles de 2024 à Fort-Lorette s’est tenue à l’église de la Visitation remplie. Photo: JDV / Amine Esseghir
Nombreux objets

Cela dit, la fouille a permis tout de même de récupérer 4805 fragments divers. C’est le double de ce qui a été mis au jour lors de la campagne de 2018.

Des perles de verre, des cônes de cuivres pour décorer les habits ou encore des tessons de céramique ont été amassés. Beaucoup de restes d’animaux nous renseignent sur le mode de vie et l’alimentation des gens à cette époque.

«Il y avait vraiment une importante consommation de castor alors qu’on se trouve à une période où les réserves de castors n’ont pas encore été affectées par la surchasse», a souligné Mme Bourguignon-Tétreault.

Parmi les objets particuliers retrouvés, un poinçon en os, un des rares objets autochtones de la collection.

Une bague de jésuite a été récupérée. Ces objets étaient courants dans les missions en Nouvelle-France.

«C’était souvent donné en cadeau ou pour échanger avec d’autres objets. C’était très apprécié», a précisé la scientifique.

La bague en cuivre à l’origine était très brillante.

Cette présentation est un avant-gout du rapport de fouille. Il devrait être bientôt publié et mis en ligne.



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