Louise Latulippe, une grand-maman de 75 ans participante des ateliers d’arts du Centre des bénévoles Ahuntsic-Sud (CBAS), a illustré pour nous la chasse-galerie. Il s’agit d’un canot volant qui, selon la légende, transporte des bûcherons voulant retourner dans leurs familles la veille du Jour de l’an.

Dans le ciel du 31 décembre, on pouvait voir huit gaillards ramer dans un canot d’écorce volant…

Ce texte de la chronique Le coin des p’tits voisins a été publié dans la version imprimée du Journal des voisins, le Mag papier de décembre 2023-janvier 2024, à la page 22

Est-ce que l’on t’a déjà raconté cette légende? Une légende est une histoire que l’on se transmet dans la famille ou entre amis depuis des générations. Ce qu’il y a d’amusant dans une légende est qu’il y a une part de vérité et une part d’invention. Nous ne savons pas ce qui est vrai ou faux. Là est le mystère…

L’histoire de la chasse-galerie est l’une des légendes les plus connues et on la raconte souvent dans le temps des Fêtes. Voici celle que j’ai entendue.

Il y a longtemps, à l’époque de ton arrière-arrière-grand-père, des hommes doivent s’éloigner de leur famille pour travailler comme bûcherons dans les chantiers très loin au nord de Montréal. L’hiver venu, ils ne peuvent revenir à la maison. Les routes sont trop enneigées pour les chevaux et les rivières trop gelées pour les canots. 

La veille du jour de l’An, le cuisinier du camp, voyant ses amis attristés de ne pouvoir rejoindre leur famille, leur propose de s’y rendre en canot volant, surnommé une chasse-galerie, en concluant un pacte avec le diable. Sur le coup, plusieurs refusent, affirmant qu’une telle entente est trop dangereuse puisque le diable est un personnage méchant à qui on ne peut faire confiance.

Consignes à respecter

Le cuisinier les rassure en leur donnant les consignes suivantes en échange du voyage:

  • ne jamais toucher aux croix des clochers d’églises;
  • ne jamais dire de jurons (mauvais mots);
  • revenir avant le lever du jour, sinon le diable les capturera pour toujours. 

Finalement, les hommes montent dans le canot. Le cuisinier assis à l’arrière prononce la formule magique et le canot s’envole vers le ciel. Les huit rameurs s’activent avec vigueur. Sans difficulté, ils se rendent dans leur village près de Trois-Rivières. Ils fêtent et passent du bon temps avec leur famille. 

Tard dans la nuit, ils doivent revenir au camp avant le lever du soleil, car le diable les surveille sûrement. Les huit amis sont fatigués. Ils pagaient trop lentement et le cuisinier maîtrise moins bien le canot. En croisant la dernière église avant d’arriver au camp, la coque du canot frappe le clocher. Heureusement, tous relèvent leur aviron et personne ne touche à la croix. Le canot tangue et un membre de l’équipage effrayé pousse un juron. 

Le canot amorce une descente incontrôlée et emboutit une épinette chargée de neige. Il rebondit de branche en branche. Les passagers atterrissent dans la neige poudreuse, inconscients, sans être capturés par le diable. Au matin, ils se réveillent courbaturés dans leur lit de camp. Des compagnons qui étaient restés sont un peu étonnés de voir le canot renversé dans la neige.

Les huit aventuriers ont préféré garder le secret de leur aventure en chasse-galerie, car conclure un pacte avec le diable aurait pu mal se terminer. Heureux de leur soirée passée en famille, ils se sont dit qu’ils recommenceraient peut-être l’année prochaine…

 



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