Du 22 avril au 17 mai, Isabelle Ribot, bioarchéologue et professeure d’anthropologie agréée de l’Université de Montréal, et son équipe ont mené une fouille archéologique sur le flanc ouest de l’église de La Visitation.
Le site est un ancien cimetière des 18e et 19e siècles. Il était, auparavant, délimité grâce à un mur. Cette fouille avait pour but de retrouver les sépultures et de les analyser avant de les réinhumer dans un nouvel endroit. Réalisée avec l’accord et la collaboration de la paroisse, elle permettra de préserver son patrimoine funéraire.
Quatre tranchées d’un à trois mètres de long et de 1 m 10 à 1 m 50 de profondeur ont été creusées sur le flanc ouest de l’église. L’objectif était de vérifier s’il y avait des sépultures à cet emplacement. Les archéologues et les étudiants bénévoles ont trouvé un total de sept sépultures. Dans l’une des tranchées, ils ont aussi retrouvé des vestiges du mur qui séparait à l’époque le cimetière de l’église.
Sépultures perturbées
Selon Isabelle Ribot, le sol a déjà été très remanié à cet endroit. En d’autres mots, des artéfacts de différentes périodes ont été retrouvés mélangés ensemble.
Parmi les découvertes de la professeure et de son équipe figuraient des ossements humains. Ceux-ci étaient souvent désarticulés ou fragmentés à cause des perturbations de sépultures. Cela complique la tâche des experts pour les identifier ou simplement estimer le nombre total de corps.
En effet, s’il est normal en 2025 de faire appel à des archéologues avant d’effectuer des travaux sur un site potentiellement archéologique, ce n’était pas toujours le cas au siècle dernier. Il arrivait donc fréquemment que les travaux réalisés sans précautions sur le terrain détruisent une partie du patrimoine funéraire s’y trouvant.
Réinhumation respectueuse
La bioarchéologue a souligné l’importance d’une réinhumation respectueuse pour tous ceux dont les os ont été retrouvés. Autrement dit, après la fin des fouilles et l’analyse des éléments trouvés par l’équipe d’Isabelle Ribot, les restes humains retrouvés seront réenterrés dans un nouvel espace transformé en fosse commune. Ils seront remis en terre après une cérémonie religieuse ou une commémoration dirigée par les membres de la paroisse.
Isabelle Ribot et ses collègues espèrent également que la poursuite de leurs recherches permettra de retrouver les descendants des individus dont les ossements ont été retrouvés dans l’ancien cimetière.
Projet ambitieux
Les fouilles sur le site de l’église de la Visitation se dérouleront en plusieurs étapes. Isabelle Ribot et son équipe vont d’abord consacrer l’été à analyser leurs découvertes. Puis, les archéologues prévoient retourner sur le site à l’automne 2025 pour creuser sur le flanc est du bâtiment dans le même but.
Si les découvertes sont conséquentes, ils reviendront sur le site en 2026. Celui-ci qui deviendrait alors un terrain d’entraînement pour des étudiants en archéologie de l’Université de Montréal.
Cet article a été publié dans la version papier du JDV de juin 2025.
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