Oeuvres des élèves de l’école St-André-Apôtre (Crédit-photo: Yves Amyot)

Début juin, les résidants d’Ahuntsic-Cartierville pourront converger vers l’École Saint-André-Apôtre pour admirer des œuvres d’art collaboratives entre les étudiants et des commerçants du quartier Fleury Ouest. 

Éric Desjardins ne dit pas un mot. Sous son masque, il sourit. Derrière lui, il entend l’écho de la commotion des clients qui attendent leur breuvage chaud dans l’intimité du petit café à tuile blanche. Dans l’arrière-boutique du Brûloir, où se trouvent M. Desjardins et ses élèves, l’odeur de torréfaction est lourde et les jeunes sont tout ouïe en écoutant ce que leur explique le propriétaire du commerce, Vincent D’Aoust. 

Cette rencontre instructive se déroule à l’occasion du Printemps des arts de l’école Saint-André-Apôtre. Des réunions similaires ont eu lieu dans cinq autres commerces d’Ahuntsic-Cartierville alors que d’autres groupes de l’école y ont participé.

Un partage d’histoires

Pendant ces rencontres, les commerçants se sont ouverts aux élèves en leur racontant l’histoire de leurs magasins et la passion qu’ils ont pour leurs produits. C’est un échange personnel et intime entre deux générations que les étudiants utiliseront ensuite pour s’ouvrir à leur tour. 

Les histoires et les informations qu’ils ont recueillies leur serviront à créer des œuvres d’art inspirées des commerces visités. Cette année, ils produiront des cyanotypes* et des documents audios qui seront ensuite exposés aux abords de leur école au printemps. Les écoliers ont travailler sur leurs oeuvres avec l’aide de Chloé Charbonnier et Yves Amyot, deux artistes du Centre Turbine. Caroline Duval, leur professeure d’arts plastiques, a également été essentielle à la réalisation du projet.

« Créer de l’art est un processus très révélateur et les jeunes s’ouvrent aux autres quand ils le font », explique M. Desjardins de ses élèves.

Il énonce qu’il s’agit d’une entreprise extrêmement personnelle qui permet aux élèves non seulement de démontrer leurs personnalités, mais qui leur permet également d’apprendre à se connaître eux-mêmes.

Les œuvres pourront être appréciées par les passants du 2 juin, 16h jusqu’au 8 juin dans les rues avoisinantes de l’école Saint-André-Apôtre. Exposer leur travail à la vue de tous aurait pu créer une certaine timidité chez des jeunes, mais Éric Desjardins affirme que c’est tout le contraire qui se produit.

« Les élèves sont tellement heureux de montrer ce sur quoi ils ont travaillé si fort, ils rayonnent de fierté », mentionne-t-il.

Un quartier chaleureux

En cette année de pandémie, les organisateurs du Printemps des arts ne savaient pas à quoi s’attendre lorsqu’ils ont contacté les commerçants du quartier pour leur expliquer leur projet et pour demander leur aide.

«J’avais l’impression de quémander des faveurs que très peu de gens seraient prêts à me rendre », déclare M. Desjardins.

Mais, encore une fois, une surprise l’attendait. 

Les commerçants lui sont revenus rapidement et les réponses ont été très positives.

«Ils ont été chaleureux et intéressés par le projet. Ils nous ont reçus et ont tout de suite développé une relation avec les élèves. Eux-mêmes étaient fiers de montrer aux jeunes leur passion et leur amour pour leur travail », raconte-t-il. 

Les rencontres n’avaient pas lieu pour que les commerçants puissent rendre service aux élèves avec un travail d’école, mais plutôt pour que les deux générations puissent entrer en dialogue constructif, pour que l’histoire et l’expérience de l’une puissent proprement transparaître dans l’art de l’autre. 

Le Brûloir, Ça va barder, La bête à pain, Le nomade prêt-à-manger, Espace FLO et La chocolaterie Yves Bonneau sont les commerçants qui ont répondu à l’appel de l’école Saint-André-Apôtre. Ils iront certainement admirer les œuvres exposées des élèves et, peut-être, se verront-ils miroiter dans le halo bleuté étincelant des cyanotypes au soleil.

Travail de collaboration

En terminant, l’enseignant tenait à souligner que les écoliers avaient travaillé à leurs œuvres avec l’aide de Chloé Charbonnier et Yves Amyot, deux artistes du Centre Turbine. En outre, la contribution de Caroline Duval, leur professeure d’arts plastiques, a également été essentielle à la réalisation du projet.

(Mise à jour, 2021-06-01) À noter que les cyanotypes des élèves seront exposées devant les commerces qui ont participé au projet, tandis que d’autres types d’œuvres seront exposées à l’école.

*Cyanotype: Procédé photographique monochrome négatif ancien, par le biais duquel on obtient un tirage photographique bleu de Prusse, bleu cyan. Cette technique a été mise au point en 1842 par le scientifique et astronome anglais John Frederick William Herschel. (Source: Wikipédia)

 

 



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