Prise II, une ressource alternative en santé mentale, présente le travail de 12 de ses membres dans son exposition Jardins intérieurs. Un vernissage est organisé ce mercredi 16 novembre.
L’exposition Jardins intérieurs réunit 12 artistes professionnels et amateurs. Elle est visible dans les locaux de l’organisme, au 10794, rue Lajeunesse.
Les créateurs sont tous des membres de Prise II. Comme son nom l’indique, l’exposition invite le spectateur à pénétrer dans le jardin secret de ses artistes.
« L’exposition est une contribution sociale très importante. Ces œuvres font du bien. On parle trop peu souvent des artistes parmi nous », commente Lisa Benisty, adjointe à la direction de Prise II.
Un vernissage en compagnie des artistes aura lieu ce mercredi 16 novembre, de 17 h à 19 h. L’événement est ouvert à tous, et une performance musicale sera donnée sur place pour l’occasion. La célébration se tiendra dans la salle d’exposition, une salle d’activités récemment acquise par la ressource alternative.
Si vous ne pouvez pas vous rendre au vernissage, mais souhaitez voir les œuvres, « l’exposition va se poursuivre jusqu’en janvier », déclare Marie-Andrée Rho, enseignante en intégration sociale et responsable de l’exposition Jardins Intérieurs. « Comme il y a des activités dans la salle, des plages horaires seront aménagées pour venir visiter l’exposition. »
Il vaut mieux appeler Prise II avant votre visite au 514 858-0111; les heures d’ouverture sont de 9 h à 16 h 30.
L’art pour l’art
Pour Marie*, artiste professionnelle et participante de l’exposition, l’art est une façon de vivre et de se connecter avec les autres. Il lui permet de prendre conscience de ce qui se passe dans sa vie.
« Il y a des choses qu’on ne peut pas dire avec des mots. Si on réprime certains aspects de notre vie, ils remontent en pleine conscience à travers les arts », explique Marie.
Le but premier de l’exposition est de fournir un lieu d’expression aux personnes vivant des difficultés mentales. La toile blanche devient un moyen détourné pour aller vers soi.
Il s’agit aussi de briser l’inertie, qui crée un mal-être : opérer le mouvement permet de mieux ressentir.
Ainsi, pour Marie, la participation des membres est la parfaite analogie de la vie : les personnes souffrant de difficultés mentales ont le droit de participer et de s’intégrer à notre communauté.
Marie a arrêté son traitement pharmacologique grâce à Prise II, il y a cinq ans.
« Si je faisais ça seule, je n’aurais rien pour remplacer le médicament. Je me retrouverais seule, avec toutes ces émotions de frustration. Arrêter les médicaments, c’est comme se réveiller et voir ce qui nous dérange dans la vie », témoigne Marie, artiste de l’exposition.
*Le prénom de la personne citée a été modifié.
Une ressource communautaire
Prise II est une ressource alternative en santé mentale, dont la particularité réside dans la diversité de ses moyens. L’organisme propose une série d’outils thérapeutiques pour les personnes souhaitant effectuer un travail sur elles-mêmes et entreprendre un chemin vers le mieux-être.
Un accompagnement personnel est mis en place pour définir les besoins de chaque membre. Chacun est ensuite libre de participer aux ateliers qui l’interpellent.
Le volet artistique est très important pour l’organisme, qui mène par exemple des ateliers d’entraide, de yoga, de théâtre ou de méditation.
Médication et alternatives
Prise II soutient aussi la gestion autonome de la médication. En outre, les membres peuvent y trouver des solutions à l’arrêt total de celle-ci.
En santé mentale, tout est souvent lié à l’individu : il appartient à ces gens de faire un cheminement pour aller mieux afin de s’intégrer dans la société.
Pour une personne souffrant de difficultés importantes, consulter à l’hôpital ou auprès de travailleurs sociaux revient donc à garder la même trajectoire : celle de la médication. L’écoute n’est pas toujours au rendez-vous pour ces individus vulnérables mentalement, qui finissent sous traitement pharmacologique.
Prise II souhaite sortir de ce discours biomédical et propose une autre façon d’aborder les problèmes de santé mentale : briser l’isolement, offrir une écoute et renforcer le sentiment d’appartenance à un groupe.
La ressource alternative veut démontrer que ce n’est pas l’individu qui est problématique, mais son reflet dans la société.
« Ici, personne ne te demande : « C’est quoi ton métier? C’est quoi ton diagnostic? » » témoigne Marie-Andrée Rho, enseignante en intégration sociale et responsable de l’exposition Jardins Intérieurs.
Ces personnes ont en effet eu des expériences de vie douloureuses, et ces situations sont ancrées dans des chapitres de vie que nous avons tous. Plus qu’une ressource en santé mentale, Prise II se veut une communauté.
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