Plus de la moitié des résidus alimentaires est de la bonne nourriture qui peut servir plus tard, l’équivalent d’environ 2500 repas jetés à la poubelle chaque année ! C’est le premier constat «effarant!» qui ressort d’une étude menée à l’école Fernand-Séguin concernant les déchets d’un diner ordinaire dans sa cantine. Journaldesvoisins.com a eu la primeur de cette première expérience dont les résultats préliminaires seront publiés prochainement dans le journal de l’école La Chèvre et le chou.
Le 2 décembre, l’école primaire publique Fernand-Séguin à vocation scientifique pour élèves doués et talentueux a organisé une première opération d’audit des déchets, à l’heure du dîner. Objectif : dresser le portrait de la composition des poubelles pour connaître les habitudes de gestion des déchets, identifier les problèmes éventuels et proposer des pistes de solutions.
Cette opération qui s’est déroulée avec la participation d’une équipe de parents bénévoles a été dirigée par Marc- Étienne Deslauriers, président du conseil d’établissement, et Catherine Banville, responsable du Comité Environnement de l’OPP (Organisme de participation des parents), avec l’aide de Aurélie Charpentier de Ville en Vert (organisme responsable de gestion de l’éco-quartier de l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville).
Évaluer les déchets de table
« Il s’agit d’ évaluer les déchets de table qui sont produits au cours d’un dîner « ordinaire » à l’école», indique, en entrevue avec journaldesvoisins.com, Marc-Étienne Deslauriers, précisant l’objectif de cette opération : « mesurer la quantité et le contenu des déchets pour lancer un travail de réflexion sur nos pratiques de réduction des déchets et du gaspillage dans notre petite communauté scolaire ».
En fait, le projet fait écho aux inquiétudes exprimés ces derniers temps notamment par des parents membres du Comité Environnement de l’OPP, mais également par le personnel de l’école, concernant le risque de gaspillage occasionné par les repas remis aux élèves par le service de traiteur.
Plusieurs hypothèses ont été émises pour expliquer ce gaspillage : la taille des portions offertes aux enfants (adaptée ou non à leur âge); l’impossibilité pour les élèves de rapporter à la maison ce qui n’est pas mangé; la fine bouche de certains jeunes gourmets…
Les résultats préliminaires de l’analyse de cette opération font état d’un gaspillage important de nourriture.« La quantité de nourriture qui est jetée sans raison apparente est effarante », constatent les meneurs de cette enquête, soulignant qu’environ la moitié des résidus alimentaires était de la nourriture qui aurait pu être mangée plus tard. «Quatre kilogrammes qu’on jette tous les jours, c’est l’équivalent d’environ 2500 repas qu’on lance à la poubelle chaque année !»
Légumes et fruits aux toilettes !
«Des légumes et des fruits roulés dans du papier et cachés dans les poubelles des toilettes » L’audit mentionne les ruses des petits malins pour se soustraire au devoir du « manger santé ». À l’enquête, on a aussi constaté que le tri de ce qui va dans la poubelle et de ce qui va dans les bacs de recyclage n’était pas toujours bien respecté. Ce qui peut-être expliqué par le « manque de connaissances de la part des élèves, qui ne savent pas toujours dans quels contenants trier leurs déchets », comme le souligne l’étude, pointant la difficulté d’encadrer ce tri : « un groupe de 24 enfants qui terminent tous leur repas à des rythmes différents, ça ne doit pas être facile à gérer ! »
Aussi, les meneurs de cette opération affirment qu’une part très importante des déchets sont des résidus de table qui pourraient facilement être compostés, rappelant que les établissements scolaires ne participent pas à la collecte hebdomadaire des matières compostables qui est graduellement mise en place dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville.
Gros travail de réflexion
En conclusion, le Comité Environnement de l’OPP se dit conscient du « gros travail de réflexion à faire quand l’analyse des résultats sera terminée » et annonce une nouvelle opération au courant de l’hiver, pour « vérifier l’évolution des habitudes de gestion des déchets à l’école ».
« Nous pourrons alors évaluer la méthodologie de notre opération et ainsi l’améliorer pour d’éventuelles reprises, mais aussi pour le bénéfice des autres écoles montréalaises et québécoises qui voudraient se lancer dans le même projet. »
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