Traiter des questions économiques à Ahuntsic-Cartierville est nécessaire. Cela est d’autant plus pressant que l’on insiste pour consommer et investir localement.
Les quartiers de l’arrondissement ont toujours eu des ambitions quand il s’agissait d’affaires. Situés dans le nord de Montréal, ils sont accessibles et disposent d’atouts appréciables pour des entrepreneurs qui veulent sortir des sentiers battus et du centre-ville.
On a longtemps cru faire un nouveau Mile End à Chabanel. Le vieux Mile End, ancien quartier industriel, est devenu le cœur battant technologique de Montréal. Dans ce secteur du Plateau, la désertion des anciens bâtiments a permis de créer des lofts qui accueillent des entreprises innovantes alors que plus personne ne savait quoi faire de ces millions de mètres carrés laissés vides. La similitude avec le secteur Chabanel saute aux yeux; pourtant, elle s’arrête aux pieds de nos anciennes manufactures textiles désaffectées.
Copier une méthode qui a bien fonctionné ailleurs n’était pas nécessairement la chose la plus adaptée à Ahuntsic-Cartierville. Il y a certes des entreprises technologiques dans Chabanel, mais il n’y a pas que cela.
Il y a surtout une société de développement commercial, une SDC, qui, pour le moins, dispose d’une vision. Après avoir exploré plusieurs voies, Chabanel semble avoir trouvé une avenue plus sûre. Plus le territoire est grand et le parc immobilier immense, plus une SDC doit être ambitieuse et aller bien au-delà de la promotion d’une image de marque. Il semble que la SDC District Central a bien compris cela.
Alors qu’elle fêtera ses dix ans en 2016, elle ne cesse de rendre le quartier attractif tout en absorbant au fur et à mesure des espaces locatifs qui étaient désespérément déserts depuis des lustres.
Dynamiser le commerce local
Des SDC, il y en a trois autres à Ahuntsic-Cartierville. Celle de Fleury-Est vient juste d’être créée. Désirée autant par l’administration municipale que par les commerçants, elle aura, comme les autres, la mission de dynamiser des quartiers qui n’attendent que cela.
Les SDC sont de véritables vigiles du commerce local. Mais, plus encore, quand le citoyen consommateur est appelé à dépenser ses précieux sous à quelques pâtés de maisons de son domicile. Certes, elles n’investissent pas dans la création d’affaires, mais elles doivent donner envie aux investisseurs de s’engager là où elles se trouvent.
Que dire du secteur commercial du boulevard Gouin Ouest, à Cartierville ? Situé entre l’hôpital du Sacré-Cœur et la rue Cousineau, c’était une destination privilégiée lorsqu’était encore ouvert le parc Belmont, fermé en 1983. Puis, l’une des enseignes les plus prestigieuses du quartier, la pâtisserie Gascogne, a fermé ses portes et cloué le cercueil d’un secteur commercial qui sombrait tranquillement dans la décrépitude. Aujourd’hui, une association de commerçants, L’Association des gens d’affaires de Gouin Ouest, tente de redonner du souffle et du dynamisme à cette zone.
Une innovation qui fait rêver
L’ambition d’Ahuntsic-Cartierville d’attirer des investissements, mais aussi de nouvelles idées, se manifeste là où on ne l’attend pas forcément. La création de la Centrale agricole dans le quartier, dans un ancien immeuble industriel, a permis de créer un laboratoire à grande échelle pour expérimenter une autre façon de se nourrir, mais aussi de nouvelles manières de valoriser des déchets.
On y trouve des produits alimentaires à partir d’insectes, également des champignons en ville, du cidre urbain, du poisson élevé dans une « piscine », des fruits et légumes sauvés de l’enfouissement pour en faire des produits consommables. On croirait rêver.
Le 12 mars se tiendra le Rendez-vous citoyen du JDV ayant pour thème Les affaires. Venez échanger avec nos panélistes. Si vous désirez y assister voici le lien de la page FB pour connaître l’endroit et l’heure de l’événement.
Cet article est paru dans la version papier du JDV, hiver 2025.
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