
En décembre 2024, notre billet intitulé «Le papier de nos journaux» vous présentait l’infernale trilogie qui concourt au sous-financement et à l’effritement des informations locales depuis quelques années.
S’adressant directement au Premier ministre du Québec, François Legault, le président de l’Association des médias écrits communautaires du Québec, dont le Journal des voisins d’Ahuntsic-Cartierville est membre, dénonce la situation et exprime tout haut l’urgence d’agir.
À Monsieur François Legault Premier ministre du Québec
Confrontés à un manque de financement et à un manque de revenus publicitaires, les médias écrits communautaires imprimés sont-ils appelés à disparaître ? Le Gouvernement du Québec s’apprête-t-il à tuer l’information locale ?
Le manque de financement dû à la diminution considérable de l’achat publicitaire gouvernemental semble l’indiquer. En 2022-2023, les journaux communautaires n’ont reçu que 78 776 $ en publicité gouvernementale, ce qui représente 0,02 % de la publicité allouée à l’ensemble des médias au Québec. 37 576 $ en 2023-2024, soit 0,04 % de la publicité gouvernementale.
Mais où va donc la publicité gouvernementale ? Elle se dirige vers tout ce qui n’est pas imprimé : la radio, la télévision et, bien sûr, les médias sociaux. Le gouvernement semble vouloir faire prendre aux journaux un virage numérique sans cependant leur en fournir les moyens. Il faut savoir que ce n’est pas du tout rentable, du moins pas pour l’instant.
L’information n’est pas de la pollution !
Plusieurs de nos journaux n’ont pas de site adéquat, ou pas encore de personnel expérimenté pour effectuer des mises à jour régulières. Et que dire des tarifs de 310.44 $ la tonne métrique que les journaux de format tabloïd devront payer en 2025 à Éco Entreprises Québec ! L’information locale n’est pas une boîte de céréales ou un contenu de jus que l’on met dans le bac bleu.
L’information n’est pas de la pollution ! De plus, dans le cadre du Programme d’aide aux médias communautaires pour 2024-2025, la majorité des journaux communautaires ont vu leurs subventions diminuer.
Au cours de la dernière année, cinq journaux communautaires ont mis fin à leur publication. Certains sont en réflexion, à savoir s’ils entreprendront leurs activités uniquement sur le web ou s’ils fermeront tout simplement. D’autres se demandent s’ils seront encore là dans quelques mois. Est-ce qu’il y a encore de la place pour les journaux communautaires au Québec ?
Il faut que cesse cette hémorragie ! Nous demandons que le Gouvernement du Québec investisse davantage de publicité gouvernementale dans les médias communautaires; que les journaux communautaires soient exemptés de la taxe sur la récupération; que les subventions gouvernementales dans le cadre du programme d’aide aux médias communautaires tiennent compte de la fragile réalité des journaux communautaires. Sauvons la presse écrite communautaire !
Le président de l’AMECQ, Joël Deschênes
La lettre a été également adressée à Marc Tanguay, chef par intérim du Parti libéral du Québec; à Ruba Ghazal, co-porte-parole de Québec solidaire et à Paul Saint-Pierre Plamondon, chef du Parti Québécois.
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