L’immigration est transversale. Elle concerne toutes les sphères de la société. Photo: Benoît Dosseh / JDV.

La vitalité de la politique d’immigration au Québec, et singulièrement dans Ahuntsic-Cartierville, a été passée au peigne fin par un panel, le 24 septembre dernier, à la maison du parcours Gouin, à l’occasion des Rendez-vous citoyens.

La question de l’immigration revient avec fracas si tant est qu’elle eût disparu à la une de l’actualité. La capacité d’accueil, le système en place pour l’intégration autant d’enjeux sur lesquels Azzedine Achour, ex-directeur du CANA et de la Table de concertation Solidarité Ahuntsic, Simon Delamarre, directeur de la formation au collège Bois-de-Boulogne et Gabriella Rousseau, coordonnatrice du secteur accueil du CANA, ont apporté leur expertise.

Contrer la mésinformation

En première, ligne pour faciliter l’intégration des immigrants, les organismes à but non lucratif (OBNL) à l’instar du Carrefour d’aide aux nouveaux arrivants (CANA). Le CANA va bien au-delà de l’explication de son acronyme. L’organisme ne limite pas son intervention aux besoins des nouveaux arrivants, mais à toute personne immigrante. Il les accompagne et les oriente dans toutes les sphères (éducation, santé, etc.), en fonction de leurs besoins.

« La mauvaise information peut avoir des conséquences qui perdurent pour ces personnes », souligne Gabriella Rousseau.

La francisation

L’immigration consiste aussi à apprivoiser la langue de sa terre d’accueil pour les personnes qui ne la maitrisent pas. Les établissements scolaires comme le collège Bois-de-Boulogne représentent l’autre face de l’intégration.

Il y a une forte demande pour la francisation, en raison de la politique mise en place par le ministère de l’Intégration de la Francisation et de l’Intégration (MIFI)

«En une année à temps complet, elles ont la capacité de s’exprimer dans un français fonctionnel,» confie Simon Delamarre.

La fluctuation de la demande du MIFI constitue un défi pour les partenaires d’accueil qui doivent constamment s’adapter.

C’est quoi le demi?

La crise du logement ne se résume pas à l’immigration. Photo: Benoît Dosseh / JDV.

Les organismes spécialisés en immigration n’ont pas le mandat de trouver un logement, à des exceptions près (demandeurs d’asile). Cependant, grâce à leur expertise, ils les accompagnent pour trouver des logements abordables et démystifier les critères et les termes liés au logement.

« La salubrité constituait l’enjeu dans la fin des années 90 et au début des années 2000 », précise Azzedine Achour.

Le désengagement de l’État au fédéral et au provincial amorcé il y a des années constitue le nœud du problème lié à la capacité d’accueil.

« Qui fixe la capacité d’accueil », dit-il rhétoriquement. « Il faudrait qu’ils réinvestissent [massivement] dans le logement et cela inclut la Ville », ajoute-t-il. Car l’enjeu du logement implique la société dans son ensemble, quelles que soient les origines.

L’ex-directeur du CANA appelle la population à ne pas tomber dans « un discours trop capitaliste », car les capitalistes ne cherchent qu’à faire du profit.

Encore du chemin

Il y a de grands enjeux pour l’ensemble des acteurs impliqués dans l’équation. Les contraintes des programmes, la rigidité administrative constituent un handicap, concèdent les panélistes. Il faut aussi sortir de la logique d’isolement qui tant à faire le lit du communautarisme.

Le collège Bois-de-Boulogne a, par ailleurs, commencé un projet pilote en collaboration avec un organisme. Ce projet vise à faire tomber les balises relatives au statut de l’étudiant immigrant. L’objectif avoué : démontrer que la flexibilité favorise l’intégration en maintenant les gens actifs, notamment, explique Simon Delamarre, la direction de la formation.

À la réflexion de savoir quand on cesse d’être un immigrant. Simon Delamarre conclut le rendez-vous par ce propos : on cesse d’être un immigrant au moment où l’on choisit d’être Québécois.



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