La station de Bixi en face de la station Henri-Bourassa. (Photo: François Robert-Durand, JDV)

Le service de vélo-partage BIXI a repris du service le 13 avril dernier. L’organisme vend chaque année de plus en plus d’abonnements et d’accès temporaires. La demande a bondi depuis la pandémie de COVID-19. Si le réseau n’a cessé de s’étendre, certains quartiers de la métropole ne disposent que d’un accès très limité au service.

BIXI s’est félicité le 13 avril dernier pour le lancement, deux jours en avance, de sa saison 2022. Avec 490 nouveaux vélos à assistance électrique et 31 nouvelles stations, l’organisme entend répondre à une demande toujours plus forte depuis sa création. La mobilité active connaît en effet un engouement sans précédent depuis la pandémie de COVID-19. Entre 2019 et 2021, les ventes d’abonnements et d’accès temporaires ont respectivement augmenté de 128 % et 63 %.

Si certains quartiers bénéficient d’un grand nombre de stations, combiné à un vaste réseau de voies cyclables, d’autres n’en comptent que très peu. C’est notamment le cas au sein du district de Bordeaux-Cartierville, où seules trois stations sont installées pour près de 35 000 habitants. Le service de vélo-partage a pourtant enregistré une forte augmentation de son utilisation au sein d’Ahuntsic-Cartierville.

Accessibilité du service

 Frédéric Bataille, porte-parole du groupe de promotion des transports actifs Ahuncycle, souligne la pertinence du service proposé par BIXI, mais souhaiterait que davantage de stations soient installées dans Ahuntsic-Cartierville.

« Des vélos en partage, c’est une super bonne idée. L’organisme étend son réseau chaque année et c’est de mieux en mieux. Mais si on regarde la carte des stations, géographiquement il y en a plus dans les autres quartiers comme Villeray ou le Plateau par rapport à Ahuntsic. Il n’y a pas beaucoup de stations autour de grands pôles de déplacements comme la prison ou le Collège Ahuntsic. Je pense que plus il y aura de vélos, plus ils vont être utilisés. »

 Selon Bérangère Thériault, chargée des communications de BIXI, l’inégale répartition des stations sur le territoire s’explique par le modèle de développement du réseau choisi par l’organisme.

« La frontière “ invisible ” entre les arrondissements n’a pas d’impact dans le choix des équipes de planification et d’urbanisme de BIXI. BIXI est un opérateur de service et sa mission est de permettre des déplacements fluides, selon une logique d’élargissement du réseau de la même manière qu’une “toile d’araignée ” se forme. Du centre névralgique et des lieux importants en densité de population, des stations s’ajoutent au fil du temps en respectant de rigoureux critères, dont quelques-uns parmi d’autres : la règle du 300 mètres entre les stations, la présence de commerces et de services, les attraits et nouveaux développements, les transports en commun à proximité, gares stations de métro avoisinantes, les prévisions du REM, etc. »

Carte de Montréal où les points de couleurs représentent des stations BIXI. (Source: site de BIXI Montréal)

 

Priorité à l’électrification

Au-delà du manque de stations dans certains quartiers de l’arrondissement, Frédéric Bataille souligne d’autres améliorations qui pourraient être apportées au service.

« Ce qui serait bien, c’est que le réseau soit aussi disponible l’hiver. Cela permettrait aux gens d’avoir un moyen de transport fiable toute l’année et pas seulement trois saisons par an. Les vélos électriques permettent de parcourir de plus grandes distances, cela crée une vraie alternative à l’auto. Le but ultime serait de permettre de se libérer de la voiture. Il faut aussi penser aux personnes plus pauvres pour qui les transports sont coûteux. On pourrait par exemple fournir gratuitement une clé BIXI aux personnes sur l’assistance sociale. Ce serait gagnant pour tout le monde. »

Aucun projet de tarif réduit n’est prévu du côté de BIXI. Bérangère Thériault affirme que le maintien du service durant l’hiver est à l’étude, mais que la priorité de l’organisme pour la saison 2022 est l’électrification du réseau. L’arrondissement va d’ailleurs bénéficier de cette mise à niveau.

« Les 4 stations à électrifier au cours de la saison 2022, qui sont déjà présentes dans le réseau, sont : Parc St-Paul-la-Croix, Beauséjour, complexe sportif Claude-Robillard et la station du métro Henri-Bourassa (Henri-Bourassa/Millen).  Au moment où ces quatre stations seront électrifiées, nous allons relocaliser les stations non-électriques qu’elles remplacent ailleurs dans l’arrondissement, ce qui portera en 2022 le total des stations à Ahuntsic-Cartierville à 30 »

 

Notre journaliste Martin Ducassé-Gambier (à gauche) s’est entretenu avec Anne, une utilisatrice régulière des Bixi dans l’arrondissement, (à droite) à la station de Bixi au coin des rues Péloquin et Fleury. (Photo: François Robert-Durand, JDV)

Usagers satisfaits

S’il existe une demande pour une plus grande accessibilité au réseau de vélo-partage, les usagers que nous avons croisés lors de notre reportage se disent satisfaits par le service offert par BIXI.

Anne, étudiante au Collège André-Grasset, est pressée ce matin-là. Concentrée sur la borne de la station, elle accepte quand même de répondre à nos questions.

« L’avantage de BIXI, c’est la flexibilité. Le soir, on peut partir à vélo et revenir en bus ou en métro par exemple. C’est l’avantage par rapport à un vélo qui nous appartient. »

Même satisfaction pour Yan, professeur à l’école Sophie-Barat, qui dépose son vélo avant de se rendre au travail.

« En général, je n’ai pas de problème pour trouver un BIXI ou un emplacement pour déposer mon vélo une fois que je suis arrivé. Je vais au travail depuis Rosemont, et cela me laisse dix minutes de marche »



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Bélair Marc
Bélair Marc
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C’est vrai qu’il y a encore de nombreux vides dans l’arrondissement.
Jeudi dernier je suis allé au Marché Central en Bixi et à ma grande surprise, il n’y a pas de station BIXI à cet endroit. J’ai dû laisser le BIXI sur la rue Chabanel et traverser le viaduc à pied

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