La culture était à l’honneur pour les cinquièmes Rendez-vous citoyens du Journal des voisins (JDV). La rencontre a eu lieu à la librairie Monet, un des hauts lieux du livre et de la lecture de Cartierville.
Après le patrimoine, le logement, les changements climatiques et le sentiment de sécurité, les Rendez-vous citoyens du JDV, tenus le 22 janvier, ont abordé la question de la «culture plus proche, plus accessible», thème du dernier dossier de l’édition papier du JDV.
Les panélistes, Émilie Thuillier, mairesse de l’arrondissement, Roberto López, commissaire en résidence au Centre communautaire et culturel de Cartierville (4C) et Anne-Marie Barnard, directrice générale du Centre d’art Battat (CAB) ont pu durant un peu plus d’une heure, répondre aux questions du public et aborder les différents aspects d’une culture de proximité.
Mme Thuillier a expliqué les difficultés que rencontrent les programmations artistiques soutenues par la municipalité, rappelant l’utilité des interventions des partenaires, communautaires ou privés.
Le budget alloué à la culture par l’arrondissement avoisine les 12,7 millions $. La mairesse a souligné que ce budget, même s’il augmente d’année en année, cela ne signifie pas qu’il y a beaucoup plus d’argent pour les activités. Essentiellement, ce qui est indexé, ce sont les salaires.
Elle a annoncé toutefois quelques bons coups de l’arrondissement en culture.
À la portée de tous
Elle a évoqué les œuvres d’art public, notamment les nombreuses murales visibles dans les rues de l’arrondissement. Elle a annoncé la réalisation prochaine d’une nouvelle œuvre au croisement du boulevard Laurentien, de la rue Lachapelle et du boulevard Keller, à Cartierville. Le choix de l’artiste et de l’œuvre est en cours.
Elle a dit souhaiter recevoir un orchestre symphonique au parc Ahuntsic, notamment, pour un concert en plein air.
Toponymie: des lieux d’Ahuntsic-Cartierville en compétition
En toponymie, deux lieux sont nommés finalistes pour le titre de Toponyme coup de cœur 2025 de la Commission de toponymie du Québec. Il s’agit du parc du Tour-du-Chapeau, non loin de la rue Sauvé Ouest (près du développement Voltige) et la place des P’tits-Chars, non loin du boulevard Henri-Bourassa et de la rue Millen, à Ahuntsic-Cartierville. Mme Thuillier a invité la population à voter pour les noms choisis dans l’arrondissement.
«Il y a eu l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) qui faisait le tour des parcs. L’OSM, a décidé par la suite de se concentrer sur le Parc Olympique. Puis, l’Orchestre métropolitain avait repris la balle au bond dans les parcs. On avait comme une entente non écrite avec eux un année sur deux. Le parc Ahuntsic est vraiment fabuleux pour ce genre de concert.»
Sa dernière prestation date de 2023.
«Pour 2025, nous n’avons pas encore eu de discussion. Cela dit, on voit dans les médias que l’orchestre métropolitain, malheureusement, ne va pas très bien», a regretté Mme Thuillier.
Bibliothèque du 21e siècle
Elle a mentionné une seconde phase d’aménagement du Centre culturel et communautaire de Cartierville, le 4C, pour réaliser une nouvelle bibliothèque.
«La phase deux de ce grand projet est en planification pour le moyen terme: ce sont vraiment des programmes de la ville-centre et du ministère de la Culture pour faire une bibliothèque à cet endroit-là», a-t-elle précisé. Le 4C occupe actuellement deux des ailes sur les quatre de l’ancien centre d’hébergement des sœurs de la providence, acquis en 2016 par la Ville et dont la transformation a coûté plus de 10 millions $.
Cartierville dispose actuellement de deux bibliothèques, une pour enfant, la bibliothèque Salaberry, et une autre générale, installée dans un ancien centre commercial.
D’ici et d’ailleurs
Roberto López, musicien, résident d’Ahuntsic-Cartierville, a été commissaire en résidence au 4C durant un an et demi. Il a rappelé son expérience pour donner une impulsion artistique à un lieu, qui, malgré l’ancienneté de son existence dans le quartier, a pris une nouvelle vocation en 2023.
«Le 4C fonctionne un peu comme une Maison de la culture dans le sens où il y a un budget de la ville pour présenter des spectacles sur les lieux. Mais il n’y a pas un gros budget comme à la Maison de la culture ni d’installations fermées», a-t-il expliqué.
Il a pu programmer quatre événements sur la scène du 4C, mais également hors les murs, dans le parc de Mesy, dans une résidence pour personnes âgées et dans une école.
«J’avais carte blanche. Je pouvais faire ce que je voulais, mais carte blanche vient aussi avec une responsabilité. Je voulais faire quelque chose comme si je n’avais pas un énorme budget», a-t-il confié.
Il a beaucoup compté sur les grands principes de médiation culturelle pour mettre en contact les artistes de la diversité et le public d’un quartier qui ne manque pas de couleurs.
Nouvel espace
Mme Barnard préside au projet du futur centre d’art installé sur la rue Port-Royal dans une ancienne usine de taille de marbre. Les travaux en cours permettront d’aménager un édifice moderne, lumineux et ouvert qui gardera le souvenir de l’ancienne bâtisse industrielle à laquelle il donnera une nouvelle vie.
«Nous avons quand même une vocation multidisciplinaire. Nous allons donc essayer de diversifier le plus possible les disciplines. On pourrait avoir des sculpteurs, des peintres, de la vidéo», a souligné Mme Barnard.
Des installations sonores sont également prévues et au-delà des expositions, le lieu devrait être ouvert régulièrement au public. Celui-ci pourra assister au processus créatif des artistes.
La tenue de ces Rendez-vous citoyens à la libraire Monet a permis au public de bénéficier d’un rabais sur l’achat de livres et Martin Auclair, libraire, a pu faire visiter les coulisses de la librairie aux personnes présentes.
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