Des participants à une Promenade de Jane devant l’église de la Visitation, mai 2018. (Photo : archives Philippe Rachiele)

Le Centre d’écologie urbaine de Montréal (CEUM), qui organise l’événement, a annoncé que les Promenades de Jane seraient de retour les 5, 6 et 7 mai prochain.

Les Promenades de Jane sont des conversations en marche gratuites, organisées pour et par des citoyens. Elles ont pour but d’ouvrir la discussion sur des enjeux, des réalités et des aspirations de la vie urbaine, explique le communiqué du CEUM. Une séance d’information aura lieu le 8 mars pour conseiller les citoyens qui auraient envie de créer leurs Promenades de Jane.

L’organisation de l’événement a été amorcée par le CEUM il y a une quinzaine d’années; depuis, 20 000 personnes ont participé à ces promenades. «Au Centre d’écologie, la création d’une ville écologique, démocratique et en santé est au cœur de notre mission. C’est directement lié à cette idée de la place du citoyen et de l’être humain dans les villes qu’incarnent Jane Jacobs et les promenades», annonce Véronique Fournier, la directrice générale du CEUM au Journal des voisins.

Précédemment, dans Ahuntsic

En avril 2016, le Journal des voisins rapportait qu’une Promenade de Jane allait visiter les ruelles dans le Sault-au-Récollet et dans Ahuntsic. Autres exemples, durant les éditions précédentes, il y a eu La marche exploratoire citoyenne Quartiers en transition organisée par le Chantier de transition socio-écologique d’Ahuntsic.

Le chantier proposait une visite du Marché solidaire, de la ferme Au courant de l’agriculture urbaine, des projets Collectivité ZéN (Zéro émission nette) d’Ahuntsic, de la Coulée verte de l’écoquartier Louvain Est, une discussion à propos de la station Youville et finissait à l’Espace des possibles de Solon. 

Il y a eu une visite du parc-nature de l’Île-de-la-Visitation guidée par le Groupe uni des éducateurs-naturalistes et professionnels en environnement (GUEPE). L’Association de mobilité active Ahuntsic-Cartierville (AMAAC) avait organisé la Promenade des Berges du Sault-Au-Récollet qui menait ses participants, entre autres, dans un sentier utilisé par les membres des Premières Nations et par les voyageurs et dans la dernière église construite sous le régime français, au Fort Lorette.

Bref, il y aura sûrement d’autres belles initiatives cette année, selon ce que proposeront les résidants de l’arrondissement.

Comment organiser une promenade

Si un citoyen veut partager son intérêt, «que ça soit pour l’agriculture urbaine, pour l’histoire, ou encore pour les changements qu’il observe de son quartier», Mme Fournier explique qu’il peut le faire en inscrivant sa promenade sur le site des Promenades de Jane

Pour aider les citoyens et les associations à organiser leurs propres parcours, en plus de rappeler la séance d’information du 8 mars, la directrice générale du CEUM indique que les personnes intéressées peuvent se référer aux ressources fournies en ligne. Elles y trouveront aide-mémoire, outils promotionnels et aussi quelques trucs d’animation. 

Le CEUM invite les citoyens, les associations et les organismes à enregistrer leur promenade sur le site des Promenades jusqu’à la fin du mois de mars. La programmation sera ensuite dévoilée au grand public au début du mois d’avril, pour les personnes qui veulent s’inscrire aux promenades.

L’héritage de Jane Jacobs

Cette Jane Jacobs en question était une écrivaine et une activiste particulièrement concernée par les enjeux de planifications urbaines. Elle défendait une approche locale qui donnait davantage d’importance au citoyen bien informé de son environnement qu’aux experts accrédités. À une époque de banlieusardisation rapide de l’Amérique du Nord, elle critiquait aussi le fait que les automobiles et les autoroutes empiétaient sur les espaces piétons et le transport en commun.

Portée par sa vision, elle est connue pour avoir tenu tête à Robert Moses, un planificateur urbain new-yorkais considéré comme étant l’homme le plus puissant de la ville. Surnommé The Power Broker par son biographe, Moses a fait construire, entre autres, 700 milles (1126 km) de routes et sept ponts… mais pour ce faire, environ 500 000 personnes ont dû être expulsées de leur logement. Madame Jacobs, dans ce que plusieurs décrivent comme une lutte à la David contre Goliath, a freiné un projet d’autoroute qui aurait traversé son Greenwich Village natal, infligeant une rare défaite au Power Broker.

Le projet des Promenades de Jane a été lancé après sa mort par ses proches qui le voyaient comme un moyen de garder vivants la pensée et les écrits de Jane Jacobs. Ces conversations en marche gratuite entre citoyens qui cherchent à partager les passions sur une variété de sujets comme l’histoire, l’architecture, la culture ou encore les luttes sont ainsi liées à la vision d’une ville à l’échelle humaine qu’avait formulée Mme Jacobs. 

 



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