
Le Centre d’appui aux communautés immigrantes (CACI) et Arion Orchestre Baroque s’associent pour faire découvrir aux nouveaux arrivants l’univers fascinant de la musique classique. Au programme de ce partenariat, des événements visant à renforcer le sentiment d’appartenance chez les néo-québécois en leur ouvrant les salles de concert et en leur permettant d’accéder aux coulisses pour satisfaire leur curiosité concernant les instruments de la musique baroque et les influences musicales qui inspirent l’orchestre.
« Il s’agit de donner aux nouveaux arrivants le goût de découvrir l’une des richesses culturelles qui distinguent leur nouveau milieu de vie, la musique baroque », dit Mathieu Lussier, directeur artistique de l’orchestre. Ce musicien, résident de notre quartier, explique comment ce projet traduit la volonté des musiciens, des membres de la direction et du conseil d’administration de développer l’ancrage communautaire de cet ensemble. « C’est très important pour nous, affirme-t-il, de voir que la musique baroque est toujours vivante, qu’elle a un rôle social à jouer et, surtout, qu’elle peut rejoindre, par exemple, des gens qui viennent d’ailleurs et qui ont à reconstruire leurs vies ici. »
Le pouvoir transformateur de la musique
En vertu de ce partenariat, une quinzaine de participants du CACI peuvent assister gratuitement aux concerts présentés par Arion Orchestre Baroque. La direction de celui-ci veut rendre les salles de concert plus accueillantes et inclusives pour les nouveaux arrivants. Sa nouvelle collaboration avec le CACI entre dans le cadre d’un programme plus global conçu pour renforcer son implication communautaire. Ce programme, qui consiste en une série d’événements organisés au profit des familles, des étudiants et des jeunes, vise à partager l’art et à cultiver l’appréciation de la musique classique chez différentes composantes de la communauté. L’ensemble affirme ainsi sa conviction quant au pouvoir transformateur de la musique, qui transcende la langue et les différences culturelles. « Nous nous engageons à rendre à la communauté ce qu’elle nous a donné. On veut rejoindre des gens qui pensent que la musique classique n’est pas faite pour eux, leur rendre cette musique plus accessible », indique Mathieu. Il rêve d’avoir la possibilité de présenter sur une base régulière des concerts dans les locaux du CACI. L’ensemble donnera, d’ailleurs, un concert à l’inauguration des nouveaux locaux de cet organisme communautaire.
La révolte des anciens, spectacle pour les jeunes
Ce chef d’orchestre appelle de ses vœux le soutien philanthropique nécessaire pour assurer la pérennité de ce genre d’initiative qui permettrait de sortir du cadre habituel de la présentation des concerts. « C’est bien de présenter des concerts à la Salle Bourgie du Musée des beaux-arts de Montréal, par exemple. Mais c’est tout aussi agréable d’amener notre musique là où sont les gens », relève-t-il.
À noter que Arion Orchestre Baroque présentera le 23 février à la Maison de la culture son spectacle pour les jeunes, La révolte des anciens, dans le cadre du programme du Conseil des arts de Montréal en tournée, qui promeut notamment les concerts de musique classique dans les arrondissements. Ce spectacle, prix Opus, est basé sur un mariage original entre de célèbres morceaux de la musique baroque et des influences pop rock modernes. L’ensemble souhaite avec cette création susciter l’intérêt des jeunes pour la musique ancienne. Elle traduit l’essence de la musique baroque, qui exprimait en son époque une certaine volonté de changement et d’ouverture des perspectives. « C’est une musique qui dans son essence reflète des contrastes et des oppositions qui sont des thèmes très proches de ce qui anime l’être adolescent dans sa volonté de rébellion contre la famille et l’ordre établi », évoque Mathieu Lussier. Il est convaincu que la musique classique doit « repenser sa façon d’être accessible. Repenser le format, le type de salles et les endroits où elle est présentée. […] Les habitudes changent. Les gens veulent voir de la musique classique de façon différente. Il faut qu’on s’ajuste à cela, si on veut se développer. Le renouveau de la musique classique passe par son ancrage communautaire ».
Cet article a été publie dans la version papier du JDV hiver 2025.
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