Épervier de Cooper adulte (Photo: Jean Poitras)

(Cooper’s Hawk)             (Accipiter cooperii)

Des moineaux se chamaillent autour de mes mangeoires disputant aux mésanges et aux sitelles l’accès aux graines de tournesol. Soudain c’est la panique; tous s’envolent pour se cacher dans la haie de thuya voisine, puis quittent ma cour. Un prédateur vient d’apparaître sur une branche du gros érable argenté. Je saisis mes jumelles; pas de doute c’est un Épervier de Cooper qui est la cause de cet effroi.

L’oiseau va alors se poser sur le bout du poteau de corde à linge et y prend une pose de souverain des lieux. Après avoir inspecté les alentours, il plonge à son tour dans la haie de thuya et, agilement, s’y faufile de branche en branche à la recherche de retardataires. Mais tous sont partis, alors il s’envole et quitte vers d’autres quartiers de chasse.

Description

L’Épervier de Cooper mesure entre 40 et 50 cm de hauteur; la femelle, comme pour plusieurs autres rapaces, notamment les faucons, est plus grande que le mâle. Les adultes ont le dos gris foncé, la poitrine, le ventre et les flancs blancs fortement striés de brun et ont un dessus de tête très foncé qui se démarque du cou et des joues nettement plus pâles.

Les pattes jaunes sont munies des typiques serres acérées des rapaces. Une queue longue et rayée se termine par un bout arrondi et une large bande blanche, ce qui le différencie de l’Épervier brun, une espèce plus petite.

On note de plus, le bec crochu caractéristique de ce type d’oiseau ainsi qu’un sourcil blanc au-dessus de l’œil.

Les juvéniles ont le dos brun tacheté de blanc et les stries sur la poitrine sont verticales plutôt qu’horizontales. Ils ont les yeux jaunes tandis que les adultes les ont rouges.

Épervier Cooper juvénile, de face – photo: J. Poitras

Alimentation et comportement

Les Éperviers de Cooper sont des chasseurs diurnes. Leur déplacement se fait à moyenne ou basse altitude et consiste en plusieurs battements d’ailes suivi d’un épisode de vol plané. Ils se perchent souvent sur les branches horizontales ou des poteaux pour scruter les environs.

Les moineaux de ma cour avaient raison de fuir précipitamment. L’Épervier de Cooper se nourrit principalement de petits oiseaux, bien qu’il ne dédaigne pas un volatile de plus grande taille comme le pigeon.

On lui a attribué, à tort, une réputation de destructeur de poulaillers car il peut, si l’occasion se présente, se payer un poulet, d’où son surnom anglais de « Chicken Hawk ».

Les petits mammifères comme l’écureuil font aussi partie du menu de ce rapace.

Ses ailes courtes et rondes et sa longue queue lui confèrent un atout dans la poursuite d’une proie à travers les boisés, en lui facilitant des déplacements à virages serrés.

Il est plutôt vocalement discret et n’émet son cri, un Kîi-kîi-kîi  nasillard que lorsqu’il veut éloigner un concurrent de sa zone de nidification. Les juvéniles, quant à eux, poussent un sifflement plaintif en sollicitant la becquée.

Nidification et habitat

L’Épervier de Cooper préfère nicher dans des forêts ou boisés de feuillus ou mixtes, et peuplés de grands arbres. Il y construit un nid de branchages tapissé d’écorces, d’aiguilles de pin ou parfois de mousse. C’est un nid de grande dimension, 70 cm environ, et il est situé à plusieurs mètres du sol. Un couple peut retourner nicher près du même endroit pendant plusieurs années. La construction du nid se fait généralement en mars ou en avril et c’est à cette période que l’on peut le plus facilement le repérer, avant que le feuillage ne le masque.

Fréquenter le type d’environnement décrit plus haut fait que notre oiseau est difficile à repérer à travers la végétation estivale. Il peut donc surprendre ses proies et fondre sur elles à l’improviste. En outre, ces endroits étant fréquentés par nombre de petits animaux à poils ou à plumes constituent pour lui un bon garde-manger afin de nourrir la nichée qui est typiquement constituée de quatre ou cinq oisillons.

Le mâle assure l’essentiel de la chasse pendant la couvaison et le début de vie des oisillons. Après, les deux parents se relaient pour nourrir les petits affamés.

Territoire et migration

L’Épervier de Cooper niche dans l’ensemble des États-Unis, au sud de la frontière canadienne et dans le sud des

Épervier de Cooper juvénile – photo: J. Poitras

provinces du Canada, sauf peut-être dans certaines provinces maritimes. Au Québec, il n’est fait mention dans l’Atlas des Oiseaux nicheurs du Québec que de quelques sites confirmés dans le sud-ouest.

La deuxième édition de cet ouvrage[1] devrait en mentionner beaucoup plus puisque le nombre d’observations a augmenté ces dernières années.

En hiver, l’espèce se retire des régions les plus nordiques de son territoire. On le retrouve alors dans les états plus méridionaux des États-Unis, et en Amérique centrale. Ceci n’est que partiellement vrai puisque j’ai personnellement effectué des observations d’adultes et de juvéniles dans les mois de novembre à février ces dernières années, et je ne suis pas le seul. L’oiseau serait-il en train de modifier ses habitudes?

Chose certaine, il est de plus en plus présent dans notre arrondissement comme les nombreuses observations des ornithologues locaux le confirment.

La présence de grands parcs boisés y est sûrement pour quelque chose, et les mangeoires hivernales qui concentrent beaucoup de petits oiseaux et de rongeurs, menu de prédilection pour l’Épervier, y contribuent sans contredit.

[1] Cette deuxième édition devrait paraître en avril 2019. Elle est présentement en prévente sur le site de Québec-Oiseaux.



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Catherine Pouliot
Catherine Pouliot
4 Années

Bonjour,
j’ai observé un épervier de Cooper cette semaine 15-16 janvier 2020, dans ma cour. Sherbrooke QC.
observation aussi en avril 2019. même endroit. L’environnement ici correspond très bien à son type privilégié: boisé dégagé et ouvert, avec des mangeoires d’oiseaux…qui concentre sa nourriture de prédilection: moineaux, juncos, geais bleus et cardinaux, tourterelles, pics, et écureuils.

Marie-Claire Dumas
Marie-Claire Dumas
4 Années

8 février 2020. Ce matin, un épervier de Cooper était perché sur un fil électrique, dans notre cour du centre-ville de Montréal. On l’a vu chasser et capturer un oiseau. L’épervier était de très grande taille. Nous avons fait des photos.

Patrice
Patrice
4 Années

Depuis 3 ans je voie des éperviers de cooper chez-moi à Saint-Alphonse -de – granby. Je l’ai vu encore cette hiver, j’attire les oiseaux avec ma mangeoire. Le 24 fevrier je l’ai même vu perché sur ma galerie à coté de la mangeroire. Nous les voyons asser régulièrement, été comme hiver, c’est un oiseau magnifique!

Suzanne Lévesque
Suzanne Lévesque
4 Années

Bonjour
Je suis à Montréal
L’épervier brun mange beaucoup
Quoi faire avec cette oiseau qui mange tout nos beaux petits oiseaux
C’est la deuxième année
Ils sont deux et restent dans le quartier pour 3 mois
Que pouvons-nous faire
J’aimerais entendre les petits oiseaux
Suzanne Montréal NDG

Daniel Bayard
Daniel Bayard
3 Années

Mardi 21 avril 2020, 8h20 … Je viens de voir un Épervier de Cooper à quelques mètres de mon balcon donnant sur le boisé derrière le Collège Brébeuf, dans le voisinage de l’Hopital Ste-Justine et le quartier de l’Université de Montréal.

Phil Dumas
Phil Dumas
3 Années

J’ai observé 2 éperviers cooper dans ma cours à Shawinigan le 23 avril 2020. C’est la troisième année que j’en vois chez moi!

Nancy Grenier
Nancy Grenier
3 Années

J’ai due enlever toutes mes mangeoires ! Un epervier dans le secteur. Il mange les Chardonnerets. Je ne sais pas quoi faire de plus.

Manon Hétu
Manon Hétu
3 Années

A ce qu’on m’a dit, lorsqu’un épervier fréquente votre jardin, il faut retirer les mangeoires pour 1-2 semaines, le temps qu’il se lasse et aille ailleurs. Toutefois il reviendra…un jour. Autour des mangeoires, j’ai installé des poteaux en cercle, ce qui lui complique la vie car il plane bas et ne veut pas blesser ses ailes. Lorsqu’il dévore une proie, ne pas intervenir, il est trop tard. Que feriez-vous avec l’oiseau blessé? Quand je vais dans la cour, il n’a pas peur de moi. Personnellement je prends un miroir et je le fais briller dans sa direction. Il n’aime pas cela et part. Les jets d’eau aussi. Comme vous voyez, je suis émotive. Il a droit à sa vie. Mais je le déteste. J’ai tout lu sur lui dans le but de le vaincre. C’est impossible. Que de chagrin il m’a causé. Repentigny près de l’Ile Lebel.

Manon Hétu
Manon Hétu
3 Années

J’ai oublié de le dire : si vous avez des corneilles, elles sortent de la cour l’Épervier. Parfois 2-3 corneilles sortent de ma cour l’épervier en l’escortant. On m’a dit que l’Épervier devait être jeune car d’ordinaire il n’accepte pas cela aussi facilement. Les corneilles ne le tuent pas mais lui crient après. Je n’ai eu que cette chance : des corneilles territoriales. Les autres oiseaux le savent et vont se cacher. Nourrir les corneilles? Les voisins vont porter plainte. Quel bruit! Je suis à Repentigny près de l’Ile Lebel. Plein de rapaces.

stephane
stephane
3 Années

aujourdhui sur mont-royal un épervier qui chassait les pigeons a été attaqué par des corneilles

REJEAN BISAILLON
REJEAN BISAILLON
3 Années

JE CROIS QUE UN ÉPERVIER DE COOPER EST VENU SE RÉGALER SUR MON ARBRE OU JE NOURRIS LES OISEAUX. JE DEMEURE A ST-EUSTACHE

Marie C. G.
Marie C. G.
3 Années

Épervier de Cooper vu près de l’hôpital Jean-Talon dans Villeray, Montréal. Il s’est perché au milieu d’un grand érable et a mangé sa proie qui semblai être un oiseau aux grandes plumes blanches et grises.

martin roux
martin roux
3 Années

Un épervier de Cooper a mangé un oiseau dans ma cour à St-Eustache ce matin le 16 janvier 2021.

Manon Hétu
Manon Hétu
3 Années

Comme j’ai un ou des éperviers de Cooper dans ma cour (Repentigny), je peux dire que je ne l’ai jamais vu s’en prendre aux écureuils (cela fait 3 ans que j’observe cet oiseau). De plus, son cri, il le fait souvent, il se met sur une branche et il fait son cri, c’est ainsi que je sais qu’il est dans ma cour. D’un autre côté, c’est vrai qu’il est discret. Cette semaine, il attaque 2-3 fois par jour. car les corneilles ne viennent plus. Dès 6 h am, il tourne autour de la maison, entre les arbres.

Josée Lamalice
Josée Lamalice
3 Années

Un épervier vu dans notre arbre , on vit au sud du Parc Frédéric Bach( ancienne carrière Miron)

Jean Pascal
Jean Pascal
3 Années

J’ai actuellement un épervier de Cooper perché dans un arbre qui attend impattiemment tous les moineaux qui vivent normalement dans ma cour. Je suis dans Centre sud, en plein coeur de Montréal.

André Gingras
André Gingras
3 Années

Je suis dans Villeray et je viens tout juste de voir un épervier de Cooper s’en prendre à un moineau dans ma cours, il s’est régalé!!! 😢

RICHARD LANTHIER
RICHARD LANTHIER
3 Années

Un couple d’éperviers de Cooper est de retour dans Ahuntsic. Depuis une semaine, nous les voyons dans le haut d’un arbre qui nous permet une vue parfaite. L’an dernier, nous les avons vu avec un petit. Peut-être que nous aurons cette chance cette année!!!

Paule Lamontagne
Paule Lamontagne
2 Années
Répondre à  RICHARD LANTHIER

ÉPERVIER DE COOPER

nicole leduc
nicole leduc
1 Année

Bonjour,
Hier en début soirée je nourissais un petit moineau seul sur mon patio..Tout a coup il s’envole en criant le pauvre ds les griffes d’un épervier…Triste on entendra plus le chat des oiseaux et personnes fais rien..

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