
Hydro-Québec a soumis ses documents au ministère de l’Environnement en vue d’une consultation publique en environnement pour les travaux de renforcement du mur de soutènement en amont du barrage Simon-Sicard.
Les épais documents, plus de 500 pages entre rapport et annexes, ont été déposés en décembre et rendus publics le 22 janvier. Les travaux devraient être effectués entre 2027 et 2029, et le coût du projet est estimé actuellement à 86 millions $.
Construit en 1929, le mur de 1,3 km en amont du barrage Simon-Sicard a connu une première phase de rénovations réalisée rapidement en 2018 et 2019 sur trois sections, en raison de l’importante détérioration qui le touchait.
Hydro-Québec avait effectué un enrochement, sur la rive et dans l’eau, pour soutenir le mur sans étude d’impact environnementale en raison de l’urgence des interventions. Or, le résultat a suscité la colère du public, qui était privé de l’accès à l’eau de la rivière des Prairies et se voyait imposer un remblai de pierres grises aux allures lunaires.
Le projet actuel vise à réhabiliter les parties restantes, soit 730 m, toujours par enrochement, pour respecter les normes de sécurité des barrages. Trois secteurs sont concernés : le parc Louis-Hébert, la résidence Ignace-Bourget et l’église de la Visitation.
Consultation éventuelle
L’étude d’impact sur l’environnement est soumise au ministère de l’Environnement en vertu de l’article 31.1 de la Loi sur la qualité de l’environnement. Elle vise à obtenir les autorisations gouvernementales pour la réalisation du projet.
« Maintenant, l’étude d’impact n’a pas encore été jugée recevable. Au cours des prochaines semaines, prochains mois, on recevra des séries de questions du ministère auxquelles on devra répondre », a précisé Jonathan Laporte, conseiller pour les relations avec le milieu chez Hydro-Québec, en entrevue avec le Journal des voisins (JDV).
Les réponses aux questions seront également rendues publiques. Puis le ministre émettra l’avis de recevabilité ou de non-recevabilité. « À partir de là, on pourra enclencher le processus du Bureau d’audience publique en environnement (BAPE), c’est-à-dire la réception de mémoire, la réception d’informations, et l’audience publique si nécessaire », a précisé M. Laporte.
Les audiences publiques ne sont pas automatiques, même si le promoteur, Hydro-Québec dans ce cas, les demande. « Nous, à Hydro-Québec, on évalue les options pour savoir si nous demanderons des audiences publiques ou non », a souligné M. Laporte. Depuis la levée de boucliers des citoyens après les travaux de remblaiement, la compagnie d’électricité n’a eu de cesse de présenter son nouveau projet et de discuter des options d’aménagement avec le public.
Une placette a été également aménagée au bout de la rue Fort-Lorette pour offrir un point de vue sur l’eau aux citoyens.

Une promenade riveraine de la Ville
L’une des demandes des citoyens pour améliorer l’environnement de cette infrastructure est la réalisation d’une promenade riveraine le long des berges jouxtant le remblai que réalise Hydro-Québec. La proposition a séduit les élus de tous les paliers de gouvernement, qui ont soutenu publiquement l’idée.
Pour la Ville et l’Arrondissement, le projet est toujours d’actualité. Un tronçon de sentier, entre l’église de la Visitation et la placette de Fort-Lorette, pourrait bien être réalisé à plus ou moins courte échéance. En fait, depuis deux ou trois ans, l’administration municipale travaille pour voir comment aménager ce passage.
« Plusieurs lots doivent être traversés par le sentier piétonnier et il y a des portions qui n’appartiennent pas à la Ville », a indiqué Jérôme Normand, conseiller de ville du Sault-au-Récollet, au JDV. La Ville a mandaté un notaire pour déterminer les lots en question et identifier leurs propriétaires. Un budget a été également estimé pour voir si le sentier sera aménagé sur ces terrains en servitude ou par expropriation. « C’est une estimation des coûts pour négocier une fermeture de passage ou négocier carrément une acquisition », a souligné M. Normand.
Bien entendu, le projet devra être mené en collaboration avec Hydro-Québec, mais pas sur l’emprise de l’enrochement. « À partir du moment où la Ville prendrait le leadership, ce serait fait sur les terrains, c’est-à-dire sur les côtés rives », a précisé M. Normand. Cet aménagement n’est d’ailleurs mentionné nulle part dans les documents soumis par Hydro-Québec.
« Nous ne serons pas le promoteur d’un tel projet, puisqu’il ne concorde pas avec la mission de base d’Hydro-Québec, qui est de produire, transporter et distribuer de l’électricité verte », a averti Jonathan Laporte. Une position publiquement exprimée en septembre 2022. Toutefois, la compagnie se dit prête à collaborer avec tout promoteur qui souhaite réaliser le projet. « Hydro-Québec travaillera en collaboration afin d’harmoniser nos infrastructures et notre projet avec le leur, pourvu que les différents propriétaires et institutions présents le long de la rive soient aussi impliqués dans le projet », a assuré M. Laporte.
Cet article est paru dans la version papier du JDV hiver 2025.
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