Des participantes à l'activité_Mieux vivre ensemble_Collège Ahuntsic
(Photo : courtoisie)
Rencontre interculturelle à l’heure du lunch au Collège Ahuntsic (Photo: courtoisie)

Situé dans un milieu social marqué par une impressionnante diversité culturelle, le Collège Ahuntsic connaît une animation interculturelle particulière. Au sein du Service de l’animation socioculturelle, ce cégep a mis en place deux comités formés d’étudiants issus de diverses communautés ethnoculturelles et qui visent à encourager la participation à des activités pour la promotion des principes du vivre-ensemble. 

Comité Ahuntsic en couleurs (Photo: courtoisie)

Le Comité Ahuntsic en couleurs est chargé de planifier des activités pour faire connaître les traits caractéristiques des différentes cultures représentées au Collège Ahuntsic. Ce comité vise notamment à faciliter l’intégration des étudiants issus des communautés ethniques et à favoriser leur réussite scolaire.

Le Comité Ahuntsic sans frontières, quant à lui, vise à promouvoir l’engagement social chez les étudiants : bénévolat, visites de personnes âgées dans des résidences, hôtes lors d’événements officiels au Collège, etc.

Au Collège Ahuntsic, la Semaine québécoise des rencontres interculturelles, qui se tient chaque année en automne à travers tout le Québec, est le grand rendez-vous pour mettre en valeur les efforts des différentes structures dont s’est doté ce cégep pour encourager le « dialogue et favoriser le rapprochement interculturel, en plus de combattre les préjugés et la discrimination ».

Étudiants du Collège Ahuntsic lors du Jeudi des stars (Photo: courtoisie)
Libre cours à la sensibilité artistique lors d’un Jeudi des stars au Collège Ahuntsic

Selon Line Coulombe, directrice du Service des affaires étudiantes, les activités interculturelles du Collège adoptent une approche souple qui permet de créer une ambiance d’échange et de communication assez décontractée. Elle cite comme exemple le Jeudi des stars.

« Cette activité permet à la spontanéité artistique des étudiants de s’épanouir et de s’exprimer sur scène. Elle se déroule en 15 numéros par session avec la participation d’une trentaine d’étudiants de différentes communautés culturelles » dit-elle.

Des finissantes de la Technique d’Intervention en délinquance qui sont les créatrices du stand de prévention de la radicalisation menant à la violence dans le cadre du cours de prévention . (Photo: courtoisie)

Mme Coulombe mentionne d’autres activités permettant aux étudiants d’échanger autour des spécificités culturelles de leurs origines avec beaucoup de bonne humeur, telle que l’activité D’où tu viens ? qui rencontre un grand succès auprès des étudiants.

La programmation interculturelle concerne également le personnel du Collège.

« En janvier dernier, on a tenu une journée pédagogique dont l’objectif était de permettre aux membres du personnel d’avoir une bonne connaissance des profils des étudiants du collège, de leur cheminement scolaire et de leurs orientations et on a, également, abordé les questions d’ordre socio-psychologiques, notamment les cas de détresse qui peuvent se manifester chez les étudiants, dit-elle. De pareilles rencontres permettent notamment d’aborder les spécificités culturelles des communautés représentées au Collège. »

Line Coulombe évoque l’importance de comprendre un certain nombre de différences culturelles, comme celle relative à la notion de famille, par exemple.

Une experte mise à contribution

Au Collège Ahuntsic, les rendez-vous interculturels se multiplient et gagnent en profondeur. Récemment et dans le cadre de la semaine sur la discrimination (organisée chaque année en hiver), il y a eu l’organisation d’une journée sur le racisme systémique et au cours de laquelle a été organisée une table ronde avec la participation d’enseignants de diverses disciplines. Cette journée de réflexion a été également marquée par la présentation d’un film traitant de l’intégration des communautés culturelles.

Compte tenu des résultats encourageants et du bon accueil parmi la communauté collégiale, ces initiatives ont de belles perspectives de développement notamment pour devenir encore plus structurées.

« On travaille actuellement à la mise en place d’une politique bien réfléchie concernant les différentes activités d’intégration interculturelle », dit Mme Coulombe, en mentionnant le projet d’un Comité de veille interculturel. « Ce comité nous permettra d’avoir une meilleure idée concernant les besoins et la manière d’y répondre, en mettant à contribution des enseignants, des intervenants, des animateurs et des psychologues. »

Cet effort qui vise le développement de l’interculturalisme au Collège se fait en collaboration avec une consultante renommée en interculturel et ancienne enseignante au Collège Ahuntsic, Édithe Gaudet. Cette experte est reconnue pour ses travaux en matière de communication et de pédagogie interculturelles. Elle compte plusieurs publications sur ce sujet dont : « Relations interculturelles, Comprendre pour mieux agir » (2010) et «État de la situation de l’interculturel au collégial : bilan et perspectives » (2013).

Mme Gaudet contribue beaucoup au développement de l’approche interculturelle dans l’ensemble du réseau des cégeps, pour lesquels elle organise plusieurs formations, dont une formation sur : « L’ABC des relations interculturelles » qu’elle a organisée au Collège Ahuntsic en juin 2013.

Un intervenant engagé à 100%

Vu l’intérêt de cette orientation et son importance dans la réussite scolaire des étudiants, le Collège a créé un poste d’intervenant social chargé de soutenir et d’assister les étudiants dans leur cheminement, notamment ceux qui présentent des difficultés d’intégration.

Cet intervenant social collabore notamment au développement de deux programmes dont l’un vise à faire la promotion des bonnes pratiques pour « mieux vivre ensemble» et promouvoir la bonne compréhension des différences culturelles. Un autre programme développé dans le cadre d’un cours consiste à se doter d’outils efficaces pour « une bonne intervention en matière de délinquance : gangs de rue, prostitution, jeu, violence, etc ».

« On avait remarqué que les jeunes, notamment ceux originaires des communautés culturelles, ne disposaient pas de suffisamment de réseaux de contacts pour mieux s’intégrer et ne savaient pas vers qui se tourner. Les membres du personnel, eux aussi, n’avaient pas une grande connaissance de la réalité de ces jeunes », dit Jean-­Yves Sylvestre, technicien en travail social, dont le bureau est un espace d’échange et de rencontre pour les étudiants de différentes communautés.

Il met l’accent sur les difficultés d’intégration qui peuvent égarer ces jeunes de l’objectif de la réussite scolaire, notamment lors de la première année du cégep. Selon cet intervenant social, le passage du secondaire au cégep comporte un certain nombre de risques et de périls pour les jeunes.

« Au secondaire, il y a le suivi étroit des parents qui sont mis à contribution lorsque se présente une situation problématique dans le cheminement scolaire de leurs enfants. Par contre, au cégep, le jeune est traité comme un adulte alors qu’il n’est pas encore prêt à assumer pleinement les responsabilités de cet âge. »

Il souligne son rôle qui consiste à aider et à soutenir les jeunes pour qu’ils arrivent à surmonter les difficultés et à devenir plus indépendants pour réaliser leurs objectifs.

À ce propos, il évoque le trait distinctif des cultures dont est issue une part importante des étudiants, notamment le fait que l’autorité parentale assure un suivi des jeunes dans le délicat passage de l’adolescence à l’âge adulte, et ce jusqu’à l’entrée en université. Ce qui permet un passage en douceur vers cette nouvelle étape de la vie où le jeune se doit de se prendre en main, apprendre à être autonome et à assumer ses responsabilités, ses devoirs et à connaître bien les limites de sa liberté.

Dans ce sens, et pour inspirer les étudiants dans leur cheminement, cet animateur apprécie tout particulièrement les conférences interculturelles qui consistent à inviter des Québécois issus de l’immigration à témoigner de leurs parcours et des efforts qu’ils ont déployés avec persévérance pour réussir et devenir des modèles de l’intégration positive dans la société d’accueil.

Pour la prochaine année scolaire, il annonce son désir d’inviter des membres de l’élite économique issus de l’immigration.



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Tine Bellefeuille
Tine Bellefeuille
7 Années

Correction : La photos des 4 filles ne sont pas des « participantes de l’activité du mieux vivre ensemble » mais bien des Finissantes de la Technique d’Intervention en Délinquance qui sont les créatrices du kiosque de prévention de la Radicalisation menant à la violence dans le cadre du cours de prévention. Merci !

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