Le ministère de la Sécurité publique a annoncé dernièrement la fin du financement de l’Équipe de Concertation Communautaire et Rapprochement (ÉCCR) du SPVM. Nous aimerions témoigner de notre grande déception.
La collaboration avec l’ECCR a été particulièrement bénéfique et importante pour les populations vulnérables et les organismes communautaires du territoire Ahuntsic-Cartierville.
Nous avons pris connaissance de la lettre du Service de corporation de Rivière-des-Prairies, appuyée par plusieurs organismes de Montréal-Nord et de Rivière-des-Prairies, envoyée le 11 mars 2024, à l’Assemblée nationale (voir en bas de page). Cette lettre demande au ministère de la Sécurité publique et au Gouvernement de reconsidérer cette décision de mettre fin au financement de l’ECCR. Nous souhaitons vous faire part que les organismes communautaires d’Ahuntsic-Cartierville sont sensibles à leur argumentation tout à fait pertinente pour notre territoire. Vous trouverez les noms de ces organismes qui appui cette recommandation ci-dessous.
En espérant que vous reconsidérez cette décision,
Merci de votre attention,
Maddy Lespinasse
Directrice générale du Carrefour jeunesse-emploi Ahuntsic Bordeaux-Cartierville
Nous aimerions témoigner de notre grande déception. La collaboration avec l’équipe ECCR a été particulièrement bénéfique et importante pour les populations vulnérables et les organismes communautaires du territoire d’Ahuntsic-Cartierville.
Ainsi, les organismes d’Ahuntsic-Cartierville et les partenaires aimeraient ajouter leurs noms à la lettre du Service de développement communautaire de Rivière-des-Prairies, déjà appuyée par un grand nombre d’organismes de ce territoire et de Montréal-Nord. Voici un extrait:
«L’annonce de la fin de ce programme a été reçue avec une grande déception par les organismes et partenaires. Cela a soulevé de nombreuses préoccupations concernant les enjeux de fond qui concernent le milieu et sur lesquels beaucoup de travail a été effectué en partenariat de l’ÉCCR. En effet, leur seule présence sur le territoire a un effet rassurant unanime, le lien de confiance envers nos services de police a été nettement accru et les actions posées conjointement ont permis de répondre à des besoins concrets. Il va sans dire que cette approche de police communautaire, de concertation et rapprochement est fortement appréciée, que son impact est d’une positivité inéquivoque, et que l’absence de ces agents sur les territoires desservis ne fera qu’empirer les cas qui nous préoccupent en termes de bien-être des populations, du sentiment de sécurité et de cohésion sociale.
Les enjeux de cohabitation sociale liés à des cas d’itinérance, d’attroupements dans les rues, de flânage, de santé mentale, de recrutement criminel autour des écoles, pour n’en nommer que quelques-uns, sont des enjeux préoccupants pour les organisations et la communauté. De plus, ils nécessitent d’une intervention préventive transversale et soutenue, demandant aussi une présence et une accessibilité constantes sur le terrain. Il va sans dire que ces enjeux requièrent le développement d’une expertise en continu et difficilement transférable, ce que ces agents et ces civils ÉCCR ont développé depuis le début de leur mandat.»
Appuyé par :
1 | Émilie Thuillier | Mairesse d’Ahuntsic-Cartierville |
2 | Nathalie Goulet | Responsable du dossier du développement social dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville |
3 | Javier Montoya | Table de concertation jeunesse d’Ahuntsic |
4 | Maddy Lespinasse | Carrefour jeunesse-emploi Ahuntsic Bordeaux-Cartierville |
5 | Julie Delisle | Carrefour d’aide aux nouveaux arrivants |
6 | Kathia Bracamonte | Pause-Famille |
7 | Kenny Thomas | Entre-Maisons d’Ahuntsic |
8 | Danielle Marchand | Petales Québec |
9 | Manon St-Pierre | Maison des jeunes Le Squatt |
10 | Eveline Gagnon | Centre de psychologie Gouin |
11 | Emile Ndikumagenge | Maison des jeunes de Bordeaux-Cartierville |
12 | Leo Fiore | Prévention du crime Ahuntsic-Cartierville |
13 | Fabiola Theodore | Zen dans ma tête |
14 | Maysoun Faouri | Concertation Femme |
15 | René Obregon-Ida | Table de concertation jeunesse de Bordeaux-Cartierville |
Montréal, 11 mars 2024
Lettre ouverte sur la fin du financement de l’ÉCCR
Le 28 février 2024, le ministère de la Sécurité publique annonçait la fin du financement à l’Équipe de Concertation Communautaire et Rapprochement (ÉCCR) du SPVM. Cette approche d’intervention basée sur la prévention, le dialogue et le travail de proximité permet d’aller au fond des problèmes en prenant le temps de dialoguer et de sortir du mode urgence. C’est l’ensemble de la communauté montréalaise qui, dès le 31 mars, se verra privée de l’expertise développée par cinq conseillers de développement communautaires et de 33 agents.
En se privant du soutien de l’ÉCCR, les organismes communautaires et les partenaires institutionnels devront revoir leurs stratégies dans le cadre des préoccupations qui les animent, et la population vulnérable bénéficiant directement de leurs services verra ces services coupés.
Alors que les besoins sont criants et se multiplient au rythme de l’appauvrissement de la population et de l’effritement de nos services publics, cette annonce est inacceptable et constitue un recul énorme pour l’ensemble de la communauté montréalaise. De plus, elle suscite une augmentation du sentiment d’insécurité concernant les années à venir, tout en minant considérablement la confiance des citoyens et des organismes envers la Sécurité publique dans son mandat de protection.
Nous sommes extrêmement préoccupés par cette annonce. En tant qu’organismes et autres instances œuvrant directement sur le terrain, nous sommes témoins du travail effectué par l’ÉCCR sur notre territoire et des gains que cela a pu apporter au sein des communautés.
L’annonce de la fin de ce programme a été reçue avec une grande déception par les organismes et partenaires. Cela a soulevé de nombreuses préoccupations concernant les enjeux de fond qui concernent le milieu et sur lesquels beaucoup de travail a été effectué en partenariat de l’ÉCCR. En effet, leur seule présence sur le territoire a un effet rassurant unanime, le lien de confiance envers nos services de police a été nettement accru et les actions posées conjointement ont permis de répondre à des besoins concrets. Il va sans dire que cette approche de police communautaire, de concertation et rapprochement est fortement appréciée, que son impact est d’une positivité inéquivoque, et que l’absence de ces agents sur les territoires desservis ne fera qu’empirer les cas qui nous préoccupent en termes de bien-être des populations, du sentiment de sécurité et de cohésion sociale.
Les enjeux de cohabitation sociale liés à des cas d’itinérance, d’attroupements dans les rues, de flânage, de santé mentale, de recrutement criminel autour des écoles, pour n’en nommer que quelques-uns, sont des enjeux préoccupants pour les organisations et la communauté. De plus, ils nécessitent d’une intervention préventive transversale et soutenue, demandant aussi une présence et une accessibilité constantes sur le terrain. Il va sans dire que ces enjeux requièrent le développement d’une expertise en continu et difficilement transférable, ce que ces agents et ces civils ÉCCR ont développé depuis le début de leur mandat.
Sans l’ÉCCR, nous craignons une aggravation de ces enjeux sur nos territoires ainsi qu’un débordement encore plus grand au sein de nos organismes communautaires qui devront composer avec cette nouvelle réalité. Et ce, sans pour autant être dotés de plus de ressources et d’expertise pour ce faire. Il
va sans dire que si l’objectif de cette coupure est d’économiser de l’argent à même les programmes de prévention et d’intervention concertée sur le terrain. Il est pourtant clair que l’absence de ce programme risque d’engendrer une augmentation drastique des coûts au niveau de la répression, du système de justice et des services de réhabilitation sociale que la criminalité engendre, sans parler du soutien aux victimes directes et collatérales. Investir dans les communautés, voilà ce qui sera toujours de plus payant pour l’ensemble de la population.
C’est pour cela que nous demandons au ministère de la Sécurité publique et au Gouvernement en place de reculer sur cette décision, de continuer de financer le programme et de permettre la poursuite du travail effectué par l’ensemble de l’ÉCCR. De plus, nous demandons de veiller à ce que les équipes en place puissent continuer leur travail et que les liens, partenariats et approches crées ne soient pas détruits. De plus, nous demandons le respect du travail effectué par nos organismes dans le cadre du rapprochement fait avec les services de police et de la population, en maintenant les ressources attribuées au sein de la communauté pour veiller à la sécurité urbaine et la bonne cohabitation sociale de toutes et tous.
Guy Inkale, directeur général
Pour la Corporation de développement communautaire de Rivière-des-prairies
Appuyé par :
Nom | Organisme | |
1 | Caroline Bourgeois | Mairesse de Rivière-des-Prairies-Pointe-Aux-Trembles |
2 | Daphnée Colin | Conseillère d’arrondissement RDP-PAT |
3 | Giovanni Rapanà | Conseiller de la Ville de Montréal à RDP-PAT |
4 | Eric Sirois | École secondaire Jean-Grou |
5 | Constane Vincent | Maison des Jeunes – Rivière-des-Prairies |
6 | Fernand Ouellet | Société Historique Rivière-des-Prairies |
7 | Nathalie Legros | Maison de la famille Cœur à Rivière |
8 | René Obregon-Ida | Rue Action Prévention (RAP JEUNESSE) |
9 | Kingslyne Toussaint | Équipe RDP |
10 | Nancy Archambault | L’Art-Rivé, Centre de Jour de Rivière-des-Prairies |
11 | Yanick Galan | Centre Communautaire Le Phare |
12 | Jean-Batiste Volcy | Centre de la famille haïtienne et interculturel |
13 | Noemie Omotuenmhen | Association québécoise de défense des droits des personnes
retraitées et préretraitées de la Pointe-de-l’île de Montréal |
14 | Raoul Tamekou | Institut d’Études de dynamiques contemporaines de l’État et est sociétés en Afrique (Idées d’Afrique) |
15 | Christine Leclerc | La Piaule, Local des Jeunes de Montréal |
16 | Carine Bulaba | Centre communautaire congolais de Montréal |
17 | Ousseynou Ndiaye | Un itinéraire pour tous de Montréal-Nord |
18 | Rosemarie Pereira | Carrefour Jeunesse Emploi- Rivière-des-Prairies |
19 | Isabelle Rivard | Centre de Femmes de Rivière-des-Prairies |
20 | Johanne Daigle | Prévention Pointe-de-l’île |
21 | Joany Nuckel | Éco de la Pointe-Aux-Prairies |
(Source: Carrefour jeunesse-emploi Ahuntsic Bordeaux-Cartierville)
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