Sur le terrain de l’ancien cinéma Majestic, et du bâtiment adjacent, futur terrain de la bibliothèque interarrondissements, l’entrepreneur a procédé à la décontamination il y a plusieurs semaines. (Photo: archives jdv)

Fin mars dernier, le gouvernement du Québec annonce enfin de l’argent frais pour la décontamination des terrains à Montréal, qui abrite plus de 20 % de l’ensemble des terrains contaminés à travers tout le Québec. Une mesure attendue depuis longtemps par l’ensemble des arrondissements concernés et notamment Ahuntsic-Cartierville où l’on dénombre environ 25 terrains ayant reçu un avis de contamination entre 2000 et 2015. Le point sur ce programme qui s’étend jusqu’en 2022 avec un coût total de 75 M $ et sur ses éventuelles retombées positives sur notre territoire.

Interrogé par journaldesvoisins.com sur la manière dont cette mesure bénéficiera aux arrondissements, et notamment Ahuntsic-Cartierville, le service de communication de la Ville-centre indique que « ce programme s’applique exclusivement au territoire de la Ville de Montréal » et que « tous les arrondissements pourront en bénéficier».

Concernant l’impact sur la communauté, la porte-parole Gabrielle Fontaine-Giroux précise :

« Il sera primordial que les projets de décontamination contribuent à une des trois priorités : logement social,  développement économique et expansion du réseau de l’éducation. En effet, la décontamination de terrains destinés au logement social est prioritaire, certains terrains ont déjà été identifiés et font l’objet de discussions.»

Cette responsable indique que les besoins sont présents notamment dans l’est de la ville et dans les secteurs centraux qui ont été hôtes du développement économique et industriel au début du 19e siècle.

Risques réels sur la santé des résidants?

Dans le cadre de cet article, nous avons  voulu surtout éclairer nos lecteurs sur  les risques éventuels sur la santé des riverains des terrains contaminés. À ce propos, Mme Fontaine-Giroux souligne :

« De façon générale, les sols contaminés ne sont pas situés dans les secteurs résidentiels et les risques pour la santé y sont  très faibles. Les aménagements comme la pelouse, les trottoirs et l’asphalte, empêchent tout contact avec les résidants.»

À signaler que dans la plupart des cas, il s’agit d’ une contamination mixte aux hydrocarbures et aux métaux lourds.

Durant la période 2000-2015, 25 terrains dans Ahuntsic-Cartierville avaient reçu des avis de contamination. Les terrains concernés abritent notamment d’anciens dépôts de surface ou des carrières. Journaldesvoisins.com avait relevé au moins cinq de ces sites dont  le parc des Hirondelles, de même que les maisons adjacentes construites sur les rues Fleury Est, Iberville et Sauriol Est, qui seraient situés sur un ancien dépôt de surface.

De 65 $ à 120 $ par m2

Parmi les principaux avis de contamination, soulignons le cas de  la Société de transport de Montréal située au 55 rue Legendre qui a reçu un avis de contamination en 2015. L’adresse était jadis un terrain agricole laissé vacant jusqu’à la construction d’un centre de transport en 1971. Des remblais ont alors été employés pour paver le sol afin d’y aménager une aire de stationnement.

En fait, la moitié des terrains ayant reçu des avis de contamination à Ahuntsic-Cartierville étaient des succursales de compagnies pétrolières ou encore des stations à essence.

Aussi, il faut dire que lorsque les coûts de décontamination sont très élevés, un terrain perd de sa valeur. La valeur de revente est alors égale ou moindre aux dépenses liées aux travaux de décontamination. En 2014, le ministère de l’Environnement estimaient les coûts de décontamination d’un terrain entre 65 $ et 120 $ le mètre carré.

Traitement in situ privilégié

Au Québec, environ deux tiers des sols contaminés sont traités directement sur leur lieu d’origine, l’autre tiers est enfoui dans l’un des cinq sites autorisés au Québec. Le traitement sur le site est la voie privilégiée par le gouvernement, comme l’a mentionné la ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Isabelle Melançon, lors de la conférence de presse susmentionnée.

« Les projets devront faire l’objet d’une traçabilité rigoureuse, a précisé la ministre. L’État et les municipalités du Québec doivent se montrer exemplaires en ce qui a trait à la réhabilitation des terrains contaminés. »

Pour ce qui est de l’échéancier du plan d’action envisagé, l’aide gouvernementale à la décontamination s’élève à 75 % des coûts des projets. Les 25 % restants devront être assumés par la Ville ou le partenaire privé. Pour ce faire, le programme de sélection des projets et ses critères devra voir le jour dans quelques mois, comme l’a indiqué la mairesse Valérie Plante, lors de la conférence de presse.  Elle a également noté la grande variation des coûts qui peuvent être d’une valeur deux millions pour un projet d’habitation et atteindre 15 à 20 millions pour des terrains industriels destinés au développement économique. La mairesse a précisé, en outre, que la somme annoncée servirait à plusieurs types de projets : résidentiels, institutionnels et commerciaux. Elle a toutefois mis l’accent sur l’importance des investissements en logements sociaux.

 

 

 



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