Les membres du groupe de pression Les Pollués de Montréal-Trudeau comptent profiter de la précampagne électorale (et de la «vraie» campagne, laquelle commencera à la fin de l’été) pour exiger des candidats aux élections municipales de novembre qu’ils donnent leur position relativement à l’épineux dossier du bruit des avions qui empêche bon nombre de citoyens de dormir paisiblement la nuit.
Le président du groupe, Pierre Lachapelle, souhaite tout simplement que les candidats à l’élection, peu importe leur allégeance, se rangent derrière ceux et celles qui souffrent du bruit en préconisant un couvre-feu complet la nuit à l’aéroport Montréal-Trudeau.
Mais est-ce que le groupe de pression ne risque pas de se faire répondre que le dossier du bruit des aéronefs est avant tout d’obédience fédérale?
« Oui, a reconnu M. Lachapelle, ils pourraient certainement répondre que le dossier relève du fédéral, mais le citoyen, le plombier, ainsi que monsieur et madame tout le monde sont tous et toutes dans le même bateau. Et surtout, la personne qui serait candidate à l’élection aurait intérêt à se montrer solidaire avec les citoyens qui n’en peuvent plus du bruit des avions la nuit », a-t-il plaidé.
Le groupe veut savoir si le ou la candidate est notamment favorable à l’implantation d’un couvre-feu intégral de 23h à 7h à l’aéroport afin de garantir aux gens une bonne nuit avant d’aller travailler.
Parallèlement, le groupe et des citoyens «excédés» par le bruit des avions n’ont pas pu se faire entendre par Aéroports de Montréal, NAV Canada et Transports Canada.
Stations de mesure
Une autre demande a trait à l’implantation des stations de mesure. Pour Les Pollués de Montréal-Trudeau, il serait intéressant de parvenir à la création d’un réseau de stations de mesure du bruit d’ici la fin de l’année 2018 pour connaître en tout temps le niveau sonore de bruit lors du passage des avions et d’autres types d’aéronefs.
« On veut ici s’inspirer du réseau de stations de mesure de la qualité de l’air, qui existe depuis les années 1970, a relaté Pierre Lachapelle. Il s’agit d’une responsabilité collective. Notre groupe compte de petites stations qui coûtent quand même plusieurs centaines de dollars, mais c’est aux autorités à installer ces stations bien réparties sur le territoire », a-t-il poursuivi.
Vente de l’aéroport
Une troisième question touche cette fois l’hypothèse voulant que la propriété des aéroports passe du fédéral au privé, ou encore entre les mains d’une province ou d’une communauté urbaine.
« Nous voulons savoir quelle est la vision stratégique des candidats concernant un éventuel projet de vente des aéroports internationaux canadiens dont celui de Montréal-Trudeau », explique M Lachappelle.
Dorval est dans les faits sous la responsabilité d’Aéroports de Montréal (ADM) via un très long bail, mais l’organisme surtout influencé par le monde des affaires n’a pas toujours bonne presse en raison de son «manque de transparence».
Une autre entité aux commandes pourrait permettre de changer les choses, aux dires de Pierre Lachapelle, ancien conseiller municipal de notre quartier (1986-1994). Il pourrait s’agir d’une vente au gouvernement du Québec ou encore à l’agglomération de Montréal.
Rappelons que l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP) avait proposé il y a trois ans une telle acquisition par les municipalités de la région ou par le gouvernement du Québec.
«Pour des milliers de Montréalais, le régime actuel de gestion nommé ‘’dévolution’’ s’est avéré néfaste pour la qualité de la vie. Une gestion moderne des nuisances, des pratiques à jour de bon voisinage, la transparence, et la reddition de compte seraient plus que nécessaire en 2017 afin de garantir un environnement sain et viable aux résidents des arrondissements de Montréal et des villes voisines. Depuis 1992, nous avons un aéroport à moitié privatisé, donc en extrapolant on peut imaginer ce que ce serait si l’entreprise privée prenait le contrôle de l’aéroport », a conclu M. Lachapelle.
Les Pollués de Montréal-Trudeau souhaitent que les électeurs participent au débat et soulèvent ces questions auprès des candidats à la prochaine élection municipale.
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Lors des futures tournées porte-à-porte des candidats, quelle bonne façon d’adresser cette problématique. Surtout, ne les laissez pas s’en sortir s’ils invoquent qu’il s’agit d’un dossier fédéral. Qui de mieux placé pour aider les citoyens sinon les municipaux. Ce sont nos élus de « proximité ». Ils doivent prendre position en faveur de leurs citoyens.