Un vent de changement souffle sur le Carrefour jeunesse-emploi Ahuntsic Bordeaux-Cartierville (Cje ABC). Pierre Gingras cède sa place à Maddy Lespinasse à la direction générale de l’organisme, après 25 ans en poste.
Arrivée au sein du Carrefour jeunesse-emploi en 2015, Maddy Lespinasse occupait le poste d’adjointe à la direction, où elle a su démontrer ses compétences en gestion et en coordination.
Pierre Gingras, directeur général du Cje ABC, lui passe ainsi le flambeau après 25 ans à la tête de l’organisme, afin d’explorer d’autres expériences professionnelles pour sa fin de carrière.
La passation de pouvoir, approuvée par le conseil d’administration, a fait l’objet d’un plan de transition sur deux ans et s’est établie progressivement quant à la transmission de dossiers et la représentation.
Pierre Gingras quitte donc officiellement le Carrefour jeunesse-emploi en mai 2023, après plusieurs mois de codirection menés avec Maddy Lespinasse.
Répondre aux besoins de la jeunesse
Les Carrefours jeunesse-emploi visent à répondre aux besoins et aux questions des jeunes de 16 à 35 ans de leur territoire, sans discrimination.
L’accompagnement se fait au rythme de chacun, selon ses envies et ses objectifs, mais aussi selon sa réalité globale: «Quand on n’a pas mangé, c’est difficile d’aller chercher du travail», commente Maddy Lespinasse, expliquant que le jeune doit être stabilisé dans sa situation sociale pour que son objectif soit réaliste.
Les Carrefours jeunesse-emploi se sont en effet ouverts à l’ensemble des réalités des jeunes (outre la recherche d’emploi et le retour aux études), et détiennent désormais un volet psychosocial important qui souhaite répondre aux enjeux actuels de la jeunesse. Les jeunes peuvent désormais y trouver des solutions, notamment en matière d’hébergement, de logement ou de santé mentale.
Le Cje ABC emploie ainsi trois intervenants psychosociaux, en plus d’entretenir des liens proches avec les intervenants du Centre intégré universitaire de santé et des services sociaux (CIUSSS), ou encore avec l’organisme Prise II.
Car si certains jeunes arrivent très outillés et n’ont besoin que d’un coup de pouce, Maddy Lespinasse témoigne aussi de cette part de la jeunesse pour qui prendre le téléphone pour demander de l’aide peut s’avérer un réel effort:
«Malheureusement, on est encore dans une société de performance, et on [en] entend aussi parler en santé mentale», commente Maddy Lespinasse. Elle cite l’accès à des employeurs ouverts à la diversité culturelle et à la diversité de genres comme des enjeux auxquels la jeunesse fait encore face.
L’intervention communautaire, par ailleurs chère à l’organisme, permet de répondre à ces divers besoins. Le Cje ABC travaille en lien étroit avec les maisons d’hébergement, les autres entreprises d’insertion telles que Bois urbain (avec lequel le Cje a ouvert un café étudiant à l’école secondaire alternative Marie-Anne), mais aussi avec les maisons de jeunes ou encore Aire ouverte (une succursale du CIUSSS destinée à la jeunesse).
Une idée…un projet!
Le Cje ABC accueille toutes les idées de projets. L’organisme compte trois agents de projets qui mènent d’ailleurs des événements avec les jeunes et la communauté de notre territoire, comme cette pièce de théâtre aux Jardins Millen dont le Journal des voisins vous faisait part au début de l’année, ou encore ce prochain mur de graffitis qui s’invitera à Cartierville.
Les Cje aident ainsi les jeunes à valoriser leurs compétences – afin qu’ils puissent se les approprier –, à travers l’entrepreneuriat à l’école Évangéline par exemple, où des jeunes ayant un trouble du spectre de l’autisme ont pu développer un marché et vendre leurs produits.
Pierre Gingras se dit confiant pour l’avenir du Cje ABC, maintenant entre les mains de Maddy Lespinasse, dont le but est désormais de répondre à toutes les problématiques de la jeunesse, quelles qu’elles soient: «Tu as une idée, ou tu cherches quelque chose? Va au Carrefour», sourit-il.
En 2022-2023, le Cje ABC a rejoint quelque 7347 jeunes par ses activités, et un total de 257 jeunes ont reçu un accompagnement personnel. Par ailleurs, chaque année, de 500 à 700 projets collectifs sont menés avec la jeunesse.
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