Le JDV vous présente les enjeux principaux pour le secteur de Cartierville dans la circonscription de Saint-Laurent pour les prochaines élections provinciales.
Bien que cette circonscription porte le nom de l’arrondissement voisin, elle comprend aussi une bonne partie du secteur de Cartierville. Le Parti libéral du Québec (PLQ) y a été élu sans interruption depuis les années 1960.
Aux dernières élections provinciales, la libérale Marwah Rizqy l’avait remporté avec plus de 13 000 voix d’avance sur son plus proche poursuivant, Marc Baaklini, de la Coalition Avenir Québec (CAQ).
Mme Rizqy briguera un second mandat, alors que Gérard Briand se présentera pour Québec Solidaire, Mélanie Gauthier avec la CAQ et Karl Dugal pour le Parti Québécois.
Des besoins criants en logement
Cartierville fait face à de nombreux problèmes en matière de logements. Dans le territoire ciblé comme étant une zone de Revitalisation urbaine intégrée (RUI), principalement au nord de Salaberry et à l’ouest d’O’Brien, les problèmes d’insalubrité sont omniprésents.
Punaises de lit, infiltrations d’eau, moisissure, présence de rongeurs ou de vermine, une grande proportion des logements de ce secteur sont touchés par ces difficultés qui affectent la qualité de vie des résidants.
D’autre part, des locateurs tentent d’évincer des locataires. Ce phénomène est particulièrement accéléré par la spéculation immobilière liée à la future station du REM à Bois-Franc.
« Il y a une forte pression, parfois même du harcèlement, de la part des propriétaires pour évincer des locataires, qui paient des prix qui sont en dessous du marché », relate Yvon Dinel, organisateur communautaire au Comité logement Ahuntsic-Cartierville (CLAC).
La construction de logements sociaux et une aide supplémentaire pour accompagner les victimes de ces situations devant le Tribunal administratif du logement (ex-Régie du logement) sont demandées par plusieurs défenseurs des locataires.
Prolongement du métro vers Bois-Franc
Lors de travaux effectués au garage Côte-Vertu de la Société de transport de Montréal (STM), des tunnels ont été excavés dans le but d’un potentiel prolongement de la ligne orange.
Le métro pourrait alors poursuivre sa trajectoire jusqu’à l’intersection de la rue Poirier et du boulevard Marcel-Laurin pour une nouvelle station. Une seconde serait ensuite érigée à la gare Bois-Franc, où le Réseau express métropolitain (REM) devrait rouler d’ici la fin de 2024. Il s’agirait du premier prolongement de la ligne orange au-delà de la station Côte-Vertu depuis 36 ans.
Cette station, située à la limite de Cartierville et Saint-Laurent serait hautement bénéfique pour les résidants du secteur qui doivent actuellement faire de longs trajets afin de prendre le métro à Côte-Vertu ou Henri-Bourassa.
« Comparativement aux gens de Saint-Laurent, les résidants de Cartierville doivent parfois prendre deux ou trois bus pour se rendre au métro. On a aussi beaucoup de pôles comme des écoles et l’hôpital Sacré-Cœur qui en profiteraient », explique la conseillère du district de Bordeaux-Cartierville, Effie Giannou.
La ligne orange, combinée à un embranchement au REM, donnerait un accès plus efficace et rapide aux habitants de Cartierville vers le reste de l’île de Montréal.
Cependant, aucune annonce officielle n’a encore été faite. En mai dernier, le ministre des Transports, François Bonnardel, avait dit qu’un bureau de projets serait créé afin d’étudier le prolongement de la ligne orange. Puisqu’il n’y a rien de concret pour le moment, il sera intéressant de voir si les partis politiques incluront ce prolongement dans leurs plateformes électorales.
Services d’intégration sous pression
Cartierville est l’un des endroits les plus diversifiés au Québec. En incluant le secteur de Bordeaux, qui n’est toutefois pas dans la circonscription de Saint-Laurent, c’est 51,3 % de la population qui a le statut d’immigrant. Les besoins en matière de services d’intégration y sont donc énormes.
Jacques-Gérard Dorzin est coordonnateur au Centre de Services et d’Intégration des Minorités Culturelles (CSIMC), un organisme qui soutient les jeunes issus de l’immigration. Il explique que la pandémie a ajouté son lot de problèmes aux nouveaux arrivants : « Ce fut très difficile pour les gens nouvellement arrivés de s’intégrer à la société puisqu’ils connaissaient peu la ville et les restrictions sanitaires nuisaient à leurs efforts. »
L’apprentissage du français, qu’il décrit comme une clé à l’intégration, manque de ressources selon lui : « Il y a plusieurs problèmes de financement dans ce domaine. Il faut que ces services soient bonifiés. Il est très difficile d’apprendre le français en seulement six mois. »
Début septembre, selon le site Qc125.com, le Parti libéral remporterait le comté avec 52 % des voix (marge d’erreur de 8 %). Le comté de Saint-Laurent est un château fort libéral depuis sa création en 1966. Plusieurs députés ont été des vedettes de la politique québécoise, dont l’ex-ministre des Affaires sociales, Claude Forget; l’ancien premier ministre, Robert Bourassa; l’ex-vice premier-ministre et ministre de la Justice, Jacques P. Dupuis et l’ancien ministre de la Justice et des Affaires intergouvernementales, Jean-Marc Fournier.
Marwah Rizqy était arrivée deuxième sous les couleurs libérales au scrutin fédéral de 2015 dans Hochelaga, derrière Marjolaine Boutin-Sweet du NPD. Trois ans plus tard, elle remportait l’élection dans Saint-Laurent avec 62 % des voix et une majorité de 13 347 votes.
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