Page-couverture de l’ouvrage coécrit par l’historien et résidant d’Ahuntsic-Cartierville, Paul-André Linteau, publié aux Éditions du Boréal.

« Il ne faut pas baisser la garde et il faut demeurer attentif aux décisions relatives à l’urbanisation et aux nouveaux projets des promoteurs urbains », dit l’historien Paul-André Linteau, à l’occasion de la sortie de  l’ouvrage collectif Traces de l’histoire de Montréal aux Éditions du Boréal. Ce chercheur en urbanisation, résidant d’Ahuntsic-Cartierville, apprécie la sensibilité des comités et groupes de citoyens ahuntsicois quant aux effets des nouveaux projets d’urbanisation sur le patrimoine.

« Depuis une quarantaine d’années, on observe l’émergence un peu partout à Montréal de mouvements de protection du patrimoine dynamiques et qui montent la garde pour empêcher qu’on démolisse tout pour reconstruire du  neuf », dit Paul-André Linteau, en entrevue avec journaldesvoisins.com, à l’occasion de la sortie de l’album illustré Traces de l’histoire de Montréal, qu’il a écrit conjointement avec Mario Robert, directeur des Archives de la Ville de Montréal, et Serge Joyal, juriste et collectionneur d’art, réputé pour sa grande ferveur dans la défense du patrimoine montréalais.

« Un grand progrès a été accompli par rapport aux années 60 où on rasait tout  pour construire en neuf », affirme Paul-André Linteau, qui se réjouit de la mobilisation des groupes de citoyens pour « faire  comprendre aux dirigeants qu’il y avait une valeur dans le patrimoine qu’il faut conserver ».

« La protection du patrimoine reste un combat de tous les jours, insiste ce professeur d’histoire à l’UQAM et codirecteur du Laboratoire d’histoire et de patrimoine de Montréal. Il ne faut pas baisser la garde. Il faut demeurer attentif aux décisions relatives à l’urbanisation et aux nouveaux projets des promoteurs urbains. »

Il souligne, par ailleurs, la sensibilité dont font preuve  les comités et groupes de citoyens d’ Ahuntsic  par rapport aux nouveaux projets d’urbanisation et leurs conséquences sur le patrimoine.

Ce qui nous reste !

Abordant l’objet du nouvel ouvrage, P-A Linteau indique que l’idée est de « faire découvrir aux lecteurs l’histoire par l’image, à travers leur regard plutôt que par de longs textes. Il s’agit d’une représentation imagée qui s’apparente plus à un travail d’artiste, de cartographe et de photographe documentaire ».

Cette histoire illustrée de la métropole se distingue par l’originalité de son approche. « L’ouvrage porte essentiellement sur les traces qui nous restent du patrimoine montréalais », précise M. Linteau, en indiquant que le livre est  structuré en cinq grands chapitres chronologiques avec des illustrations portant de brèves légendes qui en précisent les contextes.

En fait, « l’illustration est au cœur de la démarche et l’écrit ne vient que la mettre en contexte. Le lecteur est invité à découvrir l’histoire de Montréal par le regard, à s’imprégner de ces images pour reconstituer une trame qui s’étend sur plusieurs siècles. Il peut s’agir d’objets, de plans, de tableaux, de gravures, d’affiches ou de photographies », lit-on dans la présentation de l’ouvrage. « Pour chaque période, l’allure générale de la ville est esquissée au moyen de plans, de vues ou de photographies aériennes. Le lecteur plonge ensuite dans cet espace urbain où sont mis en valeur des lieux, des immeubles ou des moments clés. »

Donner du contenu aux célébrations du 375e

« C’est un travail qui vise à apporter du contenu historiographique aux célébrations du 375e anniversaire de Montréal », dit Paul-André Linteau, mettant l’accent sur ce qui fait l’essence de la métropole. « Montréal est une ville carrefour géographique, démographique et culturel.  Elle s’est toujours enrichi des apports des différentes cultures », indique ce lauréat du Prix Léon-Gérin 2012 pour l’ensemble de ses ouvrages.

Soulignons que l’album  comporte une illustration traçant le boom urbanistique qu’a connu Ahuntsic entre les années 50 et 60.

« Il s’agit d’une très belle photo aérienne du quartier Ahuntsic à la fin des années 50 qui montre le boulevard Henri Bourassa qui venait d’être construit. La photo montre également la rivière des prairies et le Pont Viau et illustre bien la grande poussée du quartier Ahuntsic qui s’est urbanisé tout d’un coup en l’espace de dix ans entre les années 50 et 60 », dit M. Linteau.

Ce qui explique, selon ce spécialiste de l’Histoire de Montréal, la similitude des styles des maisons, avec notamment la prédominance des duplex jumelés avec quelque peu de petits cottages et autres bungalows.



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