Certaines résidences pour personnes âgées d’Ahuntsic-Cartierville profitent de la période des fêtes pour affermir les liens entre les générations. Dans le courant de la semaine, outre le père Noël, L’Amitié Saraguay et le Quartier des générations de la Fondation Berthiaume-Du Tremblay accueillent plusieurs élèves de Sainte-Marcelline et de Mont-Saint-Louis.
Les représentants du comité Milieu de vie de L’Amitié se frottent les mains. Le 20 décembre, le père Noël vient prendre le petit-déjeuner avec 115 élèves et une quarantaine de résidents de L’Amitié. «Vers 8 h 30, les élèves de 2e ou de 3e année prendront place avec un résident autour d’une table de quatre personnes, se réjouit Veronica Hemmerechts, présidente du comité. Ils partageront ensemble des céréales, du lait, du pain, des confitures fournis par IGA Duchemin.» Ensuite, les élèves du collège Sainte-Marcelline prévoient de décorer les étages de la résidence.
Mosaïque : lien entre les générations
En fait, cette opération s’inscrit dans le projet intergénérationnel Mosaïque impulsé par le Collège Sainte-Marcelline. À cet égard, au cours des mois précédents, les résidents ont participé à bon nombre d’activités intergénérationnelles. «Pour l’Halloween, une douzaine d’entre eux sont allés à Sainte-Marcelline [qui se situe à quelques encablures de la résidence], raconte Mario Torino, vice-président du comité. Là-bas, 96 élèves de maternelle et de première année, déguisés, les ont accueillis pour décorer les citrouilles. Les résidents apprécient ces moments qui les sortent de leur quotidien. Aussi, de leur côté, les jeunes apprennent des anciens.»
Ainsi, les trois ateliers «Roches et minéraux» de novembre organisés à L’Amitié ont regroupé 76 élèves et 25 résidents. Une réussite suivie d’une belle surprise…
En effet, au lendemain de cette activité, la présidente du comité a préparé 115 petits gâteaux. Elle les a offerts aux élèves. Une idée a alors germé dans la tête de sœur Martine Dalpé, la directrice générale adjointe du collège : créer des ateliers de pâtisserie. Ils figureront parmi les activités intergénérationnelles de 2025, au même titre que les ateliers d’informatique, prévus en janvier prochain.
Liens durables
«Les résidents sortent de leur appartement et font des activités avec d’autres générations. C’est bon pour le mental et bon pour le corps, explique Veronica. En tant qu’ancienne élève du collège Sainte-Marcelline, je ne pouvais qu’embarquer “à fond” dans ce projet.» Depuis, des liens ont pu se construire avec les jeunes.
Au cours de l’atelier sur l’étude des roches, une petite fille triste s’est confiée à elle. Elle subissait des railleries, car elle étudiait dans le privé. «Je l’ai rassurée et prise sous mon aile. Les élèves peuvent ainsi rester une dizaine d’années dans cet établissement s’ils entrent en maternelle. Nous pouvons [par conséquent] créer de liens durables avec eux.»
Quartier des générations
Toujours sur le boulevard Gouin, mais plus à l’est se trouve une autre résidence pour personnes âgées. Ce 17 décembre, plusieurs jeunes sont venus décorer cinq arbres de Noël dans le cadre de la campagne de Noël de la fondation Berthiaume-Du Tremblay.
«Une dizaine d’élèves de Mont-Saint-Louis, avec qui nous organisons déjà des activités de jeux de société une semaine sur deux, viennent décorer les sapins, informe Laure Barnouin, responsable de projets marketing et communications. Les arbres sont disposés dans les cinq établissements : l’OSBL [organisme sans but lucratif] d’habitation 1675, les deux résidences pour aînés, le centre de jour et le CHSLD privé et subventionné Berthiaume-Du Tremblay.»
Entraide intergénérationnelle
L’entraide et le partage intergénérationnels font partie du mode de vie de ce Quartier des générations. Ici, dans les résidences, les plus jeunes, âgés d’environ 65 ans, font déjà du bénévolat auprès des plus âgés.
Du reste, les activités s’appuient sur un concept simple : faire participer le plus grand nombre pour maintenir une bonne santé mentale et physique et favoriser la «longévité heureuse». Du reste, comme le JDV l’a évoqué dans ses colonnes, Maya, une jeune étudiante, vit ici depuis quelques mois gratuitement contre 10 h de bénévolat par semaine. Elle contribue à cette entraide intergénérationnelle.
Noël rapproche les générations
Par ailleurs, pourquoi décorer les sapins de Noël avec les plus jeunes? «À l’adolescence, les jeunes se concentrent sur eux-mêmes, se découvrent, constate Joëlle St-Jacques, accompagnatrice des élèves de Mont-Saint-Louis et technicienne en loisirs. Être en contact avec des gens qui partagent leurs expériences, ça fait grandir.»
«J’ai des grands-mères, j’aime la présence des personnes plus âgées», acquiesce Elena, 12 ans. Sa camarade Marguerite estime aussi que «ça [leur] fait du bien d’être là, même si ça [les] fait sortir de [leur] bulle de confort.»
Pour Michelle Clément, une résidente au 1675, âgée de 77 ans, la décoration des sapins constitue «une occasion d’échanger et de se rendre disponible pour écouter les jeunes». De même, Kate Bulman, membre du CA de l’OSBL 1675, aime voir les «yeux brillants des jeunes et des aînés» lorsqu’ils sortent de ces activités.
«L’intérêt, c’est la synergie créée sur le site où résident 350 personnes en permanence, se félicite pour sa part Chantal Bernatchez, la directrice générale de la Résidence Berthiaume-Du Tremblay. Cela stimule les aînés.».
Bref, chacun à sa manière rend vivace l’esprit des fêtes et c’est tant mieux!
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