Ce livre est copublié aux éditions Cidihca et des Trois Amériques. Photo : Clarence Robitaille-Meloche \ JDV

 Le vendredi 25 octobre dernier, au Parcours Gouin dans Ahuntsic-Cartierville, a eu lieu le lancement du nouveau roman d’Edgar Gousse : Loin de Dieu et trop près des USA. Cette fiction aborde les relations diplomatiques entre les États-Unis et Haïti. Une vie de combat.

 Edgard Gousse est un écrivain et professeur de renom. Depuis les années soixante-dix, il a publié plus d’une trentaine d’œuvres sous des registres différents : roman, essai, poésie, biographie, etc. Journaliste de formation, il a conservé une grande curiosité et l’envie de traiter de tous les sujets d’actualité. C’est ce qui l’incite à explorer divers domaines et types d’écriture. Ces œuvres ont, cependant, toutes un point commun : elles sont politiquement engagées.

Son nouveau roman Loin de Dieu et trop près des USA suit le personnage de Monsieur Mamert, un homme retenu par le gouvernement américain pour une mission autour de l’Île-à-Vache. Cette mission a pour but, entre autres, d’assurer la mainmise des États-Unis sur le territoire d’Ayiti-Chérie (Haïti) et plusieurs de ces richesses sans considération pour la population locale.

Un écrivain militant

Edgar Gousse attache une grande importance à la défense d’Haïti, son pays natal. Pour lui, ce dernier est victime de « l’arrogance colonialiste des États-Unis et de l’avidité dévorante du belliqueux voisin à entasser les richesses ». M. Gousse explique que les États-Unis sont, en grande partie, responsables de l’histoire tragique et de la situation difficile d’Haïti. Autrement dit, Loin de Dieu et trop près des USA se veut un texte dénonciateur.

Edgar Gousse explique son nouveau roman en disant qu’il y « traite d’un sujet d’importance, [c’est-à-dire] de cette hégémonie impérialiste des États-Unis, qui ne reculent devant rien pour asseoir leurs tentacules invasifs et pervers partout dans le monde, mais plus particulièrement, dans notre propre cas, en Haïti, où toutes les décisions prises n’ont contribué qu’à détruire à petit feu la première république noire dans l’histoire moderne de l’hémisphère américain ».

L’écrivain se fait un devoir de confronter la fiction et la réalité. Pour lui, « peu importe la trame de fond du roman, les mots et le discours sont là pour susciter et assouvir la curiosité de la lectrice ou du lecteur et de là, réveiller les consciences endormies ».

Le roman comme instrument de transmission

Bien que pour lui tous les livres se valent, quel que soit le format, Edgar Gousse a choisi le roman avec Loin de Dieu et trop près des USA. Il considère cette forme assez malléable et plus facile à transmettre de main en main que le livre de référence. En effet, M. Gousse attache une grande importance à l’accessibilité de ses œuvres. Il veut que ses textes soient lus et facilement compréhensibles pour le lectorat afin que son propos soit diffusé le plus largement possible.

Chacun de ses romans se veut « un lieu de rencontre où est appelée à trôner, avant toute chose, la beauté de la langue, à travers des tournures qui se veulent charmantes, dans le simple but de captiver lectrices et lecteurs […], et ceci, dans toutes les tranches d’âge. De fait, pour plaire, il faut savoir surprendre ». En tant qu’écrivain, il écrit en tenant compte de tout le monde, faisant de son lectorat un ensemble diversifié, mais réuni par l’amour de la langue et le désir d’apprendre.

Selon M. Gousse, ce qui fait le charme de l’écriture, c’est plutôt le lieu de « la rencontre », qui n’est pas forcément physique. Pour lui, le roman célèbre le partage avec les différentes cultures : « Chaque livre est une invitation, faite à la lectrice ou au lecteur, au voyage merveilleux, mais immobile, dans l’intimité psychologique de l’auteur. » En d’autres mots, Edgar Gousse applique le principe d’altérité dans son processus de création. Il a appris à se retrouver dans l’imaginaire de l’autre en se mettant à sa place, ce qui lui permet de se regarder à travers des yeux extérieurs. C’est également ce sentiment qu’il essaie de créer chez son lectorat. Il cherche à le pousser au questionnement et à lui apprendre à se transposer dans le regard d’une autre personne pour se voir autrement et devenir apte à se remettre en question.

Cet article a été publié dans la version papier du JDV hiver 2025.



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