Une rue en piteux état dans le quartier Sault-au-Récollet ne sera pas refaite avant cinq à dix ans, et les riverains devront payer les coûts d’une partie des nouvelles installations.
C’est ce qu’a confirmé le conseiller du district Sault-au-Récollet, Jérôme Normand, en entrevue avec le jdv au sujet de la petite rue Saint-François-d’Assise, qui est aux prises avec de nombreux problèmes.
La rue ne compte pas de trottoir, l’eau est partiellement drainée sur les terrains privés et la chaussée compte de nombreux nids-de-poule, mais selon M. Normand, d’autres rues de l’arrondissement ont des urgences encore plus importantes.
« L’égout a eu une réhabilitation en 2017, donc il n’y a pas lieu de s’attaquer aux infrastructures souterraines, explique-t-il. Comme on peut étirer leur utilité, on ne priorise que très rarement la réfection de la chaussée. Ça nous donne donc un horizon de 5 à 10 ans pour la réfection complète de la rue. »
Ahuntsic-Cartierville doit faire des choix difficiles en raison de la vétusté de nombreux égouts à travers l’arrondissement. Présentement, de gros travaux ont lieu sur la rue Clark ainsi que sur le boulevard Olympia afin de tout remettre à neuf.
Certains frais iront aux riverains
Bien que les nouveaux égouts seront installés aux frais de l’arrondissement dans 5 à 10 ans, les résidants de la rue Saint-François-d’Assise seront dans l’obligation de payer pour les améliorations dont ils souhaitent bénéficier.
« Ce que la rue Saint-François-d’Assise a de particulier, c’est que contrairement à la grande majorité des rues de la Ville de Montréal, les infrastructures souterraines n’ont pas été complétées lors de l’aménagement urbanistiques des lots », décrit M. Normand.
Ainsi, dans les autres rues de l’arrondissement, les coûts d’établissement de l’aqueduc et des trottoirs ont été répartis dans le prix de vente des maisons par le promoteur. Aujourd’hui, sur la rue Saint-François-d’Assise, les résidants paient le prix pour ce qui n’a pas été fait lors de la construction des maisons.
« Les résidants sont dépassés par les problèmes de sécurité, de salubrité et la décomposition avancée des infrastructures », explique un riverain, Jocelyn Duff. « Les résidants ont beau faire leur possible et nettoyer mais ils sont dépassés par l’ampleur des problèmes. »
Un cul-de-sac non conforme
Un autre enjeu sur la rue Saint-François-d’Assise est son cul-de-sac, qui donne sur le parc-nature de l’Île-de-la-Visitation. Le cul-de-sac est mal éclairé et n’offre pas suffisamment d’espace pour qu’un véhicule d’urgence puisse faire demi-tour de manière sécuritaire.
« Au moment où on va réparer la rue, la Ville va rendre le cul-de-sac conforme à ses frais », a confirmé Jérôme Normand.
Or, ce n’est pas l’unique problème du cul-de-sac. Selon Jocelyn Duff, certaines activités criminelles s’y produisent assez régulièrement la nuit.
« C’est une cachette au bout de la rue, illustre-t-il. […] Il y a des matins où je ramasse des condoms! »
Divers déchets sont régulièrement laissés sur place par les gens qui profitent de la tranquillité des lieux. Bien que la police soit au fait de ces activités nocturnes, il est difficile d’intervenir en raison de l’obscurité dans le cul-de-sac. Les nombreux problèmes sur la rue Saint-François-d’Assise ne sont donc pas près de se régler.
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J’ai rarement vu un élu se montrer aussi hostile à des résidents qui vivent dans une rue qui tombe en ruine depuis des années….À chaque jeudi matin, la brosse vient soulever la poussière et des morceaux d’alsphate. Y a quelques années, j’ai reçu un éclat de cailloux sur mon auto. Nous dire que çà ne se fera pas avant 5-10 ans et ce à nos frais, n’est pas acceptable. On doit réagir et vite car l’hiver, la gratte va empirer le ravage.
Bonjour M. Rivard,
Malheureusement, une discussion de 20 minutes sur un dossier aussi complexe est difficile à résumer en un court article. En tant qu’élu, j’ai bien peu de pouvoir sur les normes d’aménagement du territoire. Encore moins sur la priorisation de réfection des rues, qui sont classées selon des indices de vétusté multi-factoriels. Et, entre vous et moi, il me semble sain que les élus n’orientent pas ces décision. Je relaye surtout les éléments que me fournit la direction du développement du territoire de l’arrondissement.
Aussi, pour ce qui est des bordures, trottoirs et puisards, ceux-ci sont effectivement – en tout temps – aux frais des riverains. La particularité dans le cas de St-François-d’Assise, c’est que cela n’a pas été assumé par les riverains lors de l’établissement de la rue. Il serait absolument inéquitable que ça ait été le cas pour les autres rues de l’arrondissement, mais pas pour celle-là.
Toutefois, la réfection de la chaussée (lorsqu’elle arrivera), et la mise en place d’un tourne-bride conforme, seraient assumés – comme pour d’autres rues – par l’arrondissement. Merci.
Saint-François d’Assise était toute indiquée pour faire partie du projet de rue partagée sur Gouin jusqu’à Martigny. Pourquoi ne pas l’avoir incluse? C’est une entrée du parc-nature de la Visitation. Lorsque l’îlot de Martigny sera réaménagé avec sa fontaine de granit, de quoi aura l’air, ce petit bout oublié entre Gouin et le parc? L’évidence sautera aux yeux. L’envers du décor. Symbole d’une mauvaise planification des infrastructures par la Ville. De l’injustice faite à certains citoyens qui n’ont pas droit aux mêmes infrastructures que les autres mais qui paient les mêmes taxes.