Aucune langue de bois de la part des participants dans ce court-métrage contre le harcèlement de rue. Photo: Benoît Dosseh/JDV

L’espoir, le soulagement et la fierté. Autant de mots qui sont revenus dans les commentaires au sujet du court-métrage « Fiche-moi la paix !!! » contre le harcèlement de rue projeté au 4C, le vendredi 5 septembre.

« Grenet, Grenet, Grenet (…) moi, je ne passe plus là-bas, je n’ai pas envie de mourir. Je suis trop jeune, j’ai juste 16 ans là! »

D’entrée, le court-métrage capte l’attention avec des propos chocs d’une intervenante.

Initialement prévu au parc de Mésy, le visionnage de ce court-métrage contre le harcèlement de rue a eu lieu au Centre culturel et communautaire de Cartierville (4C). Ce déplacement va réduire le nombre de personnes devant le grand écran. N’empêche, ceux qui ont traversé la rue Grenet ont pu voir des jeunes décomplexés exprimer leur crainte, leur exaspération, mais aussi leur soulagement.

Une graine semée

Le CEAF-Montréal a produit trois rapports de recherche sur le harcèlement de rue. Photo: Benoît Dosseh/JDV

Pour le public, les acteurs de ce projet ont mis le doigt sur un problème profond qui nécessite plus d’attention.

« Je trouve qu’on peut être fier de leur proactivité et de leur sensibilité vis-à-vis des gens qui vivent le harcèlement. Je crois que c’est le début, ils ont semé la graine. Et je crois qu’il va falloir encore faire pas mal de travail pour en venir à bout. C’est inspirant», analyse Zenab.

« Cette génération est vraiment consciente. Elle a envie de faire bouger les choses », commente Hana, optimiste pour le futur.

Le harcèlement de rue gangrène la société depuis des lustres. Sareena Kumari, coordinatrice du projet sur le harcèlement de rue, l’a vécu comme elle l’a rappelé avant la projection du documentaire. Dans le public, des personnes bien plus âgées ont indiqué avoir été également victimes.

La part des parents

La surprotection, quelque peu inappropriée, des parents, abordée dans le film, a également fait réagir.

« Je pense que les parents ne veulent plus voir leurs enfants harceler. C’est pour cela qu’ils leur interdisent de sortir », analyse Caroline, elle-même parente.

Elle appelle les parties prenantes à vulgariser une approche qui instruirait les parents sur la façon de s’y prendre quand les enfants leur font part de harcèlement.

« Il faudrait diffuser auprès des parents des méthodes qu’ils apprendraient à leurs enfants aussi, ça serait pas mal », conclut-elle.

L’arrondissement a apporté un soutien financier au projet. La mairesse Emilie Thuillier, présente à la cérémonie, a invité toutes les couches de la société à changer de regard sur ce problème.

« Je suis tellement fière que vous ayez pu faire ce projet. Je pense que vous avez la bonne attitude », a-t-elle d’abord déclaré avant de poursuivre « Oui! Il faut changer. Non, ce n’est pas normal le harcèlement de rue. Oui, on doit pouvoir se promener en toute sécurité. »

Présence d’autres organismes

L’organisme belge Foyer des Jeunes des Marolles a apprécié l’implication des organismes locaux dans la lutte contre le harcèlement. Photo: Benoît Dosseh/JDV.

Cet événement de la Maison des jeunes Bordeaux-Cartierville a vu la participation d’autres organismes. On peut, notamment, mentionner la participation de Rue action prévention Jeunesse (RAP Jeunesse) et du Centre d’éducation et d’action des femmes de Montréal (CEAF Montréal). Ils ont participé à l’événement en animant des kiosques sur le harcèlement.

Un organisme venu de Bruxelles (Belgique), Foyer des Jeunes des Marolles, a aussi animé un kiosque.

« Nous sommes venus pour échanger et nous imprégner des réalités d’ici afin de voir comment mieux prendre le problème chez nous », souligne Wissale.

Le CEAF Montréal a entrepris des recherches sur le sujet. L’organisme se réjouit du fait que la police et la Ville aient pris au sérieux cet aspect du harcèlement. De plus, il loue cette initiative.

«J’ai de l’admiration, parce que c’est beaucoup de courage de prendre la parole en public. La parole des autres amène à briser le silence. C’est inspirant de se dire que, quand on se lève dans une communauté, on est capable de faire changer les choses», confie Roxanne Deniger.

La prouesse

Une période de questions aux organisateurs a conclu la projection de ce court-métrage. Un échange au cours duquel l’on a appris que le disque dur contenant une grande partie des enregistrements est tombé en panne. L’équipe de production a dû faire face à des imprévus, dont celui-là.

« C’était très bien. J’ai beaucoup aimé la réception. Je trouve qu’ on a senti que les gens étaient investis dans le projet.  On a perdu beaucoup de gens quand on a changé de salle, mais j’ai vu que tous les gens qui étaient ici étaient investis. On a eu de vraies questions des gens qui ont regardé le film », commente Jade Cissé, alias Yukitoshi, qui a fait les animations dans le court-métrage.

« Je souligne le courage de tous ces jeunes qui ont pris la peine de s’exprimer dans ce court-métrage et aussi à travers les ateliers », confie Michaël Huot, directeur de la MDJ BC.

Le documentaire « Fiche-moi la paix !!! », réalisé par Sanah Chourouhou, va être disponible sur les réseaux sociaux. Il conclut une série d’ateliers menés par la Maison des jeunes Bordeaux-Cartierville (MDJ BC) sur le harcèlement de rue.

 

 

 



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