Un résidant de Place L’Acadie s’étonnait que le petit parc pour les enfants au bas des immeubles soit garni de gazon qui pousse…et pousse, mais qui n’est pas taillé par l’arrondissement cet été. «On va perdre les enfants dans le gazon!», s’est-il exclamé au téléphone avec journaldesvoisins.com. Plus sérieusement, le citoyen en question s’était fait dire qu’il s’agissait d’un projet-pilote de l’arrondissement. Renseignements pris, effectivement, un projet-pilote de gestion différenciée des espaces verts est présentement en cours dans Ahuntsic-Cartierville. Toutefois, le gazon du petit parc de Place L’Acadie n’en fait pas partie! Explications du projet-pilote.
Au parc Maisonneuve et au parc Beaubien, en 2019 notamment, il y avait des chèvres et des moutons pour brouter gazon et mauvaises herbes, sans faire intervenir les tondeuses à gazon. Maintenant, dans Ahuntsic-Cartierville, on laisse pousser le gazon à certains endroits? Qu’est-ce que ce projet?
Selon une porte-paroles de l’arrondissement, Émilie Miskdjian, il s’agit d’une méthode qui vise une répartition plus efficace des interventions et des ressources investies dans l’entretien des espaces verts, incluant les aires gazonnées et les plantes.
« En adoptant la gestion différenciée des espaces verts, l’arrondissement choisit de laisser pousser le gazon, les végétaux et les fleurs de manière naturelle, sans intervention, avec comme but général de favoriser la biodiversité », explique Émilie Miskdjian, chargée de communication.
Avec ce projet-pilote, les tontes de gazon sont plus espacées dans le temps et les essences locales sont choisies spécifiquement pour s’adapter à notre sol et notre climat. Ainsi, la végétation se fait plus riche et la floraison plus spontanée.
Cette façon de faire est née dans les années 1990. Elle est reconnue et a été étudiée ailleurs, notamment en Europe.
Plusieurs avantages
Ahuntsic-Cartierville préconise désormais cette « façon innovante et plus respectueuse de la nature d’entretenir les espaces gazonnés sur les terrains publics », peut-on lire sur le site Web de la Ville de Montréal.
Comme toutes les interventions humaines, telles que l’arrosage, le fauchage, la tonte d’herbe et l’usage d’engrais, de pesticides et de désherbants sont limitées, l’entretien est beaucoup plus facile et coûte moins cher. Son impact environnemental est aussi moins grand.
La méthode traditionnelle d’entretien des espaces verts possède son lot d’inconvénients. Elle consiste à tondre le gazon de façon systématique et uniforme. Or, la tonte près des arbres abîme souvent les troncs. Aussi, lorsque l’on coupe le gazon trop court, il peut brûler au soleil.
La technique testée cet été permet une meilleure résistance à la sécheresse et aux insectes ravageurs tels les vers blancs.
« Couper le gazon moins souvent le rend plus fort », indique la page du site de la Ville expliquant le projet.
Le gazon long attire plus d’espèces de plantes et de fleurs, d’insectes pollinisateurs, etc. Et cette biodiversité rend le milieu plus résistant.
Le projet dans l’arrondissement
Emilie Miskdjian assure que malgré ce désir de « laisser la nature prendre le dessus », l’arrondissement assure quand même un certain encadrement. Le projet s’effectue en accord avec les usages urbains des milieux et en conservant une certaine esthétique.
À Ahuntsic-Cartierville, la méthode de gestion différenciée des espaces verts est testée dans les endroits suivant:
- Parc de la Merci
- Secteur ouest du parc de Beauséjour
- Nord du parc Nicolas-Viel
- Butte du parc des Hirondelles, la portion sous les arbres
- Autoroute 15 et rue Persiller
- Nord de la piste du parc Sophie-Barat
- Nord de la piste du parc des Bateliers
- Une partie de la piste cyclable de l’avenue Christophe-Colomb
- Terre-plein du boulevard de l’Acadie au nord du boulevard Henri-Bourassa Ouest
- Terre-plein de la rue Louvain
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