René Tellier, du Sault-au-Récollet, et le docteur Robert Laurin,
de Cartierville, étaient deux exemples de citoyens qui ont laissé nombre de souvenirs et archives, avant leur décès, en 2018. Qui sont les autres citoyens qui pourraient témoigner de leur présence au fil des ans dans Ahuntsic-Cartierville et de la transformation du territoire? La Société d’histoire d’Ahuntsic-Cartierville (SHAC) souhaite recueillir les témoignages plein d’histoire de ceux et celles qui ont vu le territoire grandir et se transformer: un exercice qui permettra peut-être d’en connaître un peu plus sur l’arrondissement et son histoire.
C’est un projet ambitieux auquel s’est attelé la Société d’histoire Ahuntsic-Cartierville (SHAC): récolter l’histoire de citoyens «ordinaires» pour redécouvrir l’histoire de l’arrondissement, un témoignage à la fois.
La SHAC a déjà procédé à deux entrevues, une filmée et une audio. Une troisième est en préparation.
Ces capsules intitulées «Mémoires vivantes» ont pour objectif d’approcher «les gens sans histoire» pour qu’ils partagent leur vie, leur connaissance du territoire. Le résultat de ce travail a déjà été présenté en exclusivité aux membres de la Société d’histoire en attendant d’être présenté au public. Ce dernier devra patienter puisque plusieurs des photos que souhaite utiliser la SHAC nécessitent l’obtention de permission d’utilisation en vertu des droits d’auteur.
De nouvelles pièces aux casse-tête
«Pour comprendre l’histoire, pour vraiment comprendre l’histoire, il faut aller à la base», souligne Yvon Gagnon, coprésident de la SHAC.
C’est cela qui a amené les bénévoles de la Société, à aller à la rencontre des gens qui ont fait l’histoire des quartiers du territoire, mais dont on ne trouve aucune mention dans les livres d’histoire.
Les secrets que peut receler leur mémoire nous en apprend beaucoup sur le territoire et la dynamique de l’époque. Mais ces «gens sans histoire» détiennent aussi souvent les preuves physiques de ce passé inconnu ou mal connu.
«On se rend compte que ce sont souvent les mêmes images qui circulent», souligne M. Gagnon.
Pourtant, bien cachées au fond d’une vieille boîte à chaussures se trouvent des photos plus qu’intéressantes pour les historiens. Même une simple photo de famille, qui peut paraître banale de prime abord, constitue souvent l’un des éléments secondaires qui peuvent amener la pièce manquante à un casse-tête sur tel et tel sujet et résoudre une énigme.
Travail imposant
Ces deux premières vidéos ne sont encore que la pointe de l’iceberg, une dizaine de participants seront, tour à tour, invités à témoigner devant les caméras de la SHAC.
La réalisation de ces mémoires vivantes est un processus éreintant et de longue haleine. Selon M. Gagnon, pour réaliser la première entrevue filmée, il a fallu près de 40 heures de tournage pour une vidéo de 30 minutes.
Mais avant même que la vidéo ne soit présentée, il aura fallu trouver les participants, établir un guide d’entrevue, mais surtout, vérifier les informations du témoignage.
Le coprésident de la SHAC souhaite notamment obtenir une subvention pour poursuivre le projet. Une aide qui permettra d’embaucher des cameraman, monteurs et autres contributeurs logistiques d’importance à la réalisation de ces mémoires vivantes.
Pour M. Gagnon, cet exercice de «cueillette» de mémoire doit être réalisée rapidement. Si l’histoire de ces témoins n’a pas encore trouvé sa place dans un livre d’histoire, elle risque de se perdre à jamais et avec elle, des éléments importants.
Pourtant, ce ne sont pas les souvenirs qui manquent! Il y aurait plus de 1930 personne âgées de plus de 90 ans dans l’arrondissement, dont au moins 80 sont centenaires.
Qui sait quels souvenirs ces citoyens en apparence «ordinaires»pourraient nous révéler sur le territoire, mais aussi sur la métropole du siècle dernier.
Si vous avez une personne âgée dans votre entourage dont le témoignage pourrait intéresser la SHAC, et que cette personne ne lit pas les Actualités Web du jdv, parlez-lui en !
Pour communiquer avec la SHAC, c’est par ici.
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