Malgré le début de la période des vacances et une chaleur accablante, le député québécois Gérard Deltell est venu donner un coup de main à la candidate conservatrice dans Ahuntsic-Cartierville, Kathy Laframboise, au lendemain de la fête du Canada. Il en a profité pour rencontrer des citoyens avec Mme Laframboise.
Le député de la circonscription de Louis-Saint-Laurent, à Québec, se trouve à être le mentor de plusieurs candidats qui se présentent pour le Parti conservateur du Canada (PCC) dirigé par Andrew Scheer, en vue de l’élection fédérale de la mi-octobre.
Lors d’une rencontre au bistro de cuisine française Le Petit Flore, sur la Promenade Fleury, la candidate désignée il y a quelques mois à peine, et le porte-parole de l’Opposition officielle en finances (Conseil du trésor), entre autres, ont répondu aux questions du journaldesvoisins.com, où il a été abondamment question des enjeux locaux et nationaux qui parfois se croisent.
Pré-campagne en été
Alors que les vacances commencent pour bon nombre de Québécois, Kathy Laframboise compte poursuivre cet été son travail de rencontre des résidants d’Ahuntsic-Cartierville, et des intervenants politiques, économiques et sociaux dans le cadre de sa «pré-campagne» électorale, alors que d’aucuns s’attendent au déclenchement officiel de l’élection au début septembre.
« J’ai été nommée en avril, c’est ma deuxième expérience en politique, a indiqué d’entrée de jeu la candidate du PCC. J’ai déjà rencontré beaucoup d’électeurs de même que la mairesse de l’arrondissement (Émilie Thuillier). Pour l’instant, je prends le pouls des citoyens. Je veux connaitre leurs attentes, quels sont leurs besoins. Je suis donc en mode consultation », a indiqué celle qui tout récemment est allée à la rencontre des gens lors de la fête nationale au parc Tolhurst, heureuse d’avoir été «bien accueillie par les gens».
Gérard Deltell, qui a aussi été chef de l’Action démocratique du Québec pendant plus de deux ans, juge que Kathy Laframboise a l’étoffe nécessaire comme candidate.
« Kathy a une solide expérience académique, elle connait la politique. On aime les candidats qui s’impliquent. Ce n’est pas un poteau. Ici, c’est un comté prenable comme les autres. Il n’y a pas un comté qu’on ne peut pas gagner », a averti le député de la région de Québec, alors que le jdv soulignait qu’elle devra quand même affronter une femme bien connue, la ministre Mélanie Joly.
Mme Laframboise, qui a aussi été candidate du parti conservateur du Québec à l’élection provinciale de l’an dernier dans Bertrand, pense qu’il y aura une lutte endiablée avec les autres formations (dont les Verts) et que rien ne sera facile pour les candidats, y compris la députée sortante qui a eu comme on le sait de la difficulté avec le controversé dossier Netflix quand elle était ministre du Patrimoine canadien.
« Je ne pense pas que ce sera une lutte à deux, ce sera une lutte assez partagée », a souligné la candidate du PCC.
M. Deltell a rappelé, en faisant référence à l’élection de 2015 qui a permis à Maria Mourani (ex-bloquiste devenue indépendante puis néo-démocrate) de rafler 30% des voix, que l’ex-députée avait une personnalité forte. Mais aujourd’hui, dit-il, le NPD a «beaucoup de chemin à faire», comme le confirment les sondages.
« Il faut se mettre à l’écoute des gens, s’impliquer, pour améliorer leur qualité de vie », dira Kathy Laframboise qui entend aussi aborder les enjeux nationaux pour confirmer que le programme national de son parti permettra justement d’améliorer leur qualité de vie, sans oublier l’enjeu de l’environnement.
À ce sujet, son mentor n’hésitera pas à relever l’annonce récente du Plan vert présenté par le chef du parti. Selon lui, l’application des 55 mesures «pragmatiques» du plan permettra de réduire l’empreinte carbone et favorisera l’électrification des transports, tout en insistant sur l’importance de respecter les champs de compétences et les juridictions.
Enjeux locaux
Sur le plan local, la candidate conservatrice entend mettre l’accent sur la sécurité.
« Il faut s’assurer de la sécurité des gens aux traverses de chemins de fer, sur les pistes cyclables. Il y a un travail de collaboration que l’on peut faire sur cet enjeu. Il faut que les gens soient en sécurité », a-t-elle plaidé.
Mme Laframboise a aussi eu l’occasion de discuter du problème de la pollution sonore (au-dessus de nos têtes, à cause du passage des avions allant ou quittant l’aéroport) avec Les Pollués de Montréal-Trudeau, un dossier relevant du gouvernement fédéral.
« On a eu des échanges sur cette problématique, nous allons regarder ce que nous pouvons apporter comme soutien pour satisfaire aussi les instances municipales », a-t-elle mentionné, se disant par ailleurs d’accord pour participer à un débat entre candidats dans la circonscription.
Côté économique, Mme Laframboise a commencé à éplucher les interventions faites jusqu’ici dans le giron du District central. Économiste dans un ministère québécois, elle se sent à l’aise pour discuter des enjeux avec les manufacturiers.
« Bientôt, je vais rencontrer des dirigeants d’entreprises; un gouvernement conservateur pourrait les aider en termes de développement économique », a suggéré celle qui a fait sa thèse de doctorat en développement industriel de l’Arctique.
Au sujet du prolongement de la 19, Gérard Deltell n’a pas hésité à prendre la balle au bond pour dénoncer la récente intervention du ministre de l’Infrastructure et des Collectivités, François-Philippe Champagne, qui a annoncé des fonds fédéraux pour payer la voie réservée au transport en commun alors que le projet n’est pas financièrement ficelé.
« Une belle démonstration, du show de boucane, a lancé M. Deltell, alors que le ministre des Transports du Québec, François Bonnardel n’était pas présent. Les fils du projet ne sont même pas attachés. On voit encore ici l’arrogance libérale », a-t-il martelé.
Pour le député conservateur, qui donne des conseils aux nouveaux venus, le meilleur politicien n’est pas celui qui parle tout le temps, mais bien celui qui écoute le plus.
Il insiste aussi sur l’importance d’être «soi-même.
«Il faut rencontrer les gens, et les écouter. Faut aussi que la personne demeure soi-même avec ses forces et ses faiblesses, être naturelle, sinon les masques vont un jour tomber», a-t-il servi en guise de mise en garde.
À l’instar de tout le monde en politique, M. Deltell rappelle sans cesse qu’il n’y a rien d’acquis pour personne en politique.
Candidatures A-C et Bourassa
D’autre part, du côté du Bloc québécois, plusieurs militants avaient avancé une grosse candidature pour la formation souverainiste dans Ahuntsic-Cartierville.
Journaldesvoisins.com a appris que Camille Goyette-Gingras, qui dirige l’aile jeunesse du BQ, a été approchée.
Mais après réflexion, la jeune femme, qui est souvent intervenue dans les médias pour défendre les besoins des jeunes, a finalement décliné l’offre de se présenter au congrès de mise en nomination prévu à la fin août dans Ahuntsic-Cartierville.
Dans Bourassa (le Sault-au-Récollet et Montréal-Nord), Catherine Lefebvre, lancera officiellement sa campagne samedi midi en tant que candidate du Parti conservateur. Elle affrontera notamment le député sortant Emmanuel Dubourg.
Le lancement de campagne aura lieu au Pub Brouhaha aux coins des rues Papineau et Sauvé.
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