Tout semblait baigner dans l’huile pour André Parizeau pour rafler l’investiture du Bloc québécois dans Ahuntsic-Cartierville qui se déroulera le samedi 17 août, en vue de la prochaine élection fédérale d’octobre. M.Parizeau, neveu de l’ex-premier ministre du Québec, Jacques Parizeau, dispose de l’appui de l’exécutif local de la circonscription fédérale. Mais voilà, un membre de la famille de Gilles Duceppe vient brouiller les cartes à moins de deux semaines du congrès de mise en nomination.
Anne Duceppe, la cousine de l’ex-leader du Bloc, a indiqué qu’elle compte
affronter M. Parizeau, qui était jusqu’à tout récemment le chef du Parti communiste du Québec (PCQ).
Anne Duceppe a indiqué, via son compte Facebook, qu’elle s’investira comme candidate dans Ahuntsic-Cartierville.
« Un arrondissement de Montréal où j’ai déjà travaillé et demeuré», ayant notamment fréquenté le Cégep Ahuntsic. « Bien sûr qu’il y a un grand défi, a-t-elle dit, mais c’est ce qui m’alimente et me nourrit, les défis ».
Tout porte à croire que sa candidature ne plaît pas à tout le monde au sein de la formation souverainiste fédérale qui a connu son lot de chicanes quand Martine Ouellet en était la leader, mais qui a repris du poil de la bête, selon les analystes politiques, depuis l’arrivée de l’ex-ministre péquiste Yves-François Blanchet. Toutefois, même à la retraite, l’ex-chef Gilles Duceppe garde un œil sur son ancien parti.
« Je pense que quand on est membre du Bloc, on devrait être membre du Bloc seulement et pas d’un autre parti en même temps», a indiqué M. Duceppe dans une entrevue à la Presse canadienne, lundi.
Sauf que M. Parizeau a remis sa démission il y a deux semaines comme chef du groupe de pression (le PCQ est un club de réflexion et n’est pas reconnu officiellement comme formation politique) et que des milliers de membres du Bloc sont aussi au Parti québécois.
Bon joueur, Gilles Duceppe, qui avait déjà adhéré au marxisme il y a 50 ans (il avait admis cette «erreur»), a toutefois réitéré qu’en toute démocratie, «ce sont les militants et militantes qui décident».
Parizeau déplore la situation
André Parizeau, qui depuis des années s’implique dans divers dossiers touchant le nord de Montréal, appuyant des causes syndicales entre autres dans le secteur de la santé et des services sociaux, a confirmé récemment avoir remis son bulletin de candidature pour l’investiture bloquiste.
Ce résidant de la partie ouest d’Ahuntsic depuis 25 ans a l’appui de vétérans membres du Bloc et de personnalités publiques d’Ahuntsic-Cartierville (André Gravel, Antoine Bécotte, Frédéric Tremblay et Nicolas Bourdon) et siège à de nombreuses instances du parti dont son Bureau national en tant que conseiller.
Aujourd’hui, André Parizeau, qui a aussi été autrefois membre de Québec solidaire, ne digère pas l’intervention de l’ex-chef bloquiste.
« De quels droits Gilles Duceppe se permet ainsi de s’interposer, s’interroge M. Parizeau. Ce n’est pas acceptable de s’immiscer dans un processus démocratique, surtout d’une personne qui aujourd’hui n’est dans aucune instance du Bloc. M. Duceppe tente de rouvrir de vieilles plaies » a-t-il déploré en entrevue mardi matin au journaldesvoisins.com, faisant allusion à la période tumultueuse qu’a connu la formation quand Martine Ouellet en était la chef.
André Parizeau compte aller jusqu’au bout dans sa démarche, parlant souvent de l’importance d’avoir du courage en politique et insistant sur le fait qu’il a toujours été un homme «rassembleur» et de «consensus».
Le vétéran militant indépendantiste, qui dit avoir des appuis de gens de toutes les tendances (gauche, centre et droite), s’interroge sur les véritables intentions de sa rivale, qui demeure loin de la circonscription, et qui a fait l’annonce d’une candidature trois jours après la sienne.
« Avant qu’Anne Duceppe décide de se présenter dans Ahuntsic-Cartierville, de poursuivre M. Parizeau, elle avait aussi envisagé d’être candidate dans Argenteuil-Petite-Nation, avant de conclure qu’elle devrait finalement plus militer dans sa propre circonscription », se référant à ce que la militante avait mis en ligne sur Facebook le 22 juillet.
André Parizeau relève aussi le fait qu’à chacune de ses interventions, Mme Duceppe, qui demeure près de Mont-Laurier, faisait pourtant allusion à l’importance de l’unité du parti.
Il note enfin que l’exécutif local a selon lui considéré qu’il valait mieux miser sur quelqu’un déjà bien implanté sur le terrain que d’aller de l’avant avec une personne ayant une notoriété mais venant de l’extérieur.
Autres candidatures?
Un autre militant de longue date du Bloc québécois, Jean Rémillard, pourrait également être candidat.
Ce dernier s’était présenté pour le NPD provincial dans Crémazie à la dernière élection québécoise, qui a vu la Coalition avenir Québec prendre le pouvoir à l’automne 2018.
Mais M. Rémillard, a affirmé s’être heurté à la bureaucratie au Bloc qui selon lui ne facilite pas la tâche des candidats.
« Le secrétariat central a été lent à envoyer les formulaires de mise en candidature. Je viens tout juste de les recevoir. Cela m’embête puisque je dois trouver au moins 25 membres en règle du parti qui appuient ma candidature, et je ne dispose que de trois jours à partir de ce mardi (6 août) pour les trouver, alors que je n’ai encore aucune liste de membres et que je dois remplir toutes les formalités neuf jours avant l’assemblée, soit avant le 8 août ! On dirait que quelqu’un en quelque part ne veut pas me voir dans le décor… », a-t-il lancé.
Pendant un certain temps, il était question ici de la candidature d’une ancienne attachée de presse du Bloc québécois à Ottawa, Camille Goyette-Gingras, présidente sortante du Forum jeunesse du parti. Madame Goyette-Gingras a affirmé au jdv le mois dernier qu’elle avait finalement décidé de passer son tour, étant en démarrage d’entreprise et résidente d’Hochelaga-Maisonneuve, dans l’Est de Montréal.
À moins d’un revirement de situation, comme des désistements, il y aura vote des membres du Bloc québécois d’Ahuntsic-Cartierville le samedi 17 août au Bistro du coin (angle Lajeunesse et Henri-Bourassa).
La personne qui gagnera va se mesurer à la députée sortante, Mélanie Joly, à l’élection fédérale du 21 octobre.
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