De la glace sur les trottoirs: déstabilisant, c’est le cas de le dire… À la une: des trottoirs pleins d’eau cet hiver… (Photo: jdv P. Rachiele)

La météo fait des siennes un peu partout sur la planète, y compris dans Ahuntsic-Cartierville. Printemps 2017: inondations au Québec, dont de nombreux citoyens ont écopé. Été 2018: chaleur intense et prolongée difficile à supporter, notamment pour les résidants en milieu urbain, dans des logis exigus et non climatisés. Hiver 2019: météo en dents de scie avec gel-dégel qui se téléscopent, et verglas qui s’invite après la neige sans y être sollicité… Tous ces événements seraient dus aux changements climatiques dont souffre notre bonne vieille Terre.

Déjà en 2015, un rapport d’experts québécois du consortium OURANOS* prédisait que, dans un contexte de changements climatiques, les enjeux liés au milieu naturel et à l’environnement bâti obligeraient la société civile à réfléchir à la façon d’y faire face. Nous sommes rendus à ce stade, semble-t-il. Dans un contexte hivernal notamment, Montréal doit réfléchir à la façon de déneiger [ou déglacer] à la satisfaction de tous, notamment. Et les citoyens doivent pousser à la roue pour se rendre disponibles à l’innovation et aux difficultés inhérentes aux changements.

«Les enjeux liés à l’environnement bâti et au milieu naturel dans un contexte de changements climatiques, telles la diversité des acteurs et des organisations qui interviennent, l’inégalité de leurs ressources ainsi que les différentes échelles d’actions, entraînent des situations complexes. Réfléchir à ces enjeux oblige à s’attarder sur la capacité collective à les traiter.»

Barrage temporaire à l’extrémité d’une rue d’Ahuntsic-Cartierville (Photo: archives jdv)

Cette mise en garde concernant les défis qu’auront à relever les milieux urbains du Québec quant à leur adaptation aux changements climatiques dans les années à venir est extrait d’un  rapport  datant de 2015 –mais toujours d’actualité–, intitulé «Vers l’adaptation – Synthèse des connaissances sur les changements climatiques au Québec» produit par le consortium OURANOS* sur la climatologie régionale et l’adaptation aux changements climatiques.

OURANOS est formé d’un regroupement de 450 experts, praticiens, et décideurs de diverses disciplines et organisations en cette matière [notamment au sein des universités québécoises, de l’Institut national de recherche scientifique (INRS) et divers partenaires (qui financent l’organisme), dont le gouvernement du Québec, Hydro-Québec, et Environnement et Changement climatique Canada.

Il faudra s’adapter, précise le consortium spécialisé dans le domaine des changements climatiques:

«Concernant l’aménagement du territoire, puisque plus de 80 % des Québécois vivent en milieux urbanisés, que les moyennes climatiques changent et qu’une modification de la fréquence, de l’intensité ou de la durée des événements extrêmes est constatée, l’adaptation et la résilience de ces milieux représentent des défis majeurs. La variété et la complexité du territoire; la densité de la population; l’interdépendance, la nature et le vieillissement des infrastructures; le contexte législatif et fiscal relatif à la gestion du territoire; sont autant d’éléments à considérer lorsqu’il est question d’adaptation aux changements climatiques.»

Changements/nature des précipitations

En raison de la plus grande variabilité climatique observée, davantage d’événements météorologiques extrêmes (qu’OURANOS appelle des « EME ») auront lieu au Québec qui amèneront leur lot de conséquences.

OURANOS explique ainsi les conséquences de la variabilité de la température, des changements quant à la nature des précipitations et les épisodes de gel-dégel, sur les infrastructures et sur les citoyens.

«Selon les projections d’Ouranos, les changements climatiques amorcés se manifestent par une plus grande variabilité annuelle des précipitations et des modifications dans la saisonnalité des épisodes de gel-dégel (voir section 1.2.3). Cette variabilité amènera son lot de conséquences sur les services et infrastructures, comme les bris de conduites d’aqueduc (Radio Canada, 2014a), mais aussi sur la santé. Les blessures et décès lors de carambolages en sont un exemple (Radio Canada, 2014b). La hausse de certaines fractures osseuses en hiver pendant la dernière décennie au Québec en témoigne aussi (Modarres et al., 2012; Vanasse et al., 2011). Pour Montréal et à Laval, sur une période de 10 ans, le verglas expliquait 6 % des hospitalisations pour cause de fracture de la hanche, qui demeure très sérieuse en termes de mortalité et de morbidité.»

Pluies abondantes et inondations

Selon OURANOS, en raison des changements climatiques, plusieurs régions du Québec peuvent s’attendre à des augmentations «de la hauteur de la précipitation maximale annuelle et les plus abondantes pourraient avoir de graves impacts sur l’environnement (comme l’érosion, les éboulements) et la santé, comme indiqué par la hausse de 17 à 28 % du nombre de collisions sur les routes d’ici 2055 liées aux précipitations, simulée pour le grand Vancouver (Hambly et al., 2013)».

Outre la question des impacts des changements climatiques sur les précipitations et leurs fréquences, le rapport de 2015 du Consortium rappelle que l’environnement bâti et l’aménagement du territoire auront également à souffrir de ces importants changements dans la météo.

Pour en savoir plus sur le service de l’Environnement de la Ville-centre, c’est ici.

Pour lire un guide publié par INRS et ONU Habitat sur la gestion des changements climatiques par les villes, c’est ici.

Pour en savoir plus sur OURANOS, c’est ici.

*OURANOS est formé d’un regroupement de 450 experts, praticiens, et décideurs de diverses disciplines et organisations en cette matière [notamment au sein des universités québécoises, de l’Institut national de recherche scientifique (INRS) et divers partenaires (qui financent l’organisme), dont le gouvernement du Québec, Hydro-Québec, et Environnement et Changement climatique Canada.

Vulnérabilité, impacts et adaptation aux changements climatiques: pour lire le document d’OURANOS sur l’adaptation aux changements climatiques, c’est ici.



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