Caricature : Xavier Cadieux

À quand remonte votre dernier don à une œuvre de charité ? Peut-être juste avant Noël, au moment de payer la dinde à la caisse de l’épicerie, où il était facile d’ajouter quelques dollars à la facture ? Le moment se prête à la bienveillance, et le plus austère des contribuables finit par céder une pièce ou un billet, comme on glisse une offrande dans la bouche d’un vieux totem pour s’attirer la clémence des dieux de la comptabilité.

Rassurez-vous, les chiffres racontent que la charité au Québec n’est pas qu’un vœu pieux. Plus de 70 % de la population aurait donné en 2018. Cela représente plus de 1,2 milliard de dollars. C’est écrit dans le Plan d’action gouvernemental en matière d’action communautaire 2022-2027.

Ce ne sont pas toujours des chèques flamboyants. La majorité des gens donne en moyenne 250 $ annuellement pour des contributions médianes de 78 $. Derrière ces données statistiques se cache tout de même une vérité qui fait chaud au cœur. Ceux qui tiennent le pont de la solidarité, ce ne sont pas quelques magnats. Ce sont des milliers de petites mains qui déposent quasiment leur « petit change » tout en glissant un espoir.

Et sur le terrain, qu’en est-il ? Les grandes études ne focalisent pas sur Ahuntsic-Cartierville, mais il est certain que les fondations et les organismes locaux que nous avons explorés auraient depuis longtemps mis la clé sous la porte sans cette pluie fine de petites contributions.

La philanthropie met en lumière des nécessités communes. Une fondation ne construit pas un hôpital ; un service philanthropique ne bâtit pas un gymnase ; mais tous contribuent à révéler des besoins collectifs. Pour y répondre, le citoyen est prêt à signer un chèque, fût-il modeste. C’est la marque d’une croyance dans notre capacité à améliorer le sort de l’autre, même à petite échelle.

Donner, dans le fond, c’est tisser la courtepointe dépareillée du vivre-ensemble.

Certes, la philanthropie n’est pas une panacée. La générosité au Québec relève du réflexe collectif et du pacte fragile nommé « confiance ». Cependant, elle demeure l’un de nos plus beaux antidotes à l’indifférence.

Tant qu’il restera chez nous des tirelires qui tintent et des mains qui y glissent des pièces, on pourra croire au bien commun et s’offrir quelques raisons de sourire ensemble.

Cet article a été publié dans la version papier du JDV de décembre 2025.



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