Une manifestation sur le terrain Louvain (Photo: CLAC) Photo de la UNE: Une affiche avait été posée sur un viaduc en 2015 réclamant à la Ville et à l’arrondissement d’utiliser le terrain Louvain pour du logement social (Photo: CLAC)

Même si la construction de plus de 20% de logements sociaux est entendue sur le convoité emplacement Louvain Est, la mairesse de l’arrondissement, Émilie Thuillier, refuse pour l’instant de spéculer sur le nombre d’unités qui y seront bâties. Et c’est la même chose en ce qui concerne la date de la première pelletée de terre. Mme Thuillier prêche la patience.

Lors de la dernière séance du conseil d’arrondissement, la mairesse d’Ahuntsic-Cartierville a invité les nombreux intervenants ayant pris le micro lors de la période de questions à être patients, compte tenu que les autorités (la ville est propriétaire du vaste terrain) et l’éventuel  comité de pilotage (les intervenants au dossier) sont à peaufiner «un nouveau modèle de développement». Jusqu’ici, la tendance est de diviser le terrain en lots, puis de les revendre aux promoteurs.

« Ensemble, on va décider. Il faut voir comment on va développer, ça va dépendre de ce que l’on mettra sur le terrain, ce que l’on permettra comme le nombre d’étages, une école (NDLR : et autres bâtiments non-résidentiels), afin de créer un milieu de vie intéressant.(…) On veut faire un développement  exemplaire avec un modèle qui n’existe pas.  Le processus est aussi important que le résultat », a averti Mme Thuillier qui est aussi la responsable politique du développement sur Louvain, pour la Ville de Montréal.

« C’est spécial, c’est plus long mais ça vaut la peine » a estimé celle qui est aussi des rencontres du Chantier Habitation de Solidarité Ahuntsic depuis 8 ans.

La table Habitation avait fixé comme objectif la création de 1000 logements sociaux et communautaires entre 2009 et 2019.

Nouvelle stratégie

Le Comité logement Ahuntsic-Cartierville (CLAC) applaudit la nouvelle approche de l’arrondissement (et éventuellement de l’administration municipale) qui met en place l’engagement de Projet Montréal pris en campagne électorale visant à bonifier la Stratégie d’inclusion de logements abordables dans les nouveaux projets résidentiels; mais il souhaite encore plus de logements sociaux, dont près de 600 sur le seul site Louvain.

En gros, selon ce qui a été annoncé au début d’avril, pour des projets privés dérogatoires,  on exigera au moins 20% de logements sociaux et 20% de logements abordables. Jusqu’ici, la norme était de 15% dans chaque cas.

« C’est un pas dans la bonne direction, on le reconnaît, a indiqué la porte-parole Karina Montambeault, organisatrice communautaire au sein du CLAC. Mais l’amélioration de la Stratégie d’inclusion n’est pas le seul outil pour aider à construire davantage de logements sociaux », nous a-t-elle dit dans ses bureaux situés au siège de Solidarité Ahuntsic, sur la rue Laverdure.

Mais pour des projets sur des terrains publics, le CLAC voudrait aller plus loin encore, souhaitant que l’on augmente davantage le nombre de logements sociaux.

Les partisans des logements sociaux ont été «échaudés» avec le terrain public (provincial) de l’ex-terminus dans Ahuntsic, qui aurait pu servir à un plein développement de logements sociaux. Présentement, on poursuit la démolition de l’ancien terminus de la Société de transport de Laval (STL) afin d’y construire 200 logements en copropriété.

« Avec une politique audacieuse, affirme Mme Montambault, l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville aurait ainsi pu acheter le terrain du terminus. Mais on peut aussi intervenir pour faire des «achats et rénovations» d’immeubles dans Cartierville. Toutefois, la Ville a un  maigre budget de 15 millions $ » a-t-elle déploré.

Le secteur autour de l’hôpital du Sacré-Cœur regorge d’immeubles qui auraient besoin d’être revampés, notamment sur les rues Grenet et de Salaberry. On relève constamment des cas de logis insalubres dans ce secteur, souvent à cause de la négligence de propriétaires.

Concernant Louvain, Mme Montambeault  et d’autres intervenants ont hâte de connaître l’échéancier précis.

Compte tenu du nombre élevé de gens ayant besoin d’un logis subventionné, Mme Montambeault a indiqué que les groupes communautaires exigent la construction de 587 logements sociaux sur le site situé entre Saint-Hubert et Christophe-Colomb, avec la voie ferrée (et les pylônes d’Hydro-Québec) comme limite nord.

Présentement, on retrouve deux bâtiments fonctionnels de la Ville, et entre les deux, de vieux bâtiments ne servant plus. Plus à l’est, c’est le «vide» où était autrefois la fourrière municipale, fermée il y a dix ans.

 

 



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