Dans une nouvelle tentative de forcer la Canadian pacifique Railway (CP), à implanter des passages à niveau dans différentes gares de l’île, la Ville de Montréal a déposé un dossier réclamant un engagement de l’Office des transports du Canada.
Le 31 mai dernier, la Ville de Montréal a remis « un dossier complet » à l’Office des transports du Canada afin qu’il tranche enfin sur la question des passages à niveau. Selon la loi sur les transports au Canada, article 101 (3), l’Office peut autoriser la mise en place de « franchissement » si une entente est bloquée par une des parties, ce qui est le cas depuis près de six ans maintenant.
« Je demande depuis longtemps au CP d’implanter des passages à niveau. […] mais à ce jour, toutes nos propositions ont été refusées. Aujourd’hui, nous demandons à l’Office de statuer formellement sur le bien-fondé de notre projet », affirme le premier magistrat de Montréal.
Harmoniser et sécuriser
La Ville souhaite ainsi s’assurer que les piétons et cyclistes, usagers ou non du train, puissent traverser en toute sécurité la ligne ferroviaire.
« L’aménagement de passages à niveau protégés pour les piétons et les cyclistes va dans le sens de notre engagement pour la sécurité de tous », a ajouté Aref Salem, responsable du transport au comité exécutif de la Ville de Montréal.
Actuellement, de nombreux usagers et passants choisissent de simplement traverser les rails. Ces « franchissements» officiels permettraient aux citoyens des arrondissements concernés d’atteindre en toute sécurité et plus rapidement leur destination. Soulignons que les rails de train correspondent bien souvent au tracé des délimitations des arrondissements, par exemple dans le cas de la ligne du Canadien National (CN) entre Cartierville et St-Laurent.
Selon la Ville, ces installations bénéficieraient aussi au voisinage immédiat des gares « les aménagements proposés par la Ville de Montréal s’inscrivent dans une perspective de cohabitation harmonieuse entre les activités ferroviaires, et les besoins en déplacements actifs des Montréalais », affirme le communiqué de la ville.
Une gare concernée dans l’arrondissement
Cinq gares sont concernées par la demande de la Ville. Initialement, six emplacements faisaient partie du plan de réaménagement de la ville, toutefois, stipulant des raisons « d’ingénierie » la ville a opté pour l’abandon du projet de la gare de la rue Cartier/Dandurand.
Dans l’arrondissement, la gare Bois-de-Boulogne située sur le boulevard Henri-Bourassa fait partie des lieux sélectionnés par la ville. Cette gare routière est un excellent exemple pour comprendre la problématique actuelle de sécurité que souhaite régler la ville.
En effet, la gare ne comprend qu’une seule entrée située du côté ouest, puisqu’une barrière continue bloque l’autre côté. De ce fait, les usagers venant de l’est de la gare, doivent marcher près de 600 mètres plutôt que remonter directement vers la gare par la bretelle. Un simple passage permettrait donc d’éviter aux résidants et usagers l’important détour qu’ils doivent actuellement faire. Selon le rapport annuel de l’Agence métropolitaine des transports, ce sont près de 171 000 passagers qui embarquent et débarquent annuellement à cette station.
Journaldesvoisins.com a cherché à mettre la main sur les propositions faites par la Ville relativement à la gare Bois-de-Boulogne. N’ayant pas encore reçu de réponse, journaldesvoisins.com procédera à une mise à jour quand ces informations nous parviendront.
Refus systématique
Ce n’est pas la première fois que la Ville de Montréal demande au CP l’ajout de passages à niveau pour améliorer la sécurité des Montréalais. En effet, depuis 2011, la Ville de Montréal cherche, sans succè,s à convaincre la compagnie ferroviaire d’accéder à leur demande.
Contactée sur la question par journaldesvoisins, la Canadian Pacific Railway a tenu à rappeler que la sécurité de ses usagers et du public constitue une priorité, toutefois, ces passages à niveau représenteraient eux-mêmes un risque non-négligeable.
« Une étude indépendante a été réalisée en 2016 […], celle-ci a déterminé que les passages à niveau proposés par la ville ajouteraient des risques supplémentaires », souligne Salem Woodrow, relationiste au Canadian Pacific.
En 2016, la ville avait fait une demande d’arbitrage à l’OTC afin de trouver une entente avec le CN sur le dossier. La demande d’arbitrage faisait suite à une médiation de trois ans qui n’a cependant pas permis de trouver un compromis entre les deux parties.
Tout laisse croire que le dossier prendra encore du temps avant l’implantation de ces passages à niveau.
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