Ce texte devrait peut-être s’intituler: « La propagande a t-elle meilleur coût ? »… Aux yeux des Québécois, on se demande en effet ce qui a le plus de valeur: la propagande de ceux et celles qui veulent bien paraître, ou l’information, la vraie, documentée par des professionnels de l’information? Nous qui faisons cette information chaque jour, nous nous posons la question! La vérité a-t-elle encore bonne presse en ce pays de poudrerie et de canicules…
Du 26 au 29 août, vous avez peut-être suivi les audiences de la Commission parlementaire de la culture et de l’éducation de l’Assemblée nationale du Québec dont le mandat d’initiative portait sur l’avenir des médias ? Sans doute que non, si le sujet ne vous intéresse pas, et même s’il vous intéressait, il faut gagner son pain quotidien, donc les journées de labeur sont déjà bien remplies! Vous pouvez toujours écouter les témoignages ; ils sont archivés.
[Ici, les comptes-rendus des témoignages; ici les témoignages en vidéo sur l’ensemble des vidéos archivés des séances des commissions au cours de cette semaine, incluant les vidéos de cette Commission ; et ici tous les mémoires envoyés (36) à la Commission, y compris celui du journaldesvoisins.com).]
En outre, journaldesvoisins.com a été mentionné à au moins trois reprises par les différents acteurs de cette commission tout au long des travaux de la semaine, notamment par la députée de Saint-Laurent, Marwah Rizky, et par la professeur en journalisme de l’Université Laval, Dominique Payette.
Ceci dit, il faut en convenir, ce n’était pas pour rien que Québec avait annoncé cette commission d’étude sur l’avenir des médias. Le secteur de l’information est en péril un peu partout dans le monde. Et le Québec ne fait pas exception. Mais y aura-t-il des résultats, et à court terme?
Des pertes d’année en année
Depuis 2011, le Québec a perdu 80 hebdos régionaux, selon le Centre d’études sur les médias du Québec. Entre 2006 et 2016, le Québec aurait également connu une baisse de 10 % de l’ensemble de ses journalistes, toutes catégories confondues. Et plus récemment, les quotidiens du Groupe Capitales Média (GCM) (Le Soleil, Le Quotidien, etc.) se sont placés sous la protection de la Loi sur la faillite et Québec leur a octroyé une aide d’urgence. Ils sont donc sous respirateur artificiel, peut-être jusqu’en décembre. Qu’arrivera-t-il après? Ces médias appartenaient à la famille Desmarais, propriétaire de Power Corporation, qui les a cédés à GCM. Par la suite, la famille Desmarais a fait de même avec La Presse+, laquelle est aussi en sursis, et pour combien de temps?
Qui protège les GAFA ?
En commission parlementaire, plusieurs intervenants ont pointé du doigt l’abandon de la publicité payante par les annonceurs eux-mêmes (incluant les gouvernements de différents paliers) au profit des réseaux sociaux et des GAFA. On n’a de cesse de le dire et de l’écrire: la publicité n’est pas au rendez-vous. Tous les médias pâtissent de cette carence due, principalement, au fait que même nos gouvernements mettent leur « pub » sur Google, Apple, Facebook, Amazon, les géants du Web dits les «GAFA », ces entreprises américaines qui ne paient pas d’impôts au Canada. Il faut savoir que les gains de ces entreprises se font au détriment des média nationaux, régionaux et locaux, car ces mêmes entreprises ne font pas la chasse aux « nouvelles » ni ne paient personne pour le faire. Non! Elles copient sans état d’âme l’information déjà produite par les médias d’ici et d’ailleurs.
Pendant ce temps, le gouvernement canadien fait la sourde oreille: oui, il aidera les médias (s’il est réélu), mais pas question de taxer les GAFA. On se demande d’ailleurs à quoi tient cette obstination? À quoi est-elle due? Le Canada est-il si peureux que ça? Ou ses motivations sont-elles d’un tout autre ordre? En tout cas, les réponses d’Ottawa ne tiennent pas pas la route.
En France, on a décidé de prendre le taureau par les cornes.
»À défaut d’accord européen, la France a décidé unilatéralement, le 11 juillet 2019, de mettre en place sa “taxe GAFA”, une première du genre en Europe», peut-on lire sur le site Web «Toute l’Europe».
Mais, avant que les premières espèces sonnantes et trébuchantes des GAFA entrent dans les coffres français, il y a loin de la coupe aux lèvres.
Y a-t-il des solutions?
Mais revenons à nos moutons! Soutenir votre presse nationale, régionale et locale peut se faire de bien des manières! Dans le cas du journaldesvoisins.com, il peut s’agir de devenir membre (10 $ par année); de nous lire; de répondre « présent » quand votre média sollicite votre participation; de nous prévenir quand une situation vous semble anormale; de partager nos nouvelles avec vos amis, votre famille; de faire un don selon vos moyens; de dire à vos commerçants préférés que vous avez vu leur publicité dans notre média ou, au contraire, que vous ne l’avez pas vue et que vous vous demandez ce qu’il ou elle attend pour en mettre une! Bref, les moyens de nous aider à rester en selle ne manquent pas.
Ce faisant, vous vous tenez au fait de toutes les nouvelles importantes concernant les différents quartiers d’Ahuntsic-Cartierville. Vous devenez un citoyen mieux renseigné, et par le fait même, plus intéressé par ce qui se passe localement. Vous savez mieux pour qui voter.
Au journaldesvoisins.com, l’équipe de journalistes se met en quatre, chaque jour, pour trouver des nouvelles qui seront susceptibles de vous intéresser. Nos gestionnaires et les membres de notre conseil d’administration font un travail colossal.
Le conseil vient d’ailleurs d’autoriser l’embauche de deux jeunes journalistes de la relève diplômés depuis un an ou deux à titre de salarié (Joran Collet, en mars dernier, comme éditeur adjoint; et Jules Couturier, qui sera des nôtres dès le 16 septembre, comme adjoint à la rédaction), ce qui porte à quatre permanents le personnel du jdv, outre les journalistes indépendants avec lesquels nous avons plaisir à travailler (dont notre rédacteur en chef adjoint et vétéran du journalisme politique, Alain Martineau; de même que nos différents collaborateurs extérieurs: chroniqueurs, photographes, politologue, caricaturiste, illustratrice, graphiste, etc.
À ceux et celles qui croient que notre modèle d’affaires est désuet et qu’il faut en trouver un nouveau… Nous ne faisons que ça depuis 10 ans ! Les efforts des médias pour s’adapter au nouvel environnement numérique sont énormes.
Notre recherche d’idées nouvelles pour vous intéresser au produit qu’est l’information est constante; notre désir de faire mieux, omniprésent; notre souci de la qualité de la langue, évident.
Surprise: même le numérique a un coût!
Et toujours, toujours, la quête de publicités demeure un élément important, car l’argent est le nerf de la guerre. Journaldesvoisins.com a également mis sur pied les Rendez-vous citoyens du jdv pour ratisser plus large et intéresser un plus grand nombre de citoyens d’Ahuntsic-Cartierville à notre média, ses nouvelles et ses activités. Ce faisant, des partenaires (l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville, la Maison de la culture) et des commanditaires (Caisse Desjardins du Centre-nord de Montréal, et Kruger) se sont associés à ces événements en soutenant l’activité financièrement.
Sans argent, votre média ne peut embaucher de personnel qualifié, ni imprimer les nouvelles ou les mettre en ligne (oui, même le numérique a un coût!), ni acheter l’équipement informatique nécessaire.
En tant que média local, nous ne sommes peut-être pas les « grands gardiens » de l’information, mais notre humble travail de terrain permet aussi d’informer les plus grands médias de petites anomalies qui pourraient en devenir des grandes…
Je soutiens mon journal!
De grâce, n’attendons pas que les politiciens décident de « sauver » les médias, car nous attendrons peut-être longtemps! La plupart des politiciens sont honnêtes, mais combien en revanche n’ont pas intérêt à ce que les citoyens soient au courant des gestes qu’ils et elles posent (ou ne posent pas)? Poser la question, c’est y répondre.
Gens d’Ahuntsic-Cartierville, soyez d’avant-garde, soyez lucides, soyez des citoyens fiers de leurs réalisations et désireux d’éclaircir les questions qui vous taraudent l’esprit : encouragez votre presse locale. Elle vous le rendra au centuple.
Si vous désirez soutenir l’information, en général, épinglez virtuellement le collant Je soutiens mon journal sur vos documents Web En tapant #jesoutiensmonjournal ou FPJQ dans la barre de recherche des décors dans votre photo de profil. Vous pouvez également obtenir ces collants aux bureaux de la FPJQ pour coller sur le pare-choc arrière de votre voiture, votre sac à main, votre sac à dos, ou la selle de votre vélo!
Pour vous procurer gratuitement autocollants et macarons, c’est ici: 514-522-6142 info@fpjq.org
Ce texte a été publié dans le magazine papier de la rentrée 2019 et mis à jour le 2 septembre.
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