Alors que le Québec se « déconfine» tranquillement, contrairement au reste du Canada, la situation demeure toujours inquiétante à Montréal qui enregistre le plus important nombre de cas au Québec. Par ailleurs, le gouvernement fédéral soutient les grands employeurs avec un nouveau plan d’aide.
Au cours des vingt-quatre dernières heures, 748 nouveaux cas ont été déclarés au Québec pour un total de 38 469 cas. On compte maintenant 3013 décès dans la province liés à la COVID-19 soit une augmentation de 85 décès.
Le Premier ministre Legault a notamment expliqué le désastreux bilan du Québec par une mauvaise préparation dans les CHSLD, et la relâche scolaire qui a provoqué des déplacements importants « au pire moment ».
Ce phénomène pourrait avoir contribué à augmenter le trafic du virus à travers le territoire québécois, principalement à Montréal.
François Legault a aussi précisé que le Québec adoptait une approche plus englobante dans ses calculs. Les cas probables sont notamment comptabilisés avec les cas confirmés.
Pour Horacio Arruda, directeur de la Santé publique, le Québec aura des résultats plus proches de la réalité en adoptant cette méthode alors que les autres provinces devront attendre plusieurs mois avant d’avoir leurs chiffres.
Montréal, prioritaire
Si le Québec se déconfine petit à petit, Montréal reste toujours l’épicentre de la crise sanitaire au Québec et la zone la plus préoccupante, selon les autorités provinciales et fédérales. On compte près de 20 000 cas dans la métropole avec en tête les arrondissements de Montréal-Nord et d’Ahuntsic-Cartierville.
Pour illustrer ce phénomène, le PM Legault a notamment souligné que 82 des 85 décès enregistrés au cours des dernières 24 heures ont eu lieu à Montréal.
«À l’extérieur du grand Montréal, la situation est sous contrôle.»
Pour le premier ministre du Québec, la réouverture de Montréal pourrait être repoussée si la situation ne s’améliorait pas.
«On est tous inquiets», a martelé le premier ministre précisant que la situation serait sous surveillance stricte aussi longtemps que nécessaire.
Pour le moment, la date prévue de réouverture est le 25 mai. Cette date a déjà été repoussée à deux reprises.
Test, test, test
Les tests constituent un des éléments clés du déconfinement actuel. Pour le moment 10000 tests sont effectués quotidiennemenau Québec, mais le gouvernement souhaite atteindre une vitesse de 14 000 tests quotidiens d’ici peu.
Pour atteindre son objectif, le gouvernement Legault veut permettre à certaines professions d’effectuer des tests de dépistage dans l’optique d’augmenter le volume de tests quotidiens. Le premier ministre n’a pas largement élaboré sur la question citant notamment comme exemple les dentistes et les hygiénistes dentaires.
Le PM Legault souligne toutefois que la situation montréalaise nécessite plus de personnel, il a donc encore une fois appelé le personnel du réseau de la santé, employés ou diplômés récents, a venir prêter main forte au réseau de la santé.
Aujourd’hui, M. Legault a remercié les organisateurs des deux événements culturels et festifs de la fin de semaine, soit l’émission «En direct de l’univers» sur Radio-Canada, et «Une chance qu’on s’a» sur TVA et Télé-Québec. Ces deux événements télévisuels ont permis de ramasser 2 millions de $ qui seront remis à deux organismes dont «Les petits frères des pauvres».
Le gouvernement a dû justifier, durant une bonne partie de la conférence de presse, d’avoir attendu avant de commenter le rapport de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) qui a été livré aux médias vendredi seulement.
Les chiffres avancés par l’INSPQ font partie d’une prévision basée sur la réouverture initiale du grand Montréal.. Dans ce rapport, l’Institut soulignait qu’une réouverture précoce de la grande région de Montréal pourrait donner lieu à 150 décès par jour.
Pour M. Legault, cette situation ne se produira pas puisque le gouvernement a repoussé le déconfinement de Montréal.
Économie canadienne
Près de deux mois après le début du confinement, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a annoncé la phase trois de son plan d’aide, soit un plan d’aide pour les grands employeurs, intitulé Crédit d’urgence pour les grands employeurs (CUGE).
Ainsi, les entreprises qui n’arrivent pas à trouver du financement sur le marché privé, pourront profiter des garanties du gouvernement fédéral pour obtenir un prêt.
«Nous serons là pour les aider», affirme M. Trudeau.
Cette aide, qui s’adresse à tous les secteurs et dans toutes les provinces, permettra notamment d’éviter de nombreuses faillites qui pourraient subvenir à la suite de la crise.
Le premier ministre a toutefois souligné que cette aide ne serait pas donnée les yeux fermés. Il y aura des critères stricts pour éviter que l’argent soit utilisé à mauvais escient.
«Il s’agit d’un financement de transition, a insisté Justin Trudeau, pas d’un chèque en blanc.»
Pour Justin Trudeau, il est important que ce soit les travailleurs qui obtiennent cet argent et que financement donné ne soit pas récupéré pour un remboursement de dettes de l’entreprise, ou à la restructuration de ladite entreprise, ou encore donné aux actionnaires sous forme de dividendes.
Les entreprises seront aussi limitées dans le rachat des actions ou les primes aux patrons de ces entreprises.
Le gouvernement exigera d’avoir accès à la structure financière des entreprises qui demanderont cette aide. Ainsi, comme le souligne le PM Trudeau, si des entreprises n’ont pas payé leur juste part d’impôt, des changements pourront être exigés en échange ou l’aide pourra être refusée.
Les entreprises qui bénéficieront de cette aide devront s’engager à maintenir certains acquis comme les fonds de pensions et maintien actuel des emplois.
Sans spécifier plus précisément son plan, le premier ministre a toutefois affirmé que plusieurs institutions collaboreront pour s’assurer que l’argent se rende bien dans les poches des travailleurs.
L’environnement et les résultats environnementaux de ces entreprises seront aussi des critères pour bénéficier de cette aide puisque les entreprises participantes devront dévoiler un bilan climatique.
Enfin, la prestation canadienne d’urgence (PCU) ne sera pas maintenue pour les employés qui ne souhaitent pas retourner au travail si la situation sanitaire est adéquate pour leur retour au travail.
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