Lorraine Pagé garde le sourire, même après la défaite dans son fief du Sault-au-Récollet, aux mains d’un nouveau venu en politique, Jérôme Normand (Projet Montréal), un expert de questions environnementales.
L’ex-leader de la plus grande centrale syndicale de l’enseignement au Québec affirme qu’elle gardera « un bon souvenir » de ses quatre années politiques au plan municipal; mais finies les candidatures à des postes électifs. Et cela s’applique aussi aux autres paliers d’administration gouvernementale.
« J’avais hésité avant de me lancer dans un deuxième mandat, a confié Mme Pagé au journaldesvoisins.com, après sa défaite que plusieurs observateurs avaient peine à expliquer compte tenu de sa notoriété.
Il y a quatre ans, Mme Pagé remportait l’élection dans le Sault avec Vrai changement pour Montréal de l’équipe de Mélanie Joly, qui l’avait recrutée.
Mais dimanche soir dernier, Mme Pagé recevait une douche froide obtenant 44,9% des voix, pas assez pour battre une recrue politique de Projet Montréal, Jérôme Normand, qui a raflé 49,5% des votes. La propriétaire du restaurant Molisana de la Promenade Fleury, Giovanna Giancaspro, qui représentait Coalition Montréal, fermait la marche avec un maigre 5,69 %.
Mme Pagé n’a pas caché l’impact de « l’effet Plante » sur les divers districts électoraux de la métropole.
« On a vu pendant la campagne que c’était vraiment Valérie Plante (candidate à la mairie de projet Montréal) qui a tiré son parti vers le haut et non le contraire, d’expliquer la candidate battue. Mais j’ai mené une campagne positive, n’attaquant personne. Dans ma campagne, très peu de gens m’ont dit qu’ils ne voteraient pas pour moi. J’ai eu un bon accueil partout », a-t-elle insisté.
Bilan politique
Quoi qu’il en soit à l’instar de son chef Denis Coderre qui a tiré sa révérence de la vie politique municipale mercredi, Mme Pagé estime avoir fait ce qu’il fallait faire en politique.
« J’ai adoré mon mandat, le rapport de proximité avec les gens. Je quitte après avoir connu quatre années enrichissantes. J’ai contribué à faire avancer des dossiers », a indiqué celle qui s’est battue pour sauver le site archéologique de Fort Lorette.
Interviewée sur l’exercice du pouvoir de Projet Montréal pour les quatre prochaines années, Mme Pagé a pris soin d’avertir que la formation à la tête de la métropole devra s’ajuster au choc de la réalité.
« Mme Plante aurait trouvé beaucoup plus difficile prendre le pouvoir en 2013 après des années d’inertie sur le plan politique, non seulement avec Gérald Tremblay mais avec Pierre Bourque aussi ».
Lorraine Pagé se dit prête à collaborer au besoin avec la nouvelle mairesse d’Ahuntsic-Cartierville, Émilie Thuillier, avec qui elle a travaillé pendant quatre ans, au sein du conseil d’arrondissement.
« Mme Thuillier a voté peut-être à six ou sept reprises contre des décisions acceptées par les membres du conseil. Donc, il existe un tronc commun de positions semblables, au-delà des divergences politiques. D’ailleurs, il n’y a guère d’idéologie quand on parle de cueillette des vidanges ou des problèmes dans les parcs, contrairement à ce que l’on voit aux paliers provincial ou fédéral », a-t-elle analysé.
Plusieurs n’ont pas hésité à souligner l’importante contribution politique de Mme Pagé, une femme progressiste, dont Harout Chitilian, (vice-président sortant du comité exécutif de Montréal) qui lui, s’est avoué vaincu contre Mme Thuillier dans une lutte pour la mairie de l’arrondissement.
Maintenant le Sault est représenté par un jeune homme tout autant progressiste qui a été directeur général d’ENvironnement JEUnesse, dont le mandat est notamment l’éducation environnementale.
Celui qui habite le secteur depuis dix ans a aussi occupé la vice-présidence de la Maison du développement durable de 2011 à 2016; il a aussi siégé à divers autres conseils d’administration, dont ceux du Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-Montréal) et de la Conférence régionale des élus (CRÉ) de Montréal.
Jérôme Normand, père d’un garçon de deux ans, termine en ce moment un MBA pour cadres, à temps partiel.
District électoral du Sault-au-Récollet
Nombre total d’électeurs inscrits : 20 676
Nombre total de votes exprimés : 10 396 (50,28 %)
Jérôme NORMAND : (PROJET MONTRÉAL – ÉQUIPE VALÉRIE PLANTE) 4 980 (49,4 %)
Lorraine PAGÉ : (ÉQUIPE DENIS CODERRE POUR MONTRÉAL) 4 526 (44,9 %)
Giovanna GIANCASPRO : (COALITION MONTRÉAL) 574 (5,69 %) Nombre de bulletins de vote rejetés : 316
Majorité en faveur de Jérôme NORMAND : 454
(Source : Élection Montréal)
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Dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville, Coderre l’emporte par 3 000 votes contre Valérie Plante. Madame Pagé fait une mauvaise évaluation du vote. C’est Emilie Thuillier qui fut le moteur de la victoire de Projet Montréal dans l’arrondissement. Entre Emilie et Valérie Plante, le différentiel à son avantage tourne autour 3 000 votes. Finalement, Emilie Thuillier a une majorité de près de 2 000 votes par rapport Harout Chitilian
Monsieur Archambault a raison, de plus Madame Émilie Thuillier travaille avec acharnement depuis 2007 pour les citoyens et citoyennes d’Ahuntsic-Cartierville
Je ne conteste nullement cette analyse. Mon propos ne portait pas sur l’arrondissement et s’appliquait à la victoire de Projet Montrėal à l’étendue de la ville