De droite à gauche : Soraya Martinez Ferrada, candidate à la mairie de Montréal, Effie Giannou, candidate dans la circonscription municipale de Bordeaux-Cartierville, et Maude Théroux-Séguin, candidate à la mairie d’arrondissement. Photo : Amine Esseghir / JDV

Femme d’affaires connue pour avoir été une farouche défenderesse de la Société de développement commercial (SDC) Fleury Ouest avant d’en prendre la présidence, Maude Théroux-Séguin se lance en politique.

C’est sur la rue Fleury Ouest, là où Mme Théroux-Séguin a ses habitudes, qu’elle accorde une entrevue au Journal des voisins (JDV). Elle est en compagnie de la cheffe d’Ensemble Montréal, Soraya Martinez Ferrada, et de la conseillère de Ville de Bordeaux-Cartierville, Effie Giannou. Cela tombe bien, cette dernière annonce aussi qu’elle se représente pour un troisième mandat.

Mme Théroux-Séguin dit que c’est Soraya Martinez qui l’a convaincue de se présenter. « Après ça, tu te mets à appeler des gens du quartier et tu te rends compte qu’ils apprécient ta candidature », raconte-t-elle.

Elle dit vouloir apporter le changement que des citoyens souhaitent et elle a des chances de convaincre des électeurs. « Je pense qu’il y a des gens qui ne sont pas allés voter il y a quatre ans et qui vont y aller cette fois », imagine Mme Théroux-Séguin.

Résidente d’Ahuntsic-Cartierville depuis près de 15 ans, elle est dans les affaires depuis deux décennies. Elle possède trois restaurants sur Fleury Ouest. En se lançant en politique municipale, elle dit bien appréhender le changement et ne pas craindre de quitter sa zone de confort. « Je suis en affaires avec mon conjoint. Des fois, c’est intéressant de séparer les carrés de sable. »

Agir en tant que citoyenne

 « J’ai commencé en enseignement, au secondaire. J’étais aussi très engagée à l’arrondissement, dans des comités, dans les SDC, dans District Central et à la présidence du CA de Fleury Ouest », énumère-t-elle. Sa candidature à la mairie de l’arrondissement est ressentie comme un aboutissement naturel après sa présence dans la sphère publique.

Elle connaît Ahuntsic-Cartierville en tant que commerçante et citoyenne engagée. Elle utilise des services publics. « Je connais aussi le quartier comme mère qui va mener ses enfants à l’école, comme citoyenne qui fait du vélo. » C’est comme cela qu’elle veut représenter ses concitoyens.

Pour quel programme ?

Elle a choisi le parti Ensemble Montréal après avoir entendu Soraya Martinez Ferrada, cheffe du parti et candidate à la mairie de Montréal, ce qui l’a convaincue. « Elle a parlé de l’écoute des citoyens, du service aux citoyens, des enjeux d’itinérance, de logements, et ce sont des choses qui me touchent », dit Mme Théroux-Séguin.

Elle est persuadée que son parti à la tête de Montréal sera celui de la collaboration avec les gens. « Une ville, c’est une grosse bête. Il faut gérer les vidanges et le rayonnement de Montréal à l’international », convient Mme Théroux-Séguin.

Sa connaissance du milieu économique et du secteur de la restauration sont des atouts pour une vision du développement économique. « J’ai une compétence là-dedans, c’est ça que je fais depuis 20 ans. »

Ensemble Montréal sera-t-il le parti anti-pistes cyclables ? Mme Théroux-Séguin nuance le propos. « Nous avons une urgence climatique, tout le monde en est conscient. Mais on ne la réglera pas seulement avec les pistes cyclables. Il faut qu’on ait un plan, mieux établi, plus large que de mettre des bouts de pistes cyclables et que ça fonctionne dans un coin et pas dans un autre », soutient la candidate. Elle jure que son parti est pro-mobilité, mais il est aussi attentif aux opinions des gens.

Les élections municipales de 2025 auront lieu le 2 novembre au Québec.

Un troisième mandat pour Effie Giannou ?

Après deux mandats dans l’opposition, Effie Giannou, la conseillère de Ville de Bordeaux-Cartierville, rempile après avoir longuement réfléchi. « C’est vraiment l’arrivée de Soraya [Martinez Ferrada] qui a confirmé ma décision de me représenter », confie Mme Giannou en entrevue avec le JDV.
Elle a voulu prendre le temps nécessaire pour évaluer les perspectives de victoire d’Ensemble Montréal. « Ça fait deux mandats que je suis dans l’opposition. Mes premières expériences sont dans l’opposition. Pour un troisième mandat, j’aimerais qu’on gagne la mairie de Montréal, qu’on soit l’administration pour pouvoir vraiment faire bouger les choses », avoue-t-elle.
En près de huit ans de politique municipale dans un secteur qui a ses défis, Mme Giannou constate que les choses avancent lentement dans l’ouest de l’arrondissement. « Ce qui est frustrant, c’est de voir une constante priorisation des projets et des partisans qui sont à l’est de l’Acadie », regrette-t-elle. Elle cite en exemples les agacements exprimés lors du dernier conseil d’arrondissement. « Il n’y a pas de pistes cyclables protégées, aucune, sauf pour le nouveau projet sur Gouin Ouest [près du Bois-de-Saraguay] qui n’est même pas encore accessible complètement. »
Elle redoute aussi que de gros chantiers arrivent trop vite dans ce secteur de l’arrondissement sans que des aménagements soient mis en place pour faciliter la vie des gens. « On a l’ouverture du Réseau express métropolitain (REM) qui arrive en même temps que la dernière phase du projet Laurentien-Lachapelle, et ça m’inquiète parce qu’il n’y a aucun plan de match pour minimiser l’impact des chantiers », s’alarme-t-elle.
Cet article a été publié dans la version papier du JDV de juin 2025.



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