École La Dauversière (2)
École secondaire La Dauversière(Photo : Philippe Rachiele, JDV)

À l’approche de la saison froide, il devient de plus en plus compliqué de trouver des endroits pour permettre aux élèves du secondaire de manger – et de socialiser à l’heure du dîner –  en respectant les règles sanitaires.

La Table de concertation jeunesse de Bordeaux-Cartierville (TCJBC) se penche activement sur cette question, qui a été portée à l’attention du Journaldesvoisins.com par le directeur de l’école secondaire La Daversière le mois dernier, Philippe Labrosse.

Beaucoup de jeunes, peu d’espaces

Entre les quelque 700 élèves de secondaire 1 et 2 de La Dauversière et les 700 élèves de secondaire 3, 4 et 5 de l’école Évangéline, c’est près de 1 500 jeunes qui fréquentent régulièrement le secteur, dont bon nombre qui sortent le midi.

« Peu importe ce qu’on peut proposer dans les écoles, il y aura toujours des élèves qui vont préférer être à l’extérieur pour aller manger, pour aller fréquenter les commerces, pour aller socialiser avec les autres, explique Sara Marie-Jo Bastien, directrice générale de la TCJBC. Ce n’est pas un secteur où il y a beaucoup de choses à faire sur l’heure du midi pour un jeune qui sort de l’école », ajoute-t-elle.

École Évangéline (Photo : jdv – Philippe Rachiele)

La Table jeunesse et ses partenaires travaillent d’ailleurs sur les enjeux de cohabitation et d’occupation de l’espace sur l’heure du midi depuis plusieurs années.

Le problème, c’est que les options, déjà peu nombreuses en temps normal, sont encore plus limitées compte tenu des restrictions sanitaires en vigueur.

« Sur l’heure du midi, les jeunes ont l’habitude de sortir. Là, ils vont chercher à manger dans les restaurants, mais les salles à manger sont fermées », observe la mairesse d’arrondissement Émilie Thuillier qui se dit très interpellée par l’enjeu.

À la fin de l’été, l’arrondissement avait d’ailleurs procédé à l’ajout de mobilier urbain et à une mise à niveau des installations sportives du parc Marcelin-Wilson pour offrir des espaces, où les jeunes des deux écoles pouvaient se retrouver le midi, tout en respectant les règles de distanciation physique.

Avec l’automne qui tire à sa fin, la TCJBC cherche maintenant des alternatives à ces espaces extérieurs.

La COVID complique les choses

« Déjà, sans la situation COVID, l’arrivée de l’hiver, pour ces élèves-là qui sortent dehors, c’est toujours une période charnière, note Sara Marie-Jo Bastien. La situation de la COVID met une couche de complexité de plus sur cet enjeu-là. »

En effet, en l’absence d’espaces intérieurs sur lesquels peuvent se rabattre les jeunes à l’heure du dîner, il ne leur reste pratiquement aucune option à part retourner à l’école.

« Les rassemblements sont interdits partout, mais l’école est ouverte. Donc, dans le fond, le seul endroit où les jeunes peuvent se rassembler d’une certaine façon pour manger, c’est dans l’école», analyse Émilie Thuillier.

Les écoles font tout pour maximiser l’espace disponible à l’intérieur, mais en raison des contraintes sanitaires, la place est limitée.

« La cafétéria qui est toute nouvelle permet seulement d’assoir les (élèves de) secondaires 1 », soulignait le directeur Labrosse en marge d’une entrevue au JDV le mois dernier.

De son côté, l’arrondissement ne dispose pas de bâtiments municipaux qui pourraient accueillir les élèves dans le secteur, outre l’aréna qui opère à une capacité limitée à 25 personnes par heure et qui ne peut donc pas servir de refuge pour les jeunes le midi.

Il reste les commerces de la rue Dudemaine et des Galeries Normandie que les élèves fréquentent habituellement sur l’heure du dîner, mais les jeunes ne peuvent y rester que le temps de faire des achats.

« C’est quoi les alternatives à proximité pour s’installer sans créer de rassemblements, mais permettre en même temps aux jeunes d’échanger et de socialiser?, s’interroge Sara Marie-Jo Bastien. On parle beaucoup de santé mentale au niveau des jeunes cet automne, mais ça c’est aussi une préoccupation qu’on a constamment en tête, notamment dans cet enjeu-là, parce que la socialisation, elle est primordiale. »

 



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