Lettre au sujet de la Promenade des berges
J’ai lu avec intérêt votre texte de l’édition Vol. 10, no 5, portant sur l’aménagement d’une promenade pédestre qui longerait la rivière de la cour de l’école Sophie-Barat à l’estacade d’Hydro-Québec.
J’ai été étonné que vous n’ayez pas mentionné comme obstacle majeur à ce projet l’existence au Québec de la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables (Q-2, r. 35), une politique qui s’applique à toutes les rivières ainsi qu’au fleuve Saint-Laurent.
En bref, cette politique impose le respect rigoureux (« pas touche ! ») d’une bande riveraine minimale de 10 m de largeur à partir de tout cours d’eau. Il devient donc impossible qu’une telle promenade puisse contourner l’arrière de la résidence qui se trouve au nord du triangle Simone-Bourdon ni de l’implanter dans le parc Louis-Hébert à partir de cette maison jusqu’à la limite de la branche est d’Olympia. De ce point, il serait possible de le faire jusqu’aux deux maisons jumelées, mais plus loin, il serait impossible de passer derrière le complexe Berthiaume-du-Tremblay, de justesse derrière le CHLSD, et conformément derrière la résidence Mgr Bourget. La promenade en question par contre pourrait passer en toute conformité sur le site du Fort Lorette et sur le terrain de l’église (assumant qu’elle en permettrait le passage).
Les occupants des résidences privées et institutionnelles de l’école jusqu’au CHSLD sont tous, je crois, des retraités. À mon avis (je suis octogénaire), la quiétude de nous les résidents devrait être le premier et principal souci de l’arrondissement dans ce débat et le tracé de la promenade ne devrait absolument pas mettre leur qualité de vie à risque. On ne saurait qualifier de « récalcitrants » des gens qui ne souhaitent que finir leurs jours dans la quiétude, sans que leur cour arrière ne soit de temps en temps la scène de vandalisme, tapage, commerces illicites, effractions et soulagements biologiques sans aucun contrôle policier.
L’arrondissement doit respecter rigoureusement la politique nationale québécoise de protection des rives. Conséquemment et de façon réaliste, le projet doit donc se limiter à l’aménagement d’une promenade à 10 m de la rive à partir de la résidence Ignace-Bourget jusqu’à l’estacade, avec belvédère si on le désire sur le site du Fort.
Bref, le promeneur utiliserait le trottoir longeant le parc Louis-Hébert et le complexe Berthiaume-du-Tremblay pour ensuite se rapprocher à 10 m de la rive à partir du Fort-Lorette. Ce tracé vers l’estacade et l’île pourrait devenir un magnifique lieu de promenade sans guère déranger qui que ce soit ni attiser la division tout en respectant une politique de protection de l’environnement.
Il me semble aussi que le JDV devrait inciter les autorités municipales à incorporer la politique québécoise de protection des rives dans leurs règlements de zonage, voire encourager la régénération de la rive de la rivière, ce qui contribuerait certainement « au bien commun ».
Julien Béliveau
Résidant d’Ahuntsic-Cartierville
Le 14 novembre 2021
Les Lettres ouvertes seront publiées une dernière fois avant la période des Fêtes, le 3 décembre prochain. Nous reprendrons leur publication le 10 janvier prochain. Merci de votre compréhension.
Restez informé
en vous abonnant à notre infolettre
Vous appréciez cette publication du Journal des voisins? Nous avons besoin de vous pour continuer à produire de l’information indépendante de qualité et d’intérêt public. Toute adhésion faite au Journal des voisins donne droit à un reçu fiscal.
Nous recueillons des données pour alimenter nos bases de données. Pour plus d’informations, veuillez vous reporter à notre politique de confidentialité.
Tout commentaire sera le bienvenu et publié sous réserve de modération basée sur la Nétiquette du JDV.
Je suis parfaitement d’accord avec vous M. Béliveau pour protéger la quiétude de ces riverains. Ne pas le faire serait une autre incitation a quitter la ville pour la banlieue.
Il est erroné de dire que les villes n’ont pas le droit d’agir sur les berges à 10 m d’un cours d’eau à l’encontre des règlement provinciaux. Les municipalités ont ce droit (à des fins publiques). Cela est d’autant évident qu’il y a plein de municipalités qui, ces dernières années, ont aménagé des sentiers le long des berges pour ainsi faire profiter de magnifiques paysages à plus de monde possible. Je crois ainsi que la majorité des personnes âgées seraient contentes de profiter d’une balade pour circuler le long de berges bien aménagées (non pas sur un enrochement massif). D’ailleurs près d’ici plusieurs grandes résidences en face du parc de la Visitation sont aussi en front d’un sentier sur les bergers ( Résidences Angelica, Résidences du S-A-R , etc.), et plus à l’ouest (Résidence les 2 Aires, etc.). Chaque jour on y voit des ainés heureux de profiter facilement d’une longue ballade de santé tout le long de la rivière.
Aucune loi empêche une ville d’aménager une promenade au bord d’une rivière. Ça se fait partout au Québec et ailleurs. Il est plus facile d’exercer une surveillance policière sur un espace public éclairé et balisé que sur le “nos man’s land” de tas de roches clôturé actuel! Quant au “magnifique” parcours de promenade que vous proposez (loin de chez vous), je doute que marcher sur le trottoir du boulevard Gouin soit une expérience très mémorable.